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jeudi 21 janvier 2010

Le duel qui déstabilise le nucléaire français

Contrat perdu, chantiers en retard, centrales à l’arrêt: en France, l’atome civil traverse une crise, sur fond de rivalité entre deux patrons de choc, Anne Lauvergeon et Henri Proglio

"Les chamailleries qui déstabilisent la filière nucléaire française ont fini par atteindre le sommet de l’Etat. Le 20 janvier, le premier ministre François Fillon a convoqué les deux patrons du secteur, Henri Proglio d’EDF et Anne Lauvergeon d’Areva, engagés dans ce qui ressemble à une lutte à mort pour la domination de cette industrie stratégique.

Selon une source gouvernementale, la rencontre visait à «aplanir les différends» et à «dire qu’ils doivent s’entendre». Suggestion étrange, puisque EDF, qui exploite les 58 réacteurs nucléaires français, et Areva, qui les fabrique, appartiennent tous deux à l’Etat et dépendent largement l’un de l’autre. Mais, dans la pratique, l’attelage fonctionne mal.

Fin décembre, la France a perdu un important contrat nucléaire à Abu Dhabi, face aux Sud-Coréens. La faute d’EDF qui s’est impliquée trop tardivement, accuse Anne Lauvergeon. Celle d’Areva, dont le nouveau réacteur EPR est trop cher et dont la gamme est trop limitée, a répliqué Henri Proglio dans Le Monde: «Vous avez déjà vu un commerçant qui n’a qu’un seul produit en rayon?»

L’accrochage a pris un tour spectaculaire cette semaine, avec le refus d’Areva de continuer à retraiter les déchets radioactifs produits par les centrales EDF. Officiellement, cette suspension – levée hier après la réunion chez le premier ministre – est due à un conflit commercial, portant notamment sur le prix payé par EDF. Mais elle illustre aussi l’opposition personnelle entre ces deux fortes ­têtes que sont Henri Proglio et Anne Lauvergeon.

«Une situation pas merveilleuse»

Du côté d’Areva, on affirme que le nouveau directeur d’EDF, nommé en novembre par l’Etat, a lancé une «campagne» pour «faire tomber» la patronne du fabricant de réacteurs. «Il arrive en terrain conquis, en pensant qu’il a un fort soutien du politique, explique une source proche du groupe. Il est animé d’un sentiment d’impunité et de puissance.»

Fin avril, une commission nommée par l’Elysée doit rendre un rapport sur la restructuration du secteur nucléaire français. La cohabitation entre EDF et Areva est au cœur du problème. Or, la commission est présidée par un ancien directeur d’EDF, André Roussely. L’un de ses membres, Philippe Delmas, a travaillé comme consultant pour Henri Proglio lorsque ce dernier dirigeait Veolia. Autant dire que son rapport est attendu avec scepticisme par Areva.

Chez EDF, les détracteurs d’Anne Lauvergeon ont des arguments à faire valoir. Comment le secteur nucléaire peut-il fonctionner efficacement avec deux patrons placés, comme elle l’exige, sur un pied d’égalité? N’est-elle pas responsable des retards dans la construction des EPR en Finlande et à Flamanville, dans la Manche, dont la mise en service pourrait être repoussée de 2012 à 2014?

La présidente d’Areva rétorque que le chantier finlandais avance «très bien». Et tout retard à Flamanville, déclarait-elle l’an dernier, serait imputable à EDF, maître d’œuvre du projet. Elle dénonce aussi la faible disponibilité (moins de huit réacteurs sur dix fonctionnent) des centrales opérées par EDF en France: «Dix-sept réacteurs arrêtés, dont huit récemment, ça n’est pas possible!»

Où s’arrêtera l’escalade? Hier, une polémique a éclaté sur le salaire d’Henri Proglio à EDF – 1,6 million d’euros par an, 45% de plus que son prédécesseur, auxquels s’ajoutent 450 000 euros versés par son ancienne entreprise, Veolia, dont il préside toujours le conseil d’administration. Dans le monde politique, l’affaire fait scandale. Ce qui, espère-t-on chez Areva, pourrait freiner les ambitions d’Henri Proglio, au moins provisoirement.

dimanche 10 janvier 2010

Les éoliennes, c'est bon seulement outre-Manche?



Au Danemark 20% de l'électricité est éolienne (50% en 2020), l'énergie qui a le meilleur bilan environnemental et sanitaire de toutes les énergies. En Allemagne : 7%. En Espagne : 13%.
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Pendant ce temps-là, en France, pays qui jouit de l'un des meilleurs gisements éoliens d'Europe, (voir la carte), où cette énergie verte représente moins de 0,5% (!) du mix électrique, les nucléocrates continuent, dans l'ombre, leur travail de sape du développement de l'énergie du vent...

Un programme britannique géant de fermes éoliennes est en cours :
Il s'agira de construire quelque 6400 nouvelles éoliennes de 5 mégawatts, capables d'alimenter la quasi-totalité des foyers dans dix ans. Le programme comprend neuf zones d'une capacité de 0,6 gigawatts, pour la plus petite, à neuf gigawatts, pour la plus grosse, réparties tout autour de la Grande-Bretagne, soit 32 GW au total, qui s'ajoutent aux 8 GW déjà en cours de développement ou en place dans le pays. Divers groupes étrangers, comme les allemands Eon et RWE, le norvégien Statoil, le portugais EDP, le suédois Vattenfall, l'espagnol Iberdrola (via sa filiale britannique Scottish Power), ou l'américain Fluor, ont été retenus pour la construction de ces fermes. Les britanniques Scottish and Southern Energy et Centrica sont également très représentées dans ces partenariats.

http://www.finemaree.com/news/images/2008/energie-eolienne.jpg