Car, même si de futures élections ne devaient pas permettre de maintenir ce taux du vote à plus de 16% (des exprimés), pour les Verts et leurs alliés, il est devenu impossible de tenir pour négligeables et méprisables les pré-occupations écologiques et donc politiques. Désormais, tout calcul économique devra, au pire, intégrer ce paramètre écologique ou, au mieux, se confondre avec lui. Ce qui était recherché, depuis des décennies survient : notre connaissance du monde nous oblige à repenser les relations entre les hommes, et notre espèce va trouver toute sa place au sein de la nature, alors que nous nous pensions à l'extérieur, en nous croyant, avec Descartes, devenus "comme maîtres et possesseurs de la nature"!
Les habiles sautent sur l'occasion et déjà Nicolas Sarkozy renonce au tout nucléaire (si, si, il a dit ça!) tandis que les socialistes ne voient plus que par la social-écologie... La réalité est toute autre, bien entendu. Les libéraux veulent bien badigeonner le capitalisme en vert pourvu qu'on ne touche pas à son objet central : le profit. Martine Aubry veut bien que l'écologie s'associe au socialisme à condition qu'on ne touche pas au dogme de la croissance et sa politique de relance!
Passer des fossiles aux renouvelables s'entend de deux manières : transformer les énergies et changer les dirigeants politiques.
L'énergie nucléaire comme l'énergie pétrolière ou l'énergie du charbon dépendent de produits fossiles dont nous allons manquer ou qui vont devenir trop cher à extraire; les énergies renouvelables, solaire, éolienne, géothermique, marémotrice, biomasse ne s'épuiseront pas et elles vont dominer nos économies. N'en déplaise au Président de notre République, on ne conduira pas une politique des énergies nucléaire et renouvelables ensemble.
Les fossiles politiques ne sont pas les élus les plus âgés, ce sont ceux dont la pensée a vieilli et se trouve dépassée. Les cumulards (en sièges et dans le temps) sont au nombre de ces fossiles. Les mandats politiques aussi sont renouvelables et il ne s'agit pas de remplacer des cumulards par d'autres cumulards, mais de faire passer les responsabilités vers d'autres acteurs qui, eux-mêmes prépareront, à temps, espérons-le, leur succession! Les tâches politiques, assumées, sont bien trop lourdes pour qu'on les superpose ou qu'on les assume pendant trois, voire quatre mandats ou plus!
La double leçon des européennes est là : il faut abandonner, progressivement, les énergies fossiles et faire apparaître les énergies renouvelables, les énergies qui font l'économie tout comme les énergies qui font la politique. L'écologie véritable nous amène à ne plus nous contenter de ce qui est tiré de la terre, des fosses, mais à nous tourner vers ce qui se partage d'autant mieux que c'est inépuisable. L'écologie véritable nous conduit à abandonner les partis fossiles qui enfouissent les énergies citoyennes au lieu de les déployer sous la lumière et au grand air.
Reste à méditer sur l'immensité du gisement humain inexploité et que l'abstention politique, historique, a révélé. Les Européens sont sans doute disposés à s'intéresser à la politique, mais s'ils pèsent sur les décisions à prendre au quotidien. Les fossiles ont confisqué la politique et brisé l'élan démocratique. Ils vont devoir tirer les conséquences de cette erreur irréparable. Aux renouvelables, à ceux qui ne s'accrochent pas à leur siège comme à leur raison de vivre, de passer à l'action.
Oui, passer à l'action, c'est-à-dire : passer, en tous domaines, des fossiles aux renouvelables!