Actualité

Notre prochain débat citoyen aura lieu le samedi 09 Février à 17h00
Maison de la Challe à ERAGNY

Les circuits courts alimentaires
Les jardins partagés


samedi 24 mai 2008

Les OGM passent mal! Non, ce n'est pas terminé!



Le Parlement a accordé jeudi 22 mai, par un ultime vote du Sénat, son feu vert définitif au projet de loi très controversé sur les OGM, qui transpose une directive européenne de 2001 et reconnaît
"la liberté de consommer et de produire avec ou sans OGM" en France.

Déjà entériné par les députés, le texte issu de la Commission mixte paritaire (Sénat/Assemblée) a été adopté par les sénateurs par 183 contre 42, le groupe PS ayant décidé de ne pas prendre part au scrutin. Les sénateurs UMP, rejoints par une partie des élus centristes et des radicaux du RDSE ont voté pour, PCF et Verts ont voté contre ce texte qui a connu un parcours parlementaire mouvementé.

"Merci pour ce vote, merci à tous", a déclaré la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, visiblement soulagée de voir enfin s'achever l'éprouvant examen du projet de loi. Ce vote "met un terme à dix années d'esquives et de non-dits", a affirmé le ministre d'Etat, Jean-Louis Borloo.

Issu du Grenelle de l'environnement, le texte vise à clarifier les conditions de mise en culture de plantes transgéniques et de leur coexistence avec les productions conventionnelles, dans le respect d'une directive de 2001, que la France aura attendu six ans pour transcrire en droit national.

Il compte parmi ses dispositions les règles en matière de "coexistence" des cultures, la création d'un Haut conseil des biotechnologies et l'institution d'un "délit de fauchage", passible de deux ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Défendu par le gouvernement comme un texte "équilibré", "respectueux" des principes du Grenelle, il est perçu à gauche comme un "arrêt de mort" du Grenelle, puisqu'il reconnaît "la liberté de consommer et de produire avec ou sans OGM".

Peu de textes auront connu un parcours aussi chaotique que celui sur les OGM, parfois qualifié de "texte maudit". Crise gouvernementale autour des propos de Mme Kosciusko-Morizet, rejet surprise du texte, en deuxième lecture à l'Assemblée, après le vote d'une motion PCF, motion référendaire, vifs incidents de séance...

Si la page parlementaire se tourne jeudi, le débat est loin d'être clos. Les députés PS, PCF et Verts ont annoncé un recours, dès vendredi, auprès du Conseil constitutionnel pour faire censurer ce texte, tandis que le collectif anti-OGM promet la poursuite du "combat citoyen".

"Pour qu'une loi soit respectée, faut-il encore qu'elle soit respectable", a affirmé le leader altermondialiste José Bové, laissant entendre que "le délit de fauchage" ne suffirait pas pour empêcher de nouvelles "opérations commando".

De son côté, l'association Greenpeace a annoncé jeudi qu'elle restait "mobilisée" et attendait désormais des "décrets d'application le plus précautionneux possible" afin de "limiter les dégâts".

La Confédération paysanne, fer de lance de la lutte anti-OGM, a jugé que la loi définitivement adoptée jeudi par le Parlement était "non-conforme aux engagements du Grenelle" de l'Environnement, dénonçant de "graves lacunes de ce texte dont les paysans seront victimes".

"L'absence de définition claire du sans OGM sera la source de contentieux multiples et les critères de responsabilités choisis ne garantissent aucunement une réparation véritablement à la hauteur des préjudices multiples auxquels sont et seront confrontés les producteurs et les transformations en aval", a expliqué la Confédération paysanne.

2008-05-22

PARIS (source vérifiée)

Jean-Pierre Dacheux et Alain Frédéric

mercredi 21 mai 2008

OGM : passage en force de l'UMP



La mobilisation à droite a porté ses fruits. Sur 524 votants (contre moins de 300 la semaine dernière), la droite a pu refaire parler sa nette majorité d’élus : Le texte a finalement été définitivement adopté par l’Assemblée nationale peu après 20 heures, par 289 voix pour, 221 contre, et 23 abstentions.

La gauche a sorti une de ses dernières cartouches, en demandant de soumettre le projet à référendum. «Tous ceux qui ne veulent pas subir l’irréversible que votre loi veut imposer doivent pouvoir avoir le droit de choisir, a défendu le socialiste François Brottes. À l’heure qu’il est, seul un référendum leur offre cet ultime choix.» Une proposition très majoritairement rejetée.

Prochain - et dernier ? - acte pour le texte, le passage au Sénat, demain matin. La gauche a déjà annoncé qu’elle déposerait un recours devant le Conseil constitutionnel, peut-être dès vendredi.

Le gouvernement a imposé une loi contre l'avis des Français" pour répondre "à la pression des lobbies des semenciers et de la FNSEA", a affirmé le député Verts Noël Mamère.

« En votant cette loi qui légalisera la culture des OGM et les risques qui y sont associés, la majorité UMP joue avec le feu ! déclare Arnaud Apoteker, de Greenpeace France. Il faut alors qu’elle ait le courage de dire la vérité aux Français : à partir du moment où on cultivera des OGM, ils seront obligés d’en consommer, même si ça commence à faible dose. »



Source : http://blog.greenpeace.fr/ogm

dimanche 18 mai 2008

Contre l'A104, c'est reparti!

L'association SÉSAME se veut un pôle de vigilance contre l'A104. Deux nouvelles importantes sont apparues depuis les élections municipales de mars : une opposition de municipalités concernées s'est constituée, dans les Yvelines. Les élus des villes de Conflans Sainte Honorine, Poissy, et Carrières sous Poissy, soutenus par l'association COPRA184, appellent à une manifestation nouvelle, le 8 juin prochain.

Nous publions les communiqués qui contiennent ces informations.

GRANDE MANIFESTATION CONTRE LES TRACÉS URBANISÉS DE L'A104 le 08 juin 2008 entre POISSY et CARRIERES-SOUS-POISSY

VENEZ TOUS !!

Réservez la date du dimanche 08 juin 2008 (à partir de 14 heures) pour participer à la grande manifestation organisée conjointement par le "Comité de liaison contre l'A104" (crée par les maires des 3 villes de Poissy, Carrières sous Poissy et Conflans-Sainte-Honorine) et le COPRA184.
Cette manifestation devra être une réussite.
Aussi, nous comptons sur vous pour mobiliser, autour de vous, vos parents, amis et voisins et plus globalement tous les citoyens sensibles au problèmes que soulèverait la construction d'une nouvelle autoroute de ce type.
Malgré le Grenelle de l'environnement, le projet A104 est plus que jamais d'actualité et notre mobilisation est essentielle.

Merci de votre investissement.
Rendez-vous le 8 juin à 14 heures, sur la Place de la Mairie de Poissy.

http://www.a104.org/

COMMUNIQUÉ

A 104 : déclaration commune des Maires des communes de Carrières-sous-Poissy, de Conflans-Sainte-Honorine, et de Poissy

Les Maires des communes de Carrières-sous-Poissy, de Conflans-Sainte-Honorine, et de Poissy se sont réunis le vendredi 18 avril 2008 et ont réaffirmé leur opposition aux différents tracés de l’A104 qui pourraient traverser leurs communes et représenteraient un danger pour la santé de leurs concitoyens et une réelle menace pour l’environnement.

Ils affirment une position commune et se constituent en comité de liaison pour demander conjointement :

1. L’annulation pure et simple du tracé vert.
2. Le refus de tout tracé en zone urbanisée
D’une part, à l’heure où l’Etat se désengage de plus en plus vis-à-vis des collectivités locales, les maires des trois communes concernées sont surpris de l’obstination de l’Etat à vouloir maintenir un tracé totalement aberrant en termes de coût. Ils rappellent que les 21 km programmés coûtent 2 milliards d’euros alors même que vient d’être annulé sur Bordeaux un projet de 150 km pour un coût de 1 milliard d’euros. Mais surtout, en raison de son coût, ce projet assècherait les finances publiques (Etat, Région, Département) et bloquerait pour des décennies toute possibilité de réaliser les infrastructures de développement durable, notamment de Transports en Commun, réellement nécessaires au développement.

D’autre part, après les orientations prises lors du Grenelle de l’environnement, ce projet apparaît en contradiction totale avec les recommandations en termes de santé et d’environnement.

Par ailleurs, il ne leur semble ni cohérent ni moral que des Maires qui se sont battus contre l’infrastructure tant qu’elle risquait de passer chez eux, en deviennent les plus fervents défenseurs dès que décision est prise de la faire passer chez leurs voisins.

Le comité de liaison s’engage dès aujourd’hui à mobiliser les habitants des trois villes concernées pour une manifestation publique contre l’A104. Il engage par ailleurs de manière systématique, des procédures juridiques communes pour bloquer toute avancée du projet.

Eddie Aït, Maire de Carrières-sous-Poissy, Conseiller Régional d’Ile-de-France, Vice-président de la Communauté de Communes des Deux Rives de Seine, Philippe Esnol, Maire de Conflans-Sainte-Honorine, Conseiller Général, Frédérik Bernard, Maire de Poissy.



Alain Frédéric et Jean-Pierre Dacheux

samedi 17 mai 2008

Le coup de gueule du renard

Lettre de Goupil (et de son copain bien caché, le blaireau)
au Pic Vert d’Éragny.
« Non, je ne suis pas un nuisible ! »



Connaissez-vous le déterrage ? On appelle ça aussi de la vénerie souterraine! La « vénerie sous terre » se pratique toute l’année, y compris en période de gestation des femelles!

Le déterrage a pour principe d’acculer un animal au fond de son terrier à l’aide de chiens. Ensuite un équipage creuse à l’aide de pelles et de pioches la galerie concernée afin de pouvoir attraper l’animal à l’aide de pinces, puis de le mettre à mort ou, plus rarement, le relâcher à distance de son lieu de capture. Cela en pleine période de reproduction ! Les adeptes de ce « sport », viril et sanguinolent, peuvent même participer à un championnat de France !

Les 16, 17 et 18 mai 2008 a été programmé en Bourgogne, à Cluny (Saône et Loire), dans le cadre d’une « Fête de la chasse », un « championnat de France » de déterrage. Il s’agit d’un concours de chiens de chasse, (souvent des Jack Russel terriers ) dont les « cibles » sont des animaux sauvages, en particulier des blaireaux.

Il m’arrive de partager le terrier d’un blaireau. Nous partageons aussi, parfois avec le ragondin, ces moments de stress et de mort que nous réserve le prédateur des prédateurs : l’homme. L’animal prédateur tue, en général pour manger. L’homme, lui, ne tue pas que pour manger. Il tue pour son plaisir. Parfois de façon ignoble, patiente et raffinée. Il apprend sans doute, sur nous, ce qu’il fait à ses congénères, pendant les guerres !


Chasser un renard sous terre prend de 5 minutes à 5 heures. Un blaireau, beaucoup plus ! Mon frère est plus gros, mieux armé contre les chiens et creuse plus profond. La chasse au blaireau est la chasse des puristes paraît-il ! Dans nos garennes, ce n’est pas si facile de nous déloger.

Aux dernières nouvelles, le déterrage se pratiquerait aussi dans le Vexin ! Comment justifier une chasse « concours » pendant la fermeture générale de la chasse, quand les espèces se reproduisent et que la meilleure chose à faire serait de les laisser tranquilles ? Le déterrage ne doit pas être considéré comme une « activité sportive ». Rien ne justifie, en effet, d’intervenir sur une espèce patrimoniale peu prolifique à une période clé de son cycle biologique.

Quant à nous, les renards, on recommence à nous dire porteurs de maladies pour mieux nous livrer aux chasseurs (qui ne supportent pas qu’on croque ne fut-ce qu’une toute petite partie de leur gibier)! En réalité, je mange surtout des mulots, et le blaireau se nourrit essentiellement de vers de terre, insectes, mollusques, micro-mammifères, fruits et tubercules.

À Champs sur Marne, des habitants, inquiets de nos sorties nocturnes, ont demandé à la mairie, que des piégeurs éradiquent toute présence de « nuisibles » dans la commune. À quand notre tour à Éragny sur Oise ?

La Ligue ROC, Ancienne Ligue des opposants à la chasse, présidée par Hubert Reeves, cherche bien à nous défendre . En vain. Si la chasse à courre au renard est interdite en Grande Bretagne, si le blaireau est protégé en Grande-Bretagne, Italie, Irlande, Espagne, Grèce, Belgique, Pays-Bas et au Luxembourg, ce n’est pas le cas en France.

L’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages ) et le RAC (Rassemblement Anti Chasse) tirent la sonnette d’alarme à l’heure où un bilan préoccupant sur la biodiversité française a été dressé à l’occasion du Grenelle de l’Environnement.

Rien n’y fait. Le déterrage est légal. Le blaireau est une espèce gibier et non nuisible en France. Sa chasse est donc autorisée par tir (au fusil) et par vénerie (chasse sous terre). La période d’exercice du déterrage débute le 15 septembre et s’achève le 15 janvier. Néanmoins, le préfet peut autoriser la vénerie du blaireau pour une période complémentaire à partir du 15 mai jusqu’au 15 septembre. En conclusion, le blaireau peut faire l’objet de destruction légale presque toute l’année.

Je suis classé « nuisible » partout en France ou à peu près. Le terme nuisible, appliqué à la faune sauvage, à une signification très précise. Il s’agit des espèces qui figurent sur la liste nationale fixée par le décret N° 88-940 du 30 septembre 1988. Tous les scientifiques ont banni le terme « nuisible » de leur vocabulaire. La biologie, l’éthologie (étude du comportement animal), l’écologie l’ont prouvé : chaque espèce a sa place et un rôle au sein de l’éco-système et des équilibres naturels. Et pourtant, on me tire, on me piège, on me déterre.

La France parle d’écologie mais ne change rien à ses pratiques moyennageuses. Moi, Goupil, j’ai peur ! Ce n’est pas ma faute si je suis un carnivore, et je mange d’ailleurs beaucoup moins de viande que les omnivores ! Si je n’ai pas d’amis et de défenseurs parmi les hommes, on me fera disparaître comme l’ours, le loup, ou le lynx. Au secours !

Pour Goupil : Jean-Pierre Dacheux et Alain Frédéric.

vendredi 16 mai 2008

Face aux menaces climatiques, l’illusion du nucléaire

Le 26 avril était un anniversaire, l'anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Ce fut aussi la journée internationale contre le nucléaire.
Au lendemain, en Birmanie, d’une catastrophe « naturelle » faisant, vraisemblablement, plus de 120 000 morts, aggravée encore par le comportement irresponsable du gouvernement militaire, au lendemain, en Chine, d’un séisme d’une magnitude de 7,8 sur l’échelle de Richter, faisant des dizaines de milliers de morts, il serait temps pour l’être humain de se comporter, enfin, en sage et de renoncer au déploiement des centrales nucléaires dans le monde…

Face à la menace climatique, l’illusion du nucléaire : non seulement il participe au réchauffement des eaux qui refroidissent les centrales (1,5°, c'est l’élévation thermique de l’eau d’un fleuve utilisé pour refroidir une seule centrale, entre l’amont et l’aval de celle-ci), mais elle est également un frein aux politiques nécessaires de réduction des consommations d’énergie.

Face à la menace du pétrole cher, l’illusion du nucléaire : le baril atteint et dépasse le coût des 125 $, et les spécialistes annoncent 200 $ sous quelques mois, Il ne manque donc pas grand-chose pour que nos politiques nous présentent le nucléaire comme la solution de substitution pour conserver une « énergie pas chère ». Ce serait oublier que l’extraction de l’uranium revient, en moyenne, à 80 $ le kg, que c’est un minerai fossile dont les volumes extraits ne suffisent déjà plus à la demande mondiale (1), et qu’il subira donc, également, l’effet de « l’offre et la demande ». « Face au pétrole cher, voici l’illusion de l’électricité nucléaire gratuite » pourrait-on encore dire...

Face à la menace de pénurie de pétrole, l’illusion du nucléaire : la consommation annuelle mondiale d’uranium est de 670 00 tonnes. Les réserves naturelles estimées (connues et supposées) s’élèvent à 4 700 milliers de tonnes. Un calcul rapide, du premier ordre, laisse prévoir une pénurie dans 70 ans et ceci à consommation constante (donc sans déploiement de nouvelles centrales)!

Face à toutes ces menaces, une seule solution : engageons des politiques de d iminution de consommation d’énergie et développons des filières de recyclage des matières premières. Les nouvelles technologies permettent d’exploiter des énergies renouvelables mais, dans tous les cas, nous utiliserons des matières premières! La transformation de l'énergie solaire en électricité, par exemple, utilise un minerai dont les réserves ne sont pas infinies (le silicium), mais qui se recycle si les filières sont développées à temps afin de définir les cahiers des charges de la « recyclabilité ».

Les événements épouvantables dont nous avons connaissance, au cours de ce printemps dans l'hémisphère nord, ne sont plus localisés dans les zones les plus fragiles de la planète mais, -on commence à s'en rendre compte-, ils peuvent survenir partout. Ils nous interdisent de jouer avec le feu nucléaire. Les cyclones, les inondations et les séismes peuvent affecter des centrales qu'on croyait à l'abri des risques de destruction ou de submersion. Développer des technologies nouvelles qui élargissent nos possibilités de recours aux énergies renouvelables, trouver nos limites énergétiques, cesser de nous désintéresser des déperditions qui rendent énergivores nos habitats, nos transports et entreprises : voilà l'avenir.
http://pinkette086.centerblog.net/1195567-Comment-se-forment-les-tornades-
(1) source AEN (Agence pour l’Energie Nucléaire)

mardi 13 mai 2008

Si on veut sauver la civilisation...

Le catastrophisme est le fait de ceux qui s'aveuglent et nous aveuglent en sous évaluant les risques pour n'avoir pas à sortir de leur confort intellectuel. Les lucides et les réalistes ne sont pas catastrophistes : ce sont des éveilleurs. Même en cas d'erreurs, les scientifiques qui s'alarment font moins de mal en nous prévenant des risques que court l'espèce humaine que ceux qui, ne voulant rien changer, nous conduisent à cette catastrophe qu'ils refusent d'envisager et que nous aurions les moyens d'éviter.



L’équilibre climatique de l’hémisphère nord pourrait « basculer » d’ici sept à dix ans, provoquant une hausse aussi subite que sensible de la température moyenne du globe, en raison de la disparition de plus en plus prévisible de la calotte polaire en été et du réchauffement de l’océan Arctique.

C’est ce qu’affirme Louis Fortier, océanographe de l’université Laval (Québec), élu personnalité scientifique de 2004 par Radio-Canada, qui est aussi le directeur d’Articnet, le plus important programme de recherche en réseau sur les changements climatiques à travers le Canada. Ce programme comprend notamment un important volet d’études dans l’océan Arctique lui-même avec le brise-glace Amundsen. Ce dernier est présentement en pleine dérive pour étudier la polynie circumpolaire, soit le mouvement des glaces en fractionnement à la fin de l’hiver.

Le professeur Fortier, rejoint les conclusions de plusieurs autres éminents chercheurs, dont James Hansen, qui dirige le Goddard Institute de la NASA. Hansen soutient depuis quelques semaines que l’humanité a franchi en 1990 le seuil critique dans le dossier des changements climatiques, lorsque la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre a dépassé le cap des 350 parties par million (ppm).

Nous en sommes présentement à 385 ppm et cette concentration augmente au rythme de 2 à 3 ppm par année. Goddard comme Louis Fortier estiment cependant que la partie n’est pas perdue, mais « que le monde doit se réveiller et vite ! »

Selon Louis Fortier, les scientifiques ne peuvent plus hésiter et « doivent dire ce qu’ils savent », quitte à risquer de passer pour alarmistes.

« Les scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) ont été trop timides, dit-il dans une entrevue donnée au Devoir. Le GIEC est commandité par les gouvernements » et ses conclusions doivent faire l’objet de consensus qui ne sont pas arrêtés uniquement par des scientifiques mais aussi par des politiques.

« Cet imprimatur politique, précise Louis Fortier, fait en sorte qu’on arrache toutes les dents de ses rapports. On en est rendu au point où on voit des sceptiques se réfugier derrière les conclusions du GIEC de 2004 pour dire que ce ne sera pas si pire, après tout. Présentement, on sent un remords monter parmi les chercheurs parce qu’on n’a pas été assez ferme, qu’on n’a pas assez défendu nos conclusions. On a plié devant le barrage des négationnistes pour mitiger nos conclusions. C’est grave, parce que les politiques vont certainement nous reprocher de ne pas les avoir avertis à temps. On a aussi été influencé par l’opinion publique qui ne veut pas entendre parler de catastrophes alors que des solutions existent pourtant, dont plusieurs cependant ne veulent pas entendre parler. »

Une accélération forcenée

Pour Louis Fortier, notre équilibre climatique actuel dépend du « bilan radiatif » de notre hémisphère, c’est-à-dire de sa capacité de réfléchir plutôt que d’absorber une importante proportion des rayons solaires grâce au pouvoir réfléchissant de la vaste calotte polaire. Par contre, ce qui se passe présentement accélère la mutation du climat au-delà de toutes les prévisions, dit-il, parce que plus la calotte polaire fond rapidement en été, plus l’océan Arctique absorbe la chaleur solaire, ce qui accélère la fonte de la glace l’année suivante parce qu’elle est moins épaisse d’une année à l’autre.

Tout se passe comme dans l’habitacle d’une voiture stationnée en été, donne-t-il en exemple. Si on enlève les réflecteurs du pare-brise, on provoque une hausse soudaine de la température intérieure. Or, dit-il, on prévoyait il n’y a pas vingt ans que la calotte polaire disparaîtrait vers 2070-2080 si les concentrations de gaz carbonique continuaient d’augmenter.

Puis, des modèles plus perfectionnés ont prédit que l’océan Arctique serait libre de glace solide en été vers 2030. Et au rythme où on mesure maintenant la diminution du couvert de glaces, précise Louis Fortier, cela va se produire vraisemblablement dans sept ans environ, vers 2015, à moins d’épisodes météorologiques imprévus.

La calotte polaire de l’océan Arctique, explique le chercheur, a perdu l’été dernier 1,2 million de kilomètres carrés supplémentaires par rapport à 2006. Il y a une trentaine d’années, cette calotte affichait une surface de 8 millions de km2, mais elle n’en compte plus aujourd’hui que 4 millions.

Et, le plus inquiétant, ajoute ce spécialiste des glaces, c’est que la proportion de la « glace pluriannuelle », celle qui est forte et qui durait de deux à 11 ans, diminue sans cesse parce que son épaisseur diminue, ce qui la rend plus friable et la fait passer dans la partie vouée à la fonte annuelle. « De la glace de 10 ans, dit-il, il en reste très peu au pôle Nord. »

Avec la disparition prévisible de la calotte polaire d’ici quelques années, prévoit ce chercheur, c’est tout le bilan radiatif de notre hémisphère qui va soudainement basculer, faute d’apports en froid et en fraîcheur pour maintenir les températures tempérées actuelles. Il faut donc, dit-il, devancer de 30 ans les prédictions du GIEC, ce que corrobore aussi la fonte beaucoup plus rapide que prévu des glaces du Groenland.

Cela est d’autant plus compréhensible et inévitable que les modèles prévisionnels utilisés par le GIEC ne tiennent pas compte de la réduction de l’albédo (le pouvoir réfléchissant) de la calotte polaire, tout comme ces modèles ne tiennent pas compte de la diminution de l’épaisseur des glaces.

Un chercheur de l’École navale supérieure d’océanographie des États-Unis a voulu intégrer ces variables et ces conclusions dans un modèle : les conclusions se sont avérées tellement inquiétantes, explique Louis Fortier, que ce chercheur a décidé de ne pas les publier « pour ne pas faire peur au monde ».

Un seuil déjà dépassé

James Hansen, le grand patron du Goddard Institute de la NASA, soutient que le seuil de 550 ppm de gaz carbonique ne tient plus, ce qui correspond en gros à une augmentation de la température moyenne de 6 oC. Ce seuil a souvent été évoqué comme celui de la catastrophe climatique totale ou de l’irréversibilité des changements.

Hansen soutient aujourd’hui que même le taux de 450 ppm préconisé par l’Europe comme objectif pour la deuxième phase de Kyoto est trop élevé car, à son avis, si les modèles mathématiques prédisent que c’est le nouveau seuil de l’irréversibilité, la paléontologie nous apprend au contraire que c’est autour de 350 ppm qu’il faut situer ce seuil critique, soit la concentration de CO2 atmosphérique des années 90.

Louis Fortier se dit d’accord avec les conclusions de James Hansen, « si on veut sauver la civilisation ».

Si la température moyenne augmentait de 2 à 6 degrés C sur la planète, dit-il, le climat entrerait dans une phase qui pourrait durer entre 10 000 et 15 000 ans, avant de revenir à ce qu’on connaît aujourd’hui. C’est ce que nous apprennent les traces laissées par le début de l’éocène, il y a 54 millions d’années, le seul moment documenté où on a vu basculer le climat aussi rapidement. Et il a fallu alors quelque 20 000 ans pour que se modifie cette tendance.

La disparition de l’albédo arctique va aussi chambarder profondément cet écosystème et reconfigurer la géopolitique internationale car, dit-il, cette nouvelle mer sera ceinturée par les grandes puissances que sont les États-Unis, l’Europe et la Russie, tout comme il y a 2000 ans les grandes puissances se sont concentrées autour de la Méditerranée.

Et les enjeux économiques, voire alimentaires, seront importants car déjà des pays comme la Corée s’équipent de grands pétroliers capables de naviguer même en hiver dans l’océan Arctique, alors que le Canada ne prévoit pas s’équiper pour patrouiller son propre territoire.

Les pêcheries de cette région, ajoute Louis Fortier, vont profiter des six mois de lumière et d’eaux libres, comme dans la mer du Nord. Si plusieurs espèces actuelles y sont vouées à la disparition — ours polaires, poissons et oiseaux — d’autres les remplaceront et la région deviendra une réserve alimentaire particulièrement convoitée.

Louis Fortier n’est pas sûr du tout que nous sommes collectivement prêts à faire face à des changements climatiques aussi importants et à si court terme, qui risquent de malmener la paix internationale avec leur cortège de réfugiés climatiques, d’affrontements pour le contrôle des eaux douces raréfiées, etc.

Source : Louis Gilles Francœur, dans le journal francophone canadien Le Devoir du 24-14-2008.
Cité dans http://aid97400.lautre.net/spip.php?article292

Jean-Pierre Dacheux, Alain Frédéric


lundi 12 mai 2008

La fin des grands singes annoncerait-elle la nôtre?



Manifeste pour les grands singes et la nature

Les forêts tropicales disparaissent à un rythme effréné et avec elles les dernières populations de grands singes. Tous les spécialistes sont unanimes : si nous n’entreprenons rien, gorilles, chimpanzés et bonobos auront disparu d’ici le milieu du 21e siècle. Pour les orangs-outans la situation est encore plus dramatique ; dans vingt ans ceux-ci pourraient bien ne plus vivre que dans des zoos.

Il est aujourd’hui urgent de se mobiliser pour stopper cet Ecocide ! Sauver les grands singes, c’est sauver les forêts tropicales, un écosystème essentiel pour la planète. La disparition à grande échelle de ces forêts, résultant d’une exploitation effrénée et sans aucune limite, met en péril non seulement la survie de cet écosystème et de sa biodiversité associée, mais aussi celle des peuples indigènes en dépendant et pose de graves problèmes environnementaux. La déforestation est aujourd’hui une cause majeure d’émission de gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique. La disparition de la forêt tropicale sera immanquablement le prélude à celle d’Homo sapiens sapiens, l’Homme moderne. Le temps est venu de réagir et d’agir … avant qu’il ne soit trop tard !

Nous, citoyens de la Terre, demandons à nos gouvernements et aux instances internationales d’accepter comme devoir suprême de sauvegarder et protéger les primates et de tout mettre en œuvre pour

  1. Exiger une gestion durable et respectueuse de l’environnement des forêts tropicales, habitats des grands singes
  2. Interdire toute importation de bois tropicaux non reconnus comme provenant d’un commerce respectueux de l’environnement répondant aux critères établi par la certification FSC
  3. Contribuer à la mise en place d’exploitation de ressources minières (or, pétrole, diamant, coltan, fer…) respectueuses de l’environnement et des populations locales
  4. Faire cesser le braconnage de grands singes ainsi que le trafic de «viande de brousse» associé et celui de jeunes individus vendus comme «animaux de compagnie»
  5. Réaliser des contrôles sévères afin de respecter les points 2, 3 et 4 de ce manifeste auprès des entreprises travaillant en zone tropicale, notamment celles dont le siège social est établi dans nos pays occidentaux respectifs
  6. Engager des moyens financiers importants pour la mise en application des clauses 1. à 5., en développant notamment des projets de gestion durable avec les populations locales.
Source : http://www.apesmanifesto.org/french.php

Pourquoi considérer que ce message constitue une info. écologique majeure? Parce que ne pas prendre conscience que le sort de ces animaux, qui ont le même ancêtre que nous, conditionne le nôtre, relève de la même explication : nous comptons sur le temps, la science ou la hasard pour éviter de changer de cap. Or le signal de la fin d'une ère a sonné. L'écocide est un suicide.
Jean-Pierre Dacheux, Ghislaine Thorion, Alain Frédéric

jeudi 8 mai 2008

Au Myanmar ou Birmanie, on ne compte plus les morts




Ce qui a été écrit le 5 mai est déjà dépassé! 5000 km2 submergés, 95% des bâtiments du delta disparus, sans doute plus de 100 000 morts, un million de sinistrés, et toujours l'impossibilité de venir en aide aux Birmans sans l'autorisation de la junte... Le pire est peut-être à venir si la famine et les épidémies prennent le relais des tornades et des inondations. Une catastrophe humaine, écologique, économique est en train de se dérouler à la connaissance du monde entier, pétrifié.

Nargis, le cyclone auquel a été donné un prénom, n'est pas le principal responsable de ce drame planétaire qui nous concerne tous.

Pas seulement à cause de la solidarité des humains. Pas seulement parce que le dérèglement climatique aggrave, partout, les dangers. Pas seulement parce que la tolérance à l'égard des juntes militaires fragilise les populations ayant à faire face aux catastrophes. Pas seulement parce que la famine s'ajoute à l'horreur. Pas seulement parce que l'eau potable manque. Pas seulement parce que les organisations internationales sont dépassées. Mais surtout parce que, au malheur, immense, s'ajoute l'horreur de l'impuissance politique dans un monde sans solidarité effective.

La Birmanie, un des pays les plus pauvres d'Asie, gouvernée par des juntes militaires depuis 1962, affronte une catastrophe sans précédent. Les infrastructures sont détruites, les routes et les communications coupées. Une partie des régions touchées par le cyclone sont toujours inaccessibles. Le bilan ne cesse de s'alourdir. Des centaines de milliers de personnes sont sans abris, sans accès à de l'eau potable. La priorité des équipes de secours serait donc de distribuer des bâches, des comprimés de purification de l'eau, des moustiquaires et des kits d'urgence. On peut craindre aussi des répercutions alimentaires pour les pays voisins que sont le Bangladesh et le Sri Lanka qui comptaient sur des importations de riz birman. Or, les deux plus grandes régions productrices ont été dévastées par le cyclone. Cette catastrophe risque bien de faire flamber aussi un peu plus encore, le prix du riz sur le marché international.



La Birmanie ou Myanmar a une frontière commune avec l'Inde, le Bangladesh, le Laos, la Chine et la Thaïlande. Elle est bordée par la mer d'Andaman au sud et par le golfe du Bengale au sud-ouest, avec environ 2000 kilomètres de côtes au total.

Ghislaine Thorion et Jean-Pierre Dacheux

mardi 6 mai 2008

Journée mondiale de l'asthme!

Encore une! Une journée mondiale par jour : c'est assez normal, mais cela intéresse qui? Et pourtant, chaque fois des infos. lourdes ou tragiques sont fournies pour éveiller ou réveiller nos consciences! Question tout de même : qui nous informe sur les causes de cette aggravation du phénomène chez les enfants? L'analyse des pollutions liées à l'asthme n'est guère connue du grand public!

A cette occasion seront organisés des centaines d’événements à travers le monde, dans le but de sensibiliser la population au problème de l’asthme, et de permettre une meilleure prise en charge de cette maladie. L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant, avec 10% de petits Français touchés, soit 2 à 3 enfants par classe.

On estime que 3,5 à 4 millions de Français, dont un tiers d’enfants, en sont atteints. Selon l’association Asthme et Allergies, qui organise la journée de l’asthme en France, cette maladie est mal prise en charge dans les deux tiers des cas.

Cette année, en France, le thème de la journée est "Enfant asthmatique, pas de panique ! Contrôlez et équilibrez l’asthme de votre enfant". Selon l’association, "un enfant asthmatique doit, dans la très grande majorité des cas, pouvoir vivre tout à fait normalement. La condition est que son asthme soit équilibré".

Lors de la Journée mondiale de l’asthme sera présenté le premier test de contrôle de l’asthme chez les enfants de 4 à 11 ans. Il s’agit d’un questionnaire permettant d’évaluer l’efficacité de la prise en charge de la maladie, développé par un comité d’experts internationaux. Il permet à l’enfant et aux parents de mieux s’impliquer dans la prise en charge de l’asthme, et au médecin de suivre son évolution.

3,5 millions de Français et 130 millions de personnes dans le monde en souffrent. Un tiers des malades ont moins de quinze ans.

Comme de nombreuses affections respiratoires, les cas d’asthme sont en constante augmentation. En quinze ans, la part des adolescents français atteints d’asthme a augmenté de 40%.

Pour en savoir plus sur la Journée mondiale de l’asthme : www.asthme-allergies.org