Actualité

Notre prochain débat citoyen aura lieu le samedi 09 Février à 17h00
Maison de la Challe à ERAGNY

Les circuits courts alimentaires
Les jardins partagés


mardi 7 juillet 2009

Une taxe carbone est inévitable, mais laquelle?

La suggestion de Jean-Louis Borloo sur une taxe carbone redistribuée aux citoyens et aux entreprises, était déjà sur le bureau de Barack Obama. James Hansen la soutient.







Taxe carbone sur les produits polluants, ou bien système de droits à émettre pour les entreprises, ou les deux. Et quoi faire des revenus provenant de ces augmentations du prix de l'énergie. Le débat est lancé.

James Hansen se prononce pour une taxe redistribuée à 100% aux citoyens. Et il essaie d'en persuader Barack Obama. Il y a plus de vingt ans, Hansen, pratiquement seul de toute la communauté scientifique, avait dit être sûr "à 99%" que la terre était entrée dans une période de rechauffement provoquée par l'activité humaine.

Voici, traduit par l'association Sauvons le Climat un résumé du texte de son intervention le 25 février devant la puissante Commission des Voies et Moyens du Congrès américain.

James Hansen est Directeur du NASA Goddard Institute for Space Studies et Professeur Associé à l’Université Columbia de New York.

Notre planète est en péril. Le Président le reconnaît. La situation est claire. Les preuves, issues de l'histoire de la Terre et des changements climatiques actuels, démontrent que le niveau de dangerosité de dioxyde de carbone est beaucoup plus bas qu’on ne le croyait. Le niveau de sécurité n’est pas supérieur à 350 parties par million, probablement moins, alors que nous venons de dépasser 385 ppm.

(…)Nous ne pouvons pas brûler tout le charbon disponible, et encore moins les combustibles fossiles non conventionnels, tels que le pétrole issu des schistes, à moins que les produits de combustion soient capturés et éliminés ; ce qui n’est pas réalisable.

L'administration Obama a pris des mesures qui devraient conduire à l'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules, à la diminution de leur nombre et et à la réduction de l'utilisation du charbon. Ces actions sont nécessaires et importantes. Mais elles ne seront efficaces que si nous nous attaquons aux racines du problème.
La cause profonde est notre incapacité à rendre l'énergie fossile, polluante, plus chère que les énergies propres. Les émissions de carbone doivent avoir un prix, et il doit augmenter. Il y a deux façons d'atteindre ce prix :

Le premier est une Taxe carbone avec redistribution à 100%. Il s’agit d’une taxe sur les émissions de carbone, capable d’influer sur les décisions d’achat, et d’une restitution aux citoyens de cette taxe, sur une base égale par personne.
Par exemple, une taxe sur le carbone qui augmente de 40% le prix de l’essence. Ce qui correspondrait à un prix du carbone d'environ 115 $ par tonne de CO2. Ce taux d'imposition rapporterait 670 milliards de dollars par an. Ce prélèvement serait restitué à 100% au public. Chaque citoyen et résident légal recevrait sur son compte bancaire 3000 $ par an, soit 250 $ par mois. Plus une demi-part pour chaque enfant jusqu'à un maximum de deux enfants par famille. Ainsi, un taux d'impôt de 115 $ par tonne conduirait à un dividende de 9.000 $ par année pour une famille avec deux enfants, soit 750 $ par mois.

Une famille émettant moins que la moyenne recevrait un dividende supérieur à la taxe carbone additionnelle. Cet impôt est fortement incitateur à remplacer des infrastructures inefficaces. Il stimulerait l'économie et l’innovation.

Le taux de la taxe devra probablement augmenter dans le temps, mais si le pétrole augmente à nouveau, cette augmentation restera aux États-Unis, sous forme de dividendes. Nos véhicules n’auront pas besoin d'autant de carburant. Nous serons bien sur la voie de l'indépendance énergétique.

Le deuxième système est de type "Tax & Trade", présenté au public sous le nom de "Cap & Trade".

Ce système, qui est celui en vigueur en Europe, consiste à fixer une limite (“cap”) aux quantités de carbone qui peuvent être émises. Les entreprises industrielles disposent de droits à emettre inférieurs à la limite. Celles qui doivent, pour leur activité, émettre davantage peuvent acheter des droits laissés disponibles par ceux qui émettent moins, via un système de vente/achat ("trade") , une bourse par exemple (ndlr).

Un plafonnement augmente le prix de l'énergie, comme le fait une taxe. Il est faux et malhonnête de tenter de cacher que le plafonnement est une taxe.
Autres caractéristiques du plafonnement :
(1) la volatilité des prix est imprévisible,
(2) le plafonnement fait des millionnaires à Wall Street et dans les bourses d’échange, aux frais du public,
(3) c’est une invitation au chantage par les producteurs d’électricité, qui menaceront de risques de pannes pour obtenir une augmentation des permis d'émissions
(4) c’est un mécanisme complexe aux frais de gestion élevés, pain béni pour les groupes de pression et prétexte à retarder la mise en œuvre.

Le plus gros problème avec une approche «Cap & Trade», c'est qu'elle ne résoudra pas le problème. Les citoyens réaliseront bientôt qu'il s'agit d'une taxe. Et parce qu'il n'y a pas de retour financier vers eux, ils la rejetteront avant que le plafonnement soit suffisant pour transformer le système énergétique. Un mécanisme de plafonnement ne permettra pas de revenir à 350 ppm de CO2.
Nous avons besoin d'une taxe Carbone avec redistribution à 100% pour transformer notre système énergétique et sortir de l’ère des combustibles fossiles.
Pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants, nous ne pouvons pas laisser des intérêts particuliers gagner cette bataille.

Lire le texte complet en anglais
Le site de Sauvons le Climat