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samedi 12 décembre 2009

Ni effet de serre, ni nucléaire!

Nous ne serons pas à Copenhague.
Mais nous sommes avec ceux qui ont pu y aller.
Nous voulons qu'on sache que les dirigeants français mentent!
On ne peut être contre le réchauffement climatique et pour le nucléaire.
Le communiqué de Sortir du nucléaire l'affirme ici.
Nous le reproduisons parce que nous l'approuvons.



Pendant la conférence de Copenhague, il faut rappeler que le nucléaire reste une terrible menace pour la planète.
- "Sortir du nucléaire" dénonce les manœuvres des dirigeants français qui prétendent que le nucléaire est "propre".

Lors de la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, qui se tient du 7 au 18 décembre à Copenhague, les dirigeants de certains États, en particulier de la France, tentent de faire passer le nucléaire pour une énergie "propre", alors que c'est la plus dangereuse et l'une des plus polluantes qui soit. Qui plus est, le nucléaire constitue une forte entrave à la lutte contre le changement climatique :

- construire des centrales nucléaires nécessite des sommes considérables qui ne sont alors pas investies dans les solutions véritablement efficaces pour lutter contre l’effet de serre : pour un euro investi, l'efficacité énergétique et certaines énergies renouvelables sont jusqu'à 11 fois plus performantes que le nucléaire.

- la filière nucléaire, de la mine d'uranium au démantèlement des installations, génère elle aussi des émissions de gaz à effet de serre. En outre, le nucléaire ne permet pas de récupérer la chaleur dégagée lors de la production d’électricité, ce qui oblige à produire de l’énergie supplémentaire pour les besoins en chaleur (à l’inverse, produire électricité et chaleur en co-génération permet d'émettre 7 fois moins de gaz à effet de serre qu'’un système énergétique nucléarisé).

- l'option "nucléaire + chauffage électrique", imposée en France soi-disant pour éviter la consommation de fuel et de charbon, a prouvé son absurdité : dès qu'il fait froid, la consommation électrique est telle que le parc nucléaire français (pourtant surdimensionné) est dépassé, et ce sont des centrales au charbon, fortement émettrices de CO2, qui alimentent les chauffages électriques.



- en réalité, c'est la filière nucléaire qui est menacée par les effets mêmes du changement climatique (sécheresses, tempêtes, inondations, montée du niveau de la mer). Ainsi, de nombreux réacteurs ont dû être arrêtés en 2003 du fait de la canicule. Le nucléaire, qui consomme 25 000 fois plus d’eau par kWh produit que les énergies éolienne et solaire, est complètement inadaptée pour des régions qui risquent d’être de plus en plus frappées par des vagues de chaleur.

Pour faire entendre la voix des citoyens, des actions décentralisées ont lieu partout en France et en Europe le 12 décembre. On note en particulier la participation enthousiaste de l'Italie, dont les citoyens sont majoritairement opposés aux projets nucléaires de Berlusconi.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" coordonne actuellement la campagne internationale "Don’t nuke the climate !". Dans ce cadre, une délégation antinucléaire est présente à Copenhague pour essayer d'empêcher l'inclusion du nucléaire dans les mécanismes de réduction des émissions, et mener des actions sur place. Enfin, les antinucléaires seront présents et visibles dans la grande manifestation unitaire qui aura lieu le 12 décembre à Copenhague.



- Des informations précises concernant les actions du 12 décembre (en particulier heure et lieu des rassemblements) sont consultables sur : http://www.dont-nuke-the-climate.org/spip.php?page=affichage-actions〈=fr

mardi 1 décembre 2009

Contre le nucléaire écologique!

"Sortir du nucléaire" demande aux eurodéputés d’Europe écologie de revenir sur leur vote en faveur d’une résolution favorable au nucléaire.

Seul José Bové n’a pas voté ce texte (ainsi qu’un autre eurodéputé, Pascal Canfin, qui était absent)

Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande aux députés européens d’Europe écologie de faire le nécessaire pour rectifier leur vote en faveur d’une résolution, adoptée par le Parlement européen le 25 novembre 2009, qui est favorable à l’énergie nucléaire. (Cf http://bit.ly/5PpHjX )

Dans le groupe Europe écologie, seul José Bové n’a pas voté cette résolution qui affirme en particulier : "Une économie à faible intensité de carbone confèrera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme."

Certes, dans un premier temps, le texte ne comportait pas ce passage qui a été ajouté par amendement proposé par le PPE (la droite européenne), amendement contre lequel les députés européens d’Europe écologie ont voté.

Mais les eurodéputés d’Europe écologie, à l’exception notable de José Bové, ont voté ensuite pour la nouvelle version du texte, contenant l’amendement favorable à l’énergie nucléaire sous prétexte de "sauver" la planète face au péril climatique.

Alors que, dans la préparation du sommet de Copenhague, les autorités françaises multiplient en coulisse les manœuvres en faveur du nucléaire, le vote de cette résolution par la quasi-totalité du groupe Europe écologie est une faute politique qui doit être rectifiée au plus vite.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" continue d’animer la campagne internationale "Don’t nuke the climate" (http://www.dont-nuke-the-climate.org ) dont le point d’orgue sera le 12 décembre avec de multiples manifestations dans de nombreuses villes et à Copenhague même.

Lien permanent vers ce communiqué :

http://www.sortirdunucleaire.org/ac...

mercredi 28 octobre 2009

Nous sommes tous des Bretons irradiables!

Oui, une pétition encore... Mais celle-là, elle pèse lourd sur la vie quotidienne des Bretons..., et la nôtre!

Nous, signataires de cette lettre, demandons à Madame la Présidente de la Commission d’enquête d’indiquer dans son rapport que l’autorisation de démantèlement de la centrale nucléaire EL4 de Brennilis ne peut, conformément aux directives européennes en vigueur, être accordée en l’absence de débat public général sur les démantèlements d’installations nucléaires, sur les risques encourus lors de ces démantèlements et sur le devenir des déchets.



Vous avez été désignée, Madame, pour recueillir les remarques des citoyens sur le dossier de démantèlement immédiat de la centrale nucléaire EL4 de Brennilis. Ce dossier important en volume voudrait nous démontrer que ce démantèlement peut être mené à bien jusqu’en 2025 quels qu’en soient les étapes et les « inconvénients ».

La justification du choix du démantèlement immédiat repose sur quatre éléments : sûreté, environnement, technique et développement durable mais EDF admet qu’il existe des « inconvénients » : déchets hautement dangereux non recyclables, nécessité d’utiliser une robotique coûteuse et doses collectives plus importantes prises par les travailleurs. Ces « inconvénients » -désignés comme tels dans le dossier- dépassent le simple cadre de la centrale nucléaire EL4 des Monts d’Arrée.

Nous ne pouvons accepter un tel projet qui :
- menace la santé des travailleurs et des personnes vivant autour du site pendant le démantèlement et pour les décennies à venir (contamination avérée de certaines zones, rejets de tritium et d’autres éléments par les cheminées qui se fixent dans les végétaux et animaux) ;
- produit des déchets radioactifs non recyclables : stockés sur place puis transportés vers des sites hypothétiques. Ils seront laissés aux générations futures ;
- oublie de mentionner les coûts exorbitants supportés par la collectivité ;
- ne donne aucune garantie sur la maîtrise complète de la filière jusqu’au stockage définitif des déchets les plus dangereux.

Que deviennent ces déchets en l’absence de :
- site de stockage de transition ICEDA/Bugey (envisagé mais non construit) ?
- site de stockage définitif ?

Nom & Prénom Adresse - Ville Signature










Pétition à l’initiative d’AE2D (Agir pour un Environnement et un Développement Durables), de Bretagne
Vivante, de la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie), d’ERB (Eau et Rivières de Bretagne), de GMB (Groupe Mammalogique Breton), de SDNC (Sortir Du Nucléaire Cornouaille) et de VMA (Vivre dans les Monts d’Arrée).

Merci de diffuser et de retourner cette lettre-pétition avant le 25 novembre 2009 à Sortir du nucléaire Cornouaille - 53 impasse de l’Odet - 29000 Quimper - Tél. : 02 98 55 63 76

lundi 26 octobre 2009

"Je refuse le vaccin H1N1"



À méditer...

Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 parce qu’il n’existe à ce jour aucune pandémie de grippe. Au 20 septembre 2009 cette grippe n’avait fait que 3917 victimes dans le monde alors que la grippe tue chaque année entre 250 000 et 500 000 personnes (source: Organisation Mondiale de la Santé).1
- Je refuse le plan de vaccination mondial piloté par l’OMS, avec la collaboration des Etats, dont la France, qui ont commandé au total plus de 4 milliards de doses de vaccins pour lutter contre un virus si peu
dangereux. La vaccination de masse a déjà débuté dans plusieurs Etats dont les USA et la Chine.2
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 parce que le virus actuellement en circulation n’est pas dangereux et si comme on nous l’annonce, il devait muter vers une forme plus grave, le vaccin réalisé pour la grippe A H1N1 ne serait plus efficace.
En effet, on nous explique souvent qu’un vaccin réalisé pour la grippe une année n’est plus efficace l’année suivante en raison des évolutions du virus.
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 parce que quarante années de vaccination anti grippale n’ontapporté aucune preuve convaincante de l’efficacité de ce type de vaccin.3
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 car celui-ci a été développé dans la précipitation, sans aucun test ni recul quant à la fréquence et la dangerosité des effets secondaires.
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 car celui-ci contient des adjuvants (squalène) et desconservateurs (mercure) qui sont de nature à entraîner des dommages irréparables chez les individus.4
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 car il a été démontré que la dernière expérience de vaccination de masse de la population contre la grippe, aux USA, en 1976, contre une pandémie qui n’a jamais eu lieu du reste, a été réalisée sans fondement scientifique digne de ce nom, au mépris le plus total de la santé des individus, le tout accompagné de propagande mensongère. L’injection du vaccin à des millions d’américains avait alors entraîné la mort de nombreuses personnes et causé des dommages irréparables pour des milliers d’individus.5
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 car je n’ai aucune confiance dans le discours des autorités sanitaires officielles, et à l’échelle mondiale, de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui n’ont tiré aucun enseignement de cette campagne menée aux USA en 1976, au point de renouveler l’expérience selon un scénario sur de nombreux points identique.
- Je refuse le vaccin contre la grippe H1N1 et suis solidaire des millions de personnes qui seront vaccinées dans notre pays et dans le monde en l’absence totale d’information sur le contenu exact du vaccin et lesrisques encourus. Tout comme aux USA en 1976, cette campagne est accompagnée d’une autre campagne de désinformation et de manipulation simpliste par la peur dans les médias de masse, tantôt inféodés au pouvoir politique, tantôt appartenant à des groupes puissants en interaction forte avec le pouvoir politique.
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 car je n’ai aucune confiance dans l’indépendance et la neutralité de l’Organisation Mondiale de la Santé, financée par les banques privées (Rockfeller, Rotschild et Morgan) qui détiennent des parts majoritaires dans les plus grosses compagnies fabriquant les vaccins.6
- Je refuse le vaccin contre la grippe A H1N1 car je n’ai aucune confiance dans l’intégrité des nombreux scientifiques et des responsables politiques en conflits d’intérêt avec les compagnies pharmaceutiques. 7
Par ailleurs, comme il n’est pas rare en
France que les hauts fonctionnaires de l’Etat responsables d’un domaine aient parfois travaillé pour le compte de compagnies privées dans le même secteur d’activité, le CV officiel de Roselyne Bachelot ne mentionne pas son activité pendant 12 ans dans l’industrie pharmaceutique.8 et 9
- Je refuse souverainement le vaccin contre la grippe A H1N1, tout simplement parce que nul ne peut m’obliger à accepter un remède ou un traitement médical sans mon consentement libre et éclairé. Toute obligation de recevoir le vaccin, qu’elle émane de l’Etat et à fortiori de l’OMS, institution non démocratique, constituerait une violation des droits fondamentaux de l’individu.10
- Je refuse souverainement le vaccin contre la grippe A H1N1 et suis solidaire des personnels civils et militaires de la gendarmerie nationale, victimes d’un plan de vaccination obligatoire qui prévoit entre autre que « la campagne de vaccination contre la grippe A H1N1 sera inscrite au calendrier vaccinal des armées auquel sont tenus de se soumettre les personnels militaires de la gendarmerie ».11
- Je refuse souverainement le vaccin contre la grippe A H1N1 et dénonce l’organisation logistique sur tout le territoire français par le ministère de l’intérieur et les préfectures d’un plan de vaccination massif de la population « afin d’être en mesure de proposer, si cela s’avérait nécessaire, à l’ensemble de la population, une couverture vaccinale contre le nouveau virus ».12



1 http://www.who.int/csr/don/2009_09_25/en/index.html / http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs211/fr/
2 En France, la campagne massive de vaccination a débuté le 20 octobre pour les personnels de santé et doit démarrer après les vacances de la
Toussaint pour l’ensemble de la population. La date du 5 novembre est avancée.
3 Grippe « porcine » : Vacciner ou pas – Dr Marc Girard - 4 octobre 2009 : http://www.rolandsimion.org/IMG/pdf/Vacciner_ou_pas.pdf
4 Reportage « Silence, on vaccine » : http://video.google.com/videoplay?docid=8503852033482537965#
5 Emission d’investigation « 60 minutes » diffusée par la chaîne CBS le 4 novembre 1979
http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/08/26/la-grippe-a-ou-grippe-porcine-de-1976-epidemie-d-effets-seco.html
6 http://www.liberterre.fr/liberterres/meta-mafia/brugvin1.html
7 http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/03/05/alzheimer-nouvelle-fondation-de-cooperation-scientifique-mai.html
8 http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/09/24/roselyne-bachelot-a-passe-20-ans-au-service-de-l-industrie-p.html
9 http://www.gouvernement.fr/gouvernement/roselyne-bachelot-narquin?tab=biographie
10 http://www.onnouscachetout.com/themes/medecine/vaccins-obligatoires.php
11 Plan de vaccination des personnels civils et militaires de la gendarmerie nationale :
http://www.alterinfo.net/Vaccin-H1N1-obligatoire-Circulaire-du-Ministere-de-l-Interieur-pour-la-Gendarmerie_a37894.html
12 http://www.sante-sports.gouv.fr/IMG/pdf/Circulaire_vaccination_090824.pdf

samedi 3 octobre 2009

Nicolas Hulot ira-t-il jusqu'à condamner le capitalisme?

Hervé Kempf, dans Le Monde, analyse les évolutions de la pensée et des déclarations de Nicolas Hulot, pris dans une contradiction : celle d'avoir, comme sponsors, des sociétés que son argumentation écologique met indirectement en cause. Voir Le Monde de ce jour!


Le film de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, Le Syndrome du Titanic, sur les écrans le 7 octobre, dérangera. Ce documentaire écologiste ne montre presque pas de nature : rompant avec l'esthétique de carte postale habituelle en la matière, il se confronte à la dure réalité de la misère et de l'injustice. Il tente de dire, malaisément, que la dégradation vertigineuse de la biosphère est le résultat d'un ordre social devenu fou, et qui fait porter le poids de ses conséquences sur les faibles, les pauvres, les exploités.

Il répète que la clé de sortie de cette logique destructrice est dans la baisse de la consommation matérielle dans les pays riches. Gageons que ce discours, plus âpre que celui sur les "petits gestes pour la planète", recueillera un accueil mélangé. Et si Nicolas Hulot allait commencer à déranger ?

La force du personnage est de rester populaire en allant à la pointe de ce que la société française - ou plus exactement le système médiatique qui donne accès à celle-ci - accepte d'entendre à un moment donné.

Depuis une dizaine d'années, il a ainsi fortifié et peu à peu durci son discours : alarmant d'abord sur l'ampleur du désastre écologique, il a ensuite cherché à impliquer les citoyens, puis a porté la question sur le terrain politique. Il arrive maintenant à montrer que l'écologie est d'abord un enjeu social, et critique - mais en termes encore très généraux - le "libéralisme".

Dans le commentaire habillant les images, il dit : "Je suis perdu." Perdu ? Ah ? Je lui téléphone pour comprendre. Il répond : "Je suis perdu parce que je ne comprends pas qu'il faille autant d'énergie pour placer des évidences auprès de nos élites. Des gens qui ont une intelligence parfois fulgurante ont des angles morts, c'est-à-dire qu'ils n'arrivent pas à comprendre que leur modèle économique ne tiendra pas."

C'est le problème de Nicolas Hulot, et donc notre problème : il croit que l'action politique est aujourd'hui inspirée par la recherche du bien commun. Mais il oublie la force des intérêts : l'intérêt individuel et l'intérêt de classe. Ce qu'Hulot appelle les élites, c'est aujourd'hui une oligarchie. Elle ne veut pas entendre l'évidence de la crise écologique et de la désagrégation sociale, parce que le but principal de l'oligarchie est de maintenir ses intérêts et ses privilèges. Elle ne s'intéresse au bien commun que pour autant que cela ne remet pas en cause sa position.

Quand on est gentil, il est difficile d'assimiler le fait que les autres ne sont pas tous gentils. Nicolas Hulot est au bord de le faire, et surtout d'en tirer les conséquences. Soit : ne plus parler vaguement du "libéralisme", mais porter le couteau dans la chair des égoïsmes de classe. Il peut le faire. Mais il sait qu'alors, tout soudain, nombre de médias et de puissances plus discrètes lui trouveraient beaucoup de défauts.

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/10/03/nicolas-hulot-et-l-oligarchie-par-herve-kempf_1248846_3232.html

jeudi 1 octobre 2009

France-Inter et les écologistes

Un important éditorial est venu, en cette fin septembre, fournir des éléments de réflexion à tous ceux, Verts ou pas, pour qui l'avenir de l'écologie politique est un souci permanent. Le voici, ci-dessous reproduit. J'en tire plusieurs enseignements :
• L'utopie écologique n'apparait plus comme utopique.
• La stratégie d'autonomie par rapport au PS est définitivement validée.
• le non-cumul et la parité sont désormais incontournables.
• la décroissance appartient à une vieux débat politique à gauche qui ressurgit.
• Les Verts, après le PCF et le PS, vont rencontrer le succès et l'épreuve.

Jean-Pierre Dacheux

Image France Inter - L'édito politique

Editorial du journaliste Thomas Legrand, le mercredi 30 septembre 2009.

Il s'exprime sur France-Inter, du lundi au vendredi de 7h46 à 7h48


Rambouillet : une alerte pour le PS

Question : Ce week-end à Rambouillet, les Verts ont raté de seulement 5 voix la législative partielle… Ils apparaissent maintenant comme une vraie force de deuxième tour…

Oui, c’est d’abord une mauvaise nouvelle pour l’UMP qui a bien failli se faire prendre un bastion censé être en béton armé mais ce résultat est aussi une manifestation de la recomposition de la gauche inquiétante pour le PS.

Les Verts étaient, ces dernières années, les porte-paroles d’une spécificité, les lobbyistes de solutions visant à résoudre l’un des principaux problèmes de la planète. Ils n’avaient pas (dans l’esprit du reste de la gauche) vocation à incarner une vision globale. La situation change parce que leur diagnostic sur l’état du monde est désormais largement accepté.

Chacun comprend maintenant qu’il faut changer, non seulement notre façon de produire mais l’organisation de notre société. Et ceux qui affirment ça, ce ne sont plus seulement les écologistes mais tout les monde… même si ce ne sont bien souvent que des discours, c’est celui de Nicolas Sarkozy à l’ONU, c’est celui, quasi général des scientifiques, c’est le celui de Martine Aubry qui veut une société « post matérialiste », et c’est aussi le nouveau discours de l’Amérique.

Question : Donc, les socialistes peuvent s’inquiéter pour leur leadership à gauche !

A court terme, oui, parce que les Verts arrivent aussi à incarner une certaine modernité dans la gouvernance.

Le non cumul que propose Martine Aubry dans son projet de rénovation est la règle chez les Verts (même si, c’est vrai, certains prêchent mais ne pratiquent pas : Dominique Voynet et Noël Mamère par exemple) mais bon, c’est quand même leur règle depuis longtemps, tout comme la parité homme-femme, qui est, elle, strictement respectée.

La capacité des écologistes à rassembler toute la gauche, et au-delà, (comme on vient de le voir à Rambouillet) casse cette idée diffusée par les leaders socialistes selon laquelle les verts ont une vocation de satellite du PS. Quand votre fils de 15 ans fait maintenant 1 mètre 90, même s’il a toujours une tête de gamin, il faut arrêter de l’appeler « mon petit » et commencer à écouter ce qu’il dit!

Le PS a donc un travail idéologique à effectuer?

Une grande partie du vote populaire de gauche a traditionnellement comme tropisme la croissance, la consommation, l’industrie, seuls outils jugés utiles pour réduire les inégalités. Mais ça évolue très vite, par exemple en Seine-Saint-Denis, département populaire et ouvrier, bastion d’une gauche traditionnelle, les Verts ont réalisés de très bons scores aux dernières élections européennes (et pas seulement chez les bobos).

La gauche de la gauche et notamment le parti de Jean-Luc Mélenchon s’efforce de prendre, dans son discours, la dimension écologiste nécessaire. Mais c’est parfois scabreux d’articuler les revendications sociales forcement issues d’une pensée productiviste à une pensée qui vante une certaine forme de décroissance.

C’est en réalité un très vieux débat à gauche. Il est apparu au début du XIXème entre le luddisme né en Angleterre (un mouvement qui prônait la destruction des outils d’une industrialisation sauvage) et le mouvement socialiste qui s’appuyait sur l’armée des ouvriers postés sur ces nouvelles machines.

Beaucoup plus tard, après la guerre, les débats entre la gauche ouvriériste-travailliste et une gauche alternative, autogestionnaire, plus utopiste, ont tourné en faveur des premiers. Mais les descendants des utopistes ne proposent plus de rêve, ils disent tout simplement vouloir nous éviter le cauchemar de la destruction de la planète. Leurs arguments sont tous les jours validés par les autres forces politiques qui semblent se résigner à l’idée que toute rénovation idéologique passe par l’écologie.

Avant 1981 François Mitterrand disait que la « gauche était sociologiquement majoritaire mais encore politiquement minoritaire ». Les écologistes pourraient sans doute reprendre cette formule à leur compte aujourd’hui.

Any Poursinoff a failli l'emporter à Rambouillet. Une défaite électorale peut être une victoire politique...



mercredi 30 septembre 2009

Manif antinucléaire à Colmar le 3 octobre

Colmar : la place Rapp où le maire ne veut pas voir de manifestants!

Manif à Colmar: "Sortir du nucléaire" attaque l'arrêté du maire

Le réseau Sortir du nucléaire a annoncé mardi, 29 septembre, le dépôt d'un référé contre l'arrêté du maire de Colmar instaurant de sévères interdictions de circuler dans la ville samedi, lors d'une manifestation antinucléaire pour la fermeture de la centrale de Fessenheim.

"Le réseau Sortir du nucléaire attaque aujourd'hui en référé l'arrêté ubuesque du maire de Colmar qui prétend interdire dans une bonne partie du centre-ville tous les déplacements, y compris à pied, samedi", indique dans un communiqué le collectif qui regroupe 840 associations.

"Manifester pacifiquement est un droit fondamental garanti par la constitution", ajoutent les antinucléaires qui affirment que le préfet Pierre-André Peyvel n'était pas au courant de l'arrêté pris par la municipalité de Colmar.

Arrêter ou recommencer? L'ère du nucléaire s'achève. Sarkozy veut continuer!

"Cet arrêté a été pris par le maire en concertation avec la préfecture et avec les services de police", rétorque-t-on pourtant du côté de la municipalité.

Les manifestants s'opposent au maire Gilbert Meyer (UMP) sur le tracé du cortège. Les manifestants devaient initialement partir samedi à 14H00 de la place Rapp, en plein centre de Colmar, mais la municipalité, craignant des débordements, voulait que le défilé parte du stade des Cheminots, plus à l'écart et pourvu d'une seule entrée, "une vraie souricière", selon les militants.

Après une réunion avec le préfet du Haut-Rhin, lundi soir, un compromis semble avoir été trouvé: le réseau "Sortir du nucléaire" appelle dorénavant à se rassembler Place de la gare "dans le but d'éviter tout éparpillement des manifestants et toutes tensions inutiles".

Le tracé exact de la manifestation devait être finalisé mardi après-midi lors d'une nouvelle réunion avec le préfet.

"Cette nouvelle solution peut nous convenir mais le maire doit encore donner son accord", a estimé un membre de la municipalité de Colmar sous couvert d'anonymat.

La manifestation internationale est prévue depuis plusieurs mois par les antinucléaires qui réclament la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la doyenne du parc français mise en service en 1977, alors que va démarrer la 3e visite décennale devant donner à EDF le feu vert pour dix années supplémentaires d'activités dans cette centrale.

(©AFP / 29 septembre 2009 12h23)

La Centrale de Fessenheim : c'est la plus vieille de France!

jeudi 10 septembre 2009

La gestion écologique du temps scolaire

L'utilisation des temps de vie dans le cadre de la recherche des équilibres biologiques est un problème écologique qui éclatera tôt ou tard. Le temps de travail des enfants comme des adultes est anxiogène.



Un rapport de L'Inspection Générale de l'Education Nationale remet en cause la semaine de 4 jours.

"Un an après la mise en place de la réforme de l'enseignement primaire et de la semaine de quatre jours, le rythme scolaire est à nouveau au cœur des débats. Un rapport de l'Inspection Générale de l'Éducation Nationale pointe un certain nombre de failles. Il juge notamment la semaine de 4 jours trop fatigante".

Source : http://paris-ile-de-france-centre.france3.fr/info/paris-ile-de-france/Ecoles:-semaine-de-4-jours-trop-fatiguante--57140642.html

Que dit ce rapport (très difficile à se procurer!)? Ceci :

" (...) Pour autant, la situation n’est pas satisfaisante. Les conséquences du resserrement du temps scolaire se font sentir :

- Sur la fatigue des élèves et des enseignants : les constats effectués dès le premier trimestre scolaire ont été confirmés à l’issue de l’année, conduisant parfois à la suspension de l’aide personnalisée les semaines précédant les vacances scolaires.

- Sur la réduction du temps de dialogue avec les parents : le samedi matin est supprimé, les enseignants, pris par l’aide personnalisée ou par une autre activité, ne sont plus disponibles à la sortie de l’école le soir.

- Sur le temps de concertation des enseignants : des doutes sont exprimés par l’encadrement sur la qualité (voire la réalité) des concertations qui ont lieu le vendredi soir à la fin d’une semaine chargée.

- Enfin, et surtout, sur le temps consacré aux enseignements : au terme de l’année scolaire, il se confirme que, de l’avis général des enseignants, le temps manque pour faire tout le programme d’enseignement, ce qui était d’ailleurs prévisible. L’année scolaire n’est plus que de 144 jours théoriques (quatre jours pendant 36 semaines), et 140 jours en fait, alors que la moyenne européenne est de 185 jours (Regards sur l’éducation - OCDE 2008). (...)"

95% des Conseils d'école ont choisi la semaine de 4 jours! C'est l'une des mesures démagogiques prises par l'ex ministres Darcos, facilitant la vie des adultes mais sacrifiant la vie des enfants!

Ce débat sur la gestion du temps scolaire est très ancien!

Selon Hubert Montagner, depuis plus de 20 ans, les scientifiques et les médecins s’accordent à dire qu’une journée de 6 heures est beaucoup trop longue pour la plupart des élèves de CP et pour les élèves en difficulté scolaire. A partir de nombreuses observations effectuées dans les classes, il pointe des moments de baisse de vigilance, notamment en début de matinée et en début d’après-midi. Il estime que l’organisation de la journée devrait être modulée en fonction des niveaux et même des individus, surtout ceux qui présentent des manques de sécurité affective. Il propose de réserver les temps de « cours » pour les moments où la vigilance est la meilleure, milieu de matinée et milieu d’après-midi : il faut vraiment être plus imaginatif « et plus large » sur l’organisation du temps scolaire. Lui non plus ne croit pas à l’efficacité d’un soutien scolaire coupé de la classe et il craint qu’avec une semaine de 4 jours, les maîtres n’augmentent la part des fondamentaux au détriment d’activités de découverte et d’expression.

Voir : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/09/040908_rythmesscolairesprimaire.aspx

Les écologistes doivent se saisir de ce dossier trop oublié, hélas!

mardi 8 septembre 2009

Sécheresse et inondations au Burkina!

Le Burkina est plus qu'un drapeau ; c'est une île terrestre à la limite du désert.

Durant tout le mois d'août, le Burkina a connu des pluies violentes, bien plus importantes que d'habitude. Depuis ces 5 dernières années, le Burkina Faso est confronté à une situation climatique assez particulière. Sécheresse et fortes inondations se succèdent sans qu’on ne puisse comprendre exactement à quelle "logique" elles obéissent. Cette année même, la saison a été capricieuse dans son ensemble. Le manque de pluies, en début de saison, fait de plus en plus place à des pluies diluviennes en fin de saison! De très fortes pluies ont également été enregistrées dans certaines provinces comme celles de Kaya ou Manga...

L’une des régions les plus sinistrées du pays a été, début août, la province de Loroum (au nord), où les inondations ont emporté des maisons, des écoles et de nombreuses autres infrastructures, dans 14 villages. Le 5 août, les deux tiers des habitations du village de Banh ont été rasées après les pluies diluviennes qui sont tombées, 13 heures durant, sans discontinuer. Ces pluies ont fait quelque 3500 sans-abri, dont près de 450 vivent actuellement dans les écoles locales.

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Ils ont presque tout perdu et ne savent où aller.

Le 1er septembre, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Burkina Faso ont causé de très nombreux dégâts. A Ouagadougou, 10 % des habitants, soit plus de 160000 personnes, auraient tout perdu dans les inondations. Pour leur venir en aide, le président Blaise Compaoré a lancé, le 7 septembre, un appel à la solidarité nationale.

Que penser de ces perturbations exceptionnelles, inconnues au siècle dernier, ou si rares qu'on ne les relevaient même pas? Il faut dire qu'à présent plusieurs pays d'Afrique sont touchés et que d'autres pays tropicaux, en Asie comme aux Caraïbes, sont eux aussi atteints. Une question, évidemment vient à l'esprit : s'agit-il d'une preuve du déréglement climatique? Impossible de l'affirmer, ni de l'infirmer d'ailleurs..., mais le seul fait qu'on ne puisse l'exclure oblige à la plus grande prudence politique. Le principe de précaution ne consiste pas de refuser la prise de risques mais conduit à prévenir ces risques. Le fait-on? La détresse de populations entières exige et exigera toujours plus de solidarité planétaire. Cela n'est possible qu'en effectuant des choix et en excluant le gaspillage des fonds considérables bradés en vain par les grandes puissances. On peut rêver... On doit rêver!

Consulter :
http://www.ocadesburkina.org/spip/spip.php?article308
http://www.courrierinternational.com/breve/2009/09/08/le-president-compaore-vient-en-aide-aux-sinistres-des-inondations
http://www.afrik.com/article12293.html

dimanche 6 septembre 2009

Ouragans dans l'Atlantique : un record!

L'info est précieuse parce qu'elle est fondée sur des travaux scientifiques sérieux et surtout parce qu'elle révèle qu'il y a bien une nouveauté dans les perturbations climatiques. Les conséquences politiques en seront considérables, car cela signifie que la probabilité est grande que l'homme soit responsable de désastres qui affectent la vie de populations entières et qui perturbent de plus en plus l'activité économique. Ce que niaient des États et de très grandes entreprises jusqu'à il y a peu. J-P D.


L'ouragan Bill de catégorie 4, août 2009 dans les Caraïbes
L'ouragan Bill, août 2009 dans les Caraïbes

Selon une étude publiée récemment dans la revue Nature, les ouragans dans l'océan Atlantique n'ont jamais été aussi fréquents depuis plus de 1000 ans.

Les chercheurs américains ont utilisé deux méthodes pour retracer l'histoire des ouragans sur les 1500 dernières années.

D'une part, ils ont examiné les sédiments laissés par les ouragans qui ont balayé l'Amérique du Nord et les Caraïbes. En effet, lorsqu'un ouragan touche un littoral, les bourrasques de vents soulèvent du sable et de la terre qui s'accumulent ensuite dans des lagunes, étendues d'eau séparées de la mer par la côte. Ainsi, les strates sédimentaires de sept lagunes aux Etats-Unis et une à Porto Rico ont été passées au peigne fin.

D'autre part, les chercheurs ont réalisé un modèle statistique de prévision fondé sur les variables climatiques : températures des eaux, importance de l’oscillation australe, El Niño et La Niña dans le Pacifique... En se servant de données utilisées pour reconstruire les paléoclimats, les chercheurs ont pu avoir une idée approximative de la fréquence des ouragans par ce biais.

Selon les données recueillies, l'activité cyclonique est anormalement élevée depuis les dernières décennies avec en moyenne 17 ouragans et tempêtes tropicales, contre moitié moins au début du siècle. Il faut remonter à plus de 1000 ans, durant ce qu'on appelle « l'optimum climatique médiéval » ou le « réchauffement climatique de l'an mil » qui a eu lieu entre 900 et 1300 après JC pour observer un tel phénomène.

De plus, les scientifiques ont confirmé de nouveau que l'augmentation de la température des eaux océaniques est associée à une augmentation du nombre des ouragans. Ils en concluent que le réchauffement climatique actuel influe bien sur la fréquence des épisodes cycloniques.

Une étude, du Centre national de recherches atmosphériques (Etats-Unis), publiée l’été dernier a confirmé le net accroissement du nombre de cyclones, en lien direct avec la courbe de hausse des températures mondiales, au cours du vingtième siècle. De 1900 à 1930, l'Atlantique connaissait en moyenne six épisodes dépressionnaires importants, dont quatre ouragans et deux tempêtes tropicales. De 1930 à 1940, cette moyenne est passée à dix avant de culminer à 15 (huit ouragans et sept tempêtes) entre 1995 et 2005.

Les changements climatiques, coupables ?

Le lien possible entre le réchauffement de la planète et la formation des ouragans est un sujet controversé dans le milieu scientifique mais de plus en plus d'études confortent cette hypothèse.

Certains scientifiques estiment que cette hausse du nombre d’ouragans est en partie due à l’amélioration des moyens de détection mais pour la majorité cette explication n’est pas suffisante et ils y voient l’impact du réchauffement de la planète. Pour trancher, il faudrait disposer de données remontant loin dans le passé. Or les relevés disponibles datent d'un peu plus d’un siècle, depuis la naissance de l’aviation, et ont été systématisés depuis l’avènement des satellites.

Cette récente étude américaine ajoute une pièce importante au puzzle, estime le chercheur principal Michael Mann, de Penn State University. Il refuse toutefois de tirer des conclusions définitives. Puisque la température de cet océan doit augmenter au cours des prochaines décennies, M. Mann estime qu'il est probable que l'activité cyclonique s'accroisse encore davantage dans cette région.

Un spécialiste des tempêtes tropicales du service national britannique de météorologie, interviewé par la BBC, met un frein à ce genre de conclusion. Julian Heming retient de l'étude que le nombre anormalement élevé de tempêtes ces dernières années a déjà été dépassé il y a 1000 ans. Selon lui, il faut se demander si ce qu'on observe aujourd'hui est un phénomène exceptionnel ou quelque chose qui se reproduit de façon cyclique après plusieurs décennies ou siècles.

Le débat scientifique reste ouvert.

Source : http://www.notre-planete.info/actualites/lireactus.php?id=2072

jeudi 27 août 2009

La prospérité sans la croissance est possible.


Quand une commission du gouvernement britannique publie un rapport appelant à mettre un terme à la croissance économique, il semble tout à coup que notre monde soit en pleine mutation. La croissance est l’objectif central pour les économistes depuis le début de la révolution industrielle. Aujourd’hui le professeur Tim Jackson, le Commissaire Economique de la Commission du Développement Durable du Royaume-Uni publie un ouvrage qui résume l’état actuel de nos connaissances sur la croissance économique et montre de façon convaincante qu’il faut y mettre un terme.

Nous avons tous entendu parler des effets de la croissance sur l’environnement, tels que l’épuisement des ressources et le réchauffement de la planète. L’opinion communément admise est que nous pouvons y faire face en adoptant des technologies plus efficace. Mais ce livre affirme qu’il n’existe pas de scénario plausible dans lequel le progrès technologique pourrait à lui seul réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre si la croissance se poursuit à son rythme actuel. « La taille de l’économie mondiale est presque cinq fois supérieure à ce qu’elle était il y a un demi-siècle. Si elle continue à croître au même rythme, ce chiffre sera de 80 en 2100. » Les efforts déployés pour utiliser au mieux la technologie afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre seront vraisemblablement submergés par ce rythme rapide de croissance.

Si nous voulons sérieusement éviter les pires effets du réchauffement de la planète, nous devons aller au-delà de ce genre de solutions technologiques et repenser la croissance économique elle-même.

Mettre un terme à la croissance économique n’implique pas pour autant faire des sacrifices. Les données montrent que, au-delà d’un certain point, la croissance n’entraîne pas un accroissement de notre bien-être. Par exemple :

- Les comparaisons internationales sur la perception du bonheur indiquent que l’élévation du revenu par habitant est corrélée avec la perception du bonheur jusqu’à ce que le revenu atteigne un niveau situé environ entre la moitié et les deux tiers de ce qu’il est aujourd’hui aux États-Unis. Au-delà, il n’y a pas de corrélation entre l’augmentation des revenus et celle du sentiment de bonheur. Aux États-Unis et dans plusieurs autres pays développés, la hausse du revenu ne s’est pas traduite par une hausse de cette perception durant les dernières décennies.

- Les indices qui pondèrent le PIB pour mesurer le bien-être avec plus de précision donnent des résultats similaires. Par exemple, l’Indicateur de progrès véritable (Genuine Progress Indicator) montre que, jusqu’aux années 1970, le bien-être des américains augmentait avec le revenu. Mais depuis lors le sentiment de bien-être a baissé, bien que le PIB par habitant ait continué à augmenter.

- Les comparaisons internationales des autres mesures du bien-être, comme l’espérance de vie et la réussite scolaire, donnent également des résultats similaires. L’augmentation du revenu n’améliore plus le bien-être après que le revenu par habitant ait atteint environ la moitié de ce qu’il est aux États-Unis aujourd’hui.

Dans les pays développés, nous sommes arrivés à un point où la croissance économique ne nous apporte que peu ou pas d’amélioration. Mais la croissance menace de causer de grands dommages à nous-mêmes et au reste du monde, avec le réchauffement de la planète, l’augmentation du prix des ressources et le risque d’effondrement écologique.

Pourtant, il semble encore difficile de nous défaire de notre dépendance à la croissance. Le consensus est que la croissance est nécessaire pour réduire le chômage et promouvoir la stabilité économique. Comme on peut le constater au cours de cette récession, lorsque la croissance faiblit, les entreprises réduisent leurs niveaux d’investissement et licencient les travailleurs, rendant l’économie moins efficace et augmentant le chômage. On pense également que nous avons besoin de croissance pour faire face à des niveaux élevés de dette privée et publique.

En réponse à ces questions, l’ouvrage cite les études de Peter Victor, un économiste canadien qui a utilisé des modèles informatiques pour étudier la manière dont l’économie canadienne réagirait à un arrêt de la croissance. Les résultats se transforment de façon spectaculaire en modifiant les valeurs des variables macro-économiques telles que le taux d’épargne, les taux d’investissement public et privé, et la durée de la semaine de travail. Dans l’un des modèles testé, la fin de la croissance entraîne l’instabilité économique, un chômage élevé et une augmentation de la pauvreté. Avec d’autres paramètres, la fin de la croissance apporte la stabilité économique, une réduction de moitié à la fois du chômage et du taux de pauvreté, et une réduction du ratio de la dette au PIB de 75%. Ces différences dans ce deuxième scénario proviennent en partie d’un taux d’épargne plus élevé, d’un plus faible taux de l’investissement privé et d’un taux plus élevé de l’investissement public.

En outre, « le chômage est évité... en réduisant à la fois le nombre total et le nombre moyen d’heures de travail. La réduction de la semaine de travail est la solution structurelle la plus simple et la plus souvent citée au problème du maintien du plein emploi, avec une stabilité du niveau de production. » La fin de la croissance rendrait la vie plus facile en réduisant la quantité de travail que nous avons à fournir.

Il y a très peu d’études macro-économiques de ce genre, alors que d’évidence, il en faudrait beaucoup plus.

Le livre insiste en permanence sur le fait qu’une double approche est requise pour mettre un terme à la croissance : en plus de ces changements économiques, il est nécessaire qu’aient lieu des changements sociaux remettant en cause la place accordée aux valeurs matérialistes. On peut déplorer que l’ouvrage soit plus faible en ce qui concerne les changements sociaux que pour les changements économiques. Il appelle au passage d’une économie qui vise à l’opulence ou l’utilitarisme à une économie qui vise à l’épanouissement humain, mais il ne propose pas une vision convaincante de ce que la vie pourrait être dans une société où les gens ont un niveau de vie confortable et jouissent de temps libre en abondance pour développer leurs talents et de leur humanité dans toute la mesure du possible. Il existe une longue tradition philosophique à ce sujet, remontant à Aristote, mais ce livre, écrit par un économiste, n’est pas très convaincant en ce domaine.

Malgré cette limitation, « La prospérité sans la croissance ? » est le meilleur résumé disponible des enjeux économiques de la fin de la croissance. Il s’agit d’une lecture obligatoire pour tous ceux qui oeuvrent pour éviter un effondrement écologique.

Le fait qu’il soit publié par une Commission du gouvernement britannique fait naître l’espoir que nous pourrions faire mieux que d’éviter simplement l’effondrement. Si l’on applique les suggestions de cet ouvrage, le monde à la fin de ce siècle serait meilleur qu’il n’est aujourd’hui, bénéficiant d’une grande prospérité, non pas consacrée à une vaine consommation, mais au bien vivre.

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2688

http://www.sd-commission.org.uk/pages/redefining-prosperity.html

vendredi 21 août 2009

Vous avez dit autonomie politique?

Le texte qui suit n'engage que son auteur.


Ont toujours eu tort ceux qui, en politique, ont eu raison trop tôt.
René Dumont

Vraies divergences ou fausses ruptures?
Ce n'est pas moi qui qui pose la question! C'est, page 8, dans sa rubrique la rentrée politique, le quotidien Le Monde qui titre ainsi sa double interview de Vincent Peillon (pour le PS) et Daniel Cohn Bendit (pour Europe-Écologie).

Le matin même, à l'occasion de l'ouverture des Journées d'été des Verts, à Nîmes, le quotidien Libération, concluait son éditorial par l'étonnante et sibylline phrase suivante: "c'est en verdissant son post matérialisme que que Martine Aubry bâtira des alliances durables".

Bref, les grandes manœuvres politiciennes ont recommencé. Les médias s'en mêlent car, comme l'écrit Patrick Roger, du Monde, : "derrière le combat des régionales, c'est la présidentielle de 2012 qui déjà se prépare".

Ecologie, autonomie, solidaritéL'autonomie politique des écologistes lors des précédentes élections régionales, en 2005, a connu des hauts et des bas. En Ile de France, l'alliance PS-Verts, dès le premier tour, a connu un succès net, de même que l'autonomie des Verts dans la région Rhône-Alpes. Autrement dit, autonomie ou pas, les listes de gauche, unies au premier ou second tour, ont permis que la quasi totalité des régions sauf l'Alsace soient gérées par le PS avec le concours de ses alliés.

C'était au temps où s'opposaient ceux qui croyaient possible l'affirmation politique directe de l'écologie politique et ceux qui pensaient qu'il fallait entrer dans les exécutifs pour peser sur les politiques publiques, quitte à se fondre dans les listes qu'ouvrait le PS. La calamiteuse élection présidentielle a renforcé considérablement le camp des "réalistes" et, pour les élections municipales de 2007, les alliances PS-Verts de premier tour ont encore augmenté.

Puis vint "la crise". Puis vint la guerre intestine affaiblissant, à l'évidence, le PS. Puis vint la mise à la mode de l'écologie ( par les films et brillants shows médiatiques d'Al Gore, Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand, entre autres...), après la révélation du drame planétaire que causait, inexorablement, une activité humaine illimitée. Puis vint Dany Cohn-Bendit et son coup de poker génial des élections européennes...

Et revoici réapparue, donc, l'autonomie politique chez les Verts. Le succès électoral franc mais relatif, avec une énorme abstention, aux Européennes autorise-t-il les Verts à faire cavalier seuls? "Pas question de faire le jeu de la droite" s'exclame dans Libération Serge Morin, le Vice-Président Vert de la région Poitou-Charentes, au mieux avec Ségolène Royal. La mécanique à construire des alliances binaires n'est pas cassée et s'est remise en route. Le premier, Sarkozy l'a bien compris qui, à présent, racle les fonds de tiroir, à droite, en ouvrant sa majorité à De Villiers et aux Chasseurs, après avoir vidé le tiroir des ralliés possibles, à gauche.

Dilemme pour le PS : le succès des Verts, élargis en réseau est-il structurel ou conjoncturel? Dans le premier cas, il faut, coûte que coûte, faire avec eux une alliance de premier ou second tour, mais une alliance de projets autant que de candidats. Dans le second, il faudra limiter les ambitions de ces impudents quitte à "verdir le postmatérialisme", (c'est-à-dire le post-marxisme résiduel du socialisme historique).


Nous allons avoir droit à des mois de faux débats. Il ne sera question, en réalité que de sauver des places, soit au prix de concessions (pour ceux qui, dans la gauche ancienne, étaient des acharnés productivistes) soit au prix de limitations des ambitions (pour ceux, tels les Verts et le PCF, qui ne peuvent espérer, dans les Régions, pour ceux qui y occupent déjà des fonctions dirigeantes, mieux que ce que permet la situation actuelle).

Vraies divergences ou fausses ruptures? En effet! La chance du PS est que le choix n'est pas encore vraiment fait, chez les écologistes : se démarquer du PS et s'unir à lui, tout à la fois, leur est une nécessité électorale. La rupture idéologique publique aurait des effets dévastateurs. Le renoncement à l'affirmation de la spécificité politique de l'écologie, tout autant.

Le calme temporaire qui est apparu, cet été, dans la conjoncture économique (mais au prix d'une aggravation dramatique du chômage) permet ces jeux traditionnels où excellent les états-majors des partis. Les journées d'été sont les derniers festivals de vacances où les vedettes remontent sur scène.

Dany Cohn-Bendit "qui n'est plus candidat à rien", qui ne se veut que "l'animateur d'Europe-Écologie", qui pense "réseau" et non parti, qui parle de "changer la gauche", a une plus grande marge de manœuvre, et il sait que casser le premier et fragile élan produit par les Européennes renverrait tous les écologistes à leur marginalisation précédente. Alors, quitte ou double, et vive l'autonomie : là se situe la motivation réelle de cette stratégie.

Ce qui est de nouveau clair, autonomie ou pas, c'est que la prolongation du débat ouvert avant, pendant et après les élections européennes va continuer à faire la politique. Il y a une vraie divergence avec le PS : elle porte sur la croissance. Il y a une vraie rupture à effectuer avec la gauche : elle n'est pas à changer; il faut en changer! Seuls les écologistes ont les outils intellectuels pour cela : non pas changer la gauche, mais changer de gauche. La gauche qui n'est plus identifiée par ses électeurs comme la gauche, n'est plus elle-même depuis qu'elle a rallié, peu ou prou, le productivisme capitaliste, abandonné l'internationalisme (comprendre la solidarité entre tous les peuples) et occupé des sphères de pouvoir comme on gère des entreprises ou des rentes. Cette gauche-là a fini son cycle historique. S'en est ouvert un autre.

Chacun sait que l'UMP n'existe que comme un agrégat d'opposants à un mythe fondateur. Ce mythe est actuellement vidé de son espérance. Face à ce rien, le peu s'impose et occupe toute la place. Cela ne saurait durer. Il ne peut y avoir de gauche, désormais, qu'écologique c'est-à-dire qui conteste le capitalisme à sa racine pas en le détruisant par la force mais en le privant de ce dont il se nourrit dans tous les domaines : le culte du moi.

Le débat sur l'autonomie va maintenant se placer là : pas seulement par rapport au PS (ce serait lui laisser le rôle déterminant de la référence obligée), mais par rapport à tout ce qui fut la gauche, de ses extrêmes jusqu'à son centre mou : oserons-nous placer le partage avant l'avoir pour que l'avoir se partage dans une mondialisation sans domination? Seul le retour à une telle utopie fondatrice peut animer une gauche entiérement nouvelle, assise sur l'initiative permanente des Terriens, où économie et écologie ne seront plus que l'envers et l'endroit d'une même action citoyenne.

http://mamilitance.blog.lemonde.fr/files/fouras_018_1.jpg

jeudi 6 août 2009

Croissance de la décroissance

Éric Dupin, journaliste, vient d'écrire un article qui fait très bien le point sur le "développement" de l'idée de décroissance! À lire de toute urgence pour tout ékolo qui pense et qui agit...

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Éric Dupin : erdupin@gmail.com

"Il fallait voir l’air interloqué de M. François Fillon. Ce 14 octobre 2008, M. Yves Cochet défendait les thèses de la décroissance du haut de la tribune de l’Assemblée nationale. Diagnostiquant une « crise anthropologique », le député Vert de Paris affirmait, sous les exclamations de la droite, que « la recherche de la croissance est désormais antiéconomique, antisociale et antiécologique ». Son appel à une « société de sobriété » n’avait guère de chances d’emporter l’adhésion de l’hémicycle. Toutefois, l’idée provocatrice de « décroissance » avait forcé les portes du débat public.

La récession est passée par là. Bien sûr, la décroissance « n’a rien à voir avec l’inverse arithmétique de la croissance », comme le souligne M. Cochet , le seul homme politique français d’envergure à défendre cette idée. La mise en examen de la croissance apparaît toutefois comme une conséquence logique de la double crise économique et écologique qui secoue la planète. Les penseurs de la décroissance sont subitement écoutés d’une oreille plus attentive. « Je suis beaucoup plus sollicité », se réjouit Serge Latouche, l’un de ses pionniers. « Les salles sont pleines dans nos débats », lui fait écho Paul Ariès, un autre intellectuel de référence de ce courant de pensée.

Le mot même de « décroissance » est de plus en plus repris, bien au-delà des cercles restreints de l’écologie radicale. « Au moment où les adeptes de la décroissance voient leur argumentaire conforté par la réalité, y a-t-il une alternative entre la décroissance subie ou non dite, comme l’est la récession actuelle, et la décroissance conduite ? », s’interrogeait, pendant la campagne européenne, Nicolas Hulot, pourtant régulièrement qualifié d’« écotartuffe » par les objecteurs de croissance. Soutien d’Europe Ecologie, l’animateur avouait douter de la « croissance verte » et envisageait plutôt une « croissance sélective doublée d’une décroissance choisie ». « Seule la décroissance sauvera la planète », lâcha même le photographe Yann Arthus-Bertrand, dont le film Home, au demeurant largement financé par le groupe de luxe (...)"

Extrait du blog d'Éric Dupin. http://ericdupin.blogs.com/ Lire la suite de cette enquête dans le Monde Diplomatique d'août 2009.