Actualité

Notre prochain débat citoyen aura lieu le samedi 09 Février à 17h00
Maison de la Challe à ERAGNY

Les circuits courts alimentaires
Les jardins partagés


jeudi 31 janvier 2008

La semence, essence même de la vie, est menacée.

Pétition de l'association Kokopelli :

La semence, essence même de la vie, est aujourd’hui menacée. 12 000 ans de construction collective patiente et réfléchie ont abouti à la création d’un patrimoine végétal, technique et culturel inestimable, commun à toute l’humanité. Cet héritage court aujourd’hui le risque d’être confisqué par une infime minorité.

L’aliénation de la semence par l’agro-industrie, constitue un danger sans précédent pour l’avenir : l’indépendance alimentaire et la santé des peuples. Les vendeurs de pesticides bricolent dans leurs laboratoires des chimères génétiquement modifiées, qu’ils osent appeler semences, générant des plantes dépendantes entraînant une régression technique pour les paysans, les jardiniers et les amateurs.

Les lobbys, aidés par l'Etat, pour obtenir le monopole de ce qui appartient à tous, veulent supprimer le droit inaliénable de chacun de re-semer sa récolte. Les sélections de terroir garantissent des plantes saines et savoureuses. La semence industrielle est malade, elle ne peut vivre sans pesticides, engrais chimiques ou manipulations génétiques. Polluante pour l’environnement, elle est le point de départ de la mal-bouffe. Comme les générations qui nous ont précédés, nous avons le devoir de transmettre à nos successeurs, la possibilité d’orienter et de choisir leur avenir.

Conscient que le maintien de la biodiversité est facteur de sécurité, d’indépendance alimentaire et de nourritures abondantes pour demain,
et conscient que la semence est un bien commun à tous les peuples,
- je demande que la loi affirme le droit inaliénable de toute personne de cultiver, semer, multiplier, acheter, échanger, offrir, céder, transmettre, tout végétal (graine, bouture, plant, tubercule, etc.) sans restriction légale d'aucune sorte.
- je revendique le droit de me procurer et de consommer librement la nourriture issue du produit des semences de population, de pays, de famille, dites anciennes : toutes, graines de vie.

En signant cette pétition, je défends ma liberté, un patrimoine et permet, avec l’association Kokopelli, la transmission de la biodiversité et de la fertilité aux générations futures.

Outre votre signature immédiate, vous pouvez télécharger la pétition pour l'imprimer pour la diffuser autour de vous, et si vous avez un site Internet, faire un lien vers cette page :

Signez la pétition : http://www.univers-nature.com/signez/?code=cat

mardi 29 janvier 2008

Convention sur le transport aérien et l'environnement : c'est mieux que rien!

Le transport aérien pollue lourdement. Impossible de le nier et de le cacher. Il fallait donc "faire quelque chose" sauf à ridiculiser la politique du gouvernement après le Grenelle de l'environnement. C'est la raison pour laquelle la Convention a été signée. Ce n'est qu'un début car le kérosène reste taxé à... 0% ! Autrement dit le transport aérien demeure privilégié. J-P D.

Le ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, Jean-Louis Borloo, le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau, et la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, ont signé, le 28 janvier, avec les acteurs du transport aérien français une convention sur les engagements pris dans le cadre du Grenelle Environnement.


Les principaux acteurs du transport aérien français s'engagent à réduire, d'ici 2020 , la consommation de carburant et les émissions de CO2 de 50% par passager et par kilomètre, de 80% les émissions de NOx (principalement composé de monoxyde et de dioxyde d'azote) et de 50% le bruit perçu.

Entre 2005 et 2012, la compagnie aérienne Air France s'engage notamment à réduire de 20% les émissions de Co2 sur la desserte Métropole-Dom et de 5% sur ses vols domestiques.

D'ici 2011, les altitudes d'arrivée des avions de la région parisienne seront relevées de 300 mètres afin de réduire le bruit perçu par les villes survolées. Depuis le 1er janvier, la taxe sur les nuisances sonores aériennes (TNSA) a été fortement relevée sur les aéroports d'Orly et de Nantes.

Cette convention fera l'objet d'un suivi spécifique et d'un bilan annuel.

Source : http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=2820

dimanche 27 janvier 2008

La mondialisation des bidonvilles

Voici une information qui bouleverse déjà nos vies et dont nous ne tenons pas assez compte : les villes, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, regroupent plus d'êtres humains que le monde rural. Mais plus encore : selon le PNUD (Programme des nations Unies pour le développement), deux milliards de personnes vivront dans les bidonvilles, en 2020, c'est-à-dire un homme sur quatre, à cette date! Cela constitue une cause généralisée de violences. "Même si les utopies révolutionnaires sont mortes, il faut changer le monde" écrit Mike Davis. L'utopie la plus irréaliste serait donc de croire que l'humanité peut continuer son parcours sans un renversement de nos perspectives. J-P D.

Au secours, les villes envahissent la Terre ! Mike Davis, sociologue américain, prévient : l'urbanisation galopante conduit au "bidonville total" (1).

En Chine, 18 millions de ruraux migrent chaque année vers les villes. Selon les estimations de l’ONU, les citadins sont devenus en 2007 plus nombreux que les campagnards : 3,3 milliards de citadins, quatre fois plus qu’en 1950 (29 % de la population à l’époque). Les villes devraient regrouper près de 5 milliards d’habitants en 2030, une augmentation qui se fera à 93 % dans le tiers-monde.

Les pauvres se retrouveront le plus souvent dans des établissements informels, euphémisme pour désigner les bidonvilles dans lesquels on observe déjà des situations encore plus misérables que pendant l’urbanisation qui a accompagné la révolution industrielle. L’environnement est insalubre, les structures sociales disloquées, les enfants des rues prolifèrent, le modèle urbain qui était gage d’amélioration du niveau de vie ne fonctionne plus.

Pourtant la directrice du Fonds des Nations unies pour la population, Thoraya Ahmed Obaid, trouve encore normal cette situation : «Aucun pays ne s’est développé sans cette vaste transformation économique et sociale, accélérateur de la division du travail et catalyseur de l’ouverture au monde. Si les villes génèrent des problèmes environnementaux, elles peuvent également contribuer à en résoudre et, gérées de manière durable, avoir des effets largement positifs sur l’environnement.» écrit-elle. Il faudrait reconnaître « l’inéluctabilité du phénomène d’urbanisation, ainsi que le droit des pauvres à bénéficier des possibilités que la vie urbaine incarne. » Thoraya Ahmed Obaid conclut : « Notre avenir, qu’on le veuille ou non, sera urbain. » (Le Monde du 28 juin 2007)

Alors que les pauvres s’installent dans la fatalité... Les analystes au service du monde riche démontrent qu’il n’y a rien à faire, si ce n’est vivre d’espoir et d’aide au développement. Eh bien cela ne peut se passer comme ça!
(1) Mike Davis, Le pire des mondes possibles, de l'explosion urbaine au bidonville global, La Découverte, collection Poche, 2007.
Source : Télérama, 23 janvier 2008, pp. 12,13 et 14.

vendredi 25 janvier 2008

Biodiversité : l’autre choc, l’autre chance

Un sénateur qui parle clair: Claude Saunier! Peu me chaut que je ne partage pas tous ses choix politiques. Ce qu'il dit, écrit et fait mérite l'examen. Mieux, cela fait partie des "infos décisives". J-P D.

Le Grenelle de l’environnement a eu le mérite de faire entrer les enjeux environnementaux dans le débat politique. Mais l’absence de mesures budgétaires dans le Projet de Loi de Finances pour 2008, tout comme la précipitation à terminer des projet autoroutiers, donnent un signal négatif aux citoyens. Malgré les interrogations actuelles sur les suites du Grenelle, nous devons continuer à approfondir le travail déjà réalisé.

C’est notamment le cas pour la biodiversité. Les conclusions du Grenelle se sont concentrées sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en minimisant la crise de la biodiversité.

Dans le cadre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, avec le sénateur Pierre Laffitte, je viens de publier un rapport ("La biodiversité : l’autre choc, l’autre chance" (1)), qui fait suite à une étude sur le changement climatique et la crise énergétique. Elle aborde le thème de la biodiversité, moins présent dans l’opinion publique, mais tout aussi important pour l’avenir de la planète.

Chaque année, des milliers d’espèces animales ou végétales disparaissent. En 2050, le rythme de disparition pourrait être de cent à mille fois supérieur au rythme naturel. La destruction des forêts tropicales humides se poursuit, aggravant le changement climatique, qui lui-même aggrave la crise de la biodiversité. Les pressions exercées par l’Homme sont en cause.

Le rapport propose dix grandes mesures. Sur le plan international, nous devons créer une organisation onusienne comparable au GIEC (pour le climat) afin d’unifier le droit international et d’appuyer les pays en développement (2). Nous devons protéger la forêt tropicale en l’insérant dans les mécanismes de Kyoto (dans sa deuxième phase), comme cela est évoqué dans l’accord de Bali. Sur le plan européen, nous demandons un moratoire sur la progression de l’utilisation des biocarburants après 2012. L’objectif de 5,75% d’ici cette date a des effets pervers sur la biodiversité en conduisant à une dégradation des sols. La deuxième génération de biocarburants pourrait ensuite lever ce moratoire.

La France doit faire porter ses efforts sur l’Outre-mer en accentuant les mesures de protection. Elle doit mettre fin aux excès de l’exploitation minière en Nouvelle-Calédonie et en Guyane. D’autre part, notre pays doit s’engager davantage dans la lutte contre l’étalement urbain, et instituer une éco-conditionnalité dans toutes les opérations d’aménagement du territoire.

Nous devons nous garder de basculer dans une vision pessimiste face à l’enjeu que représente la biodiversité. C’est le sens des mesures fiscales que nous proposons, qui visent à insérer les services rendus par les écosystèmes dans le calcul économique. Dans cette optique, nous devons instaurer progressivement une taxe pollueur-payeur assise en partie sur la production de produits chimiques, d’engrais et de produits phytosanitaires. C’est également une taxe internationale sur le transport de produits non-certifiés qui est sollicitée.

Si la résolution de la crise de la biodiversité passe par des efforts accrus en matière de conservation, cette contrainte peut se transformer en opportunité économique. Cela nécessite un véritable débat démocratique entre politiques, scientifiques et citoyens. Une valorisation durable de la biodiversité serait l’un des ressorts d’une nouvelle révolution industrielle et une nouvelle frontière de développement durable pour notre société.

(1) Le rapport est accessible en intégralité sur le site du Sénat : www.senat.fr/noticerap/2007/r07-131-notice.html
(2) Quatre-vingts spécialistes de la biodiversité - rassemblés au sein du comité de pilotage d’IMoSEB (Mécanisme mondial d’expertise scientifique sur la biodiversité) - ont appelé les gouvernements à se joindre à un mécanisme international d’expertise créé sur le modèle du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution climatique), à l’issue d’une réunion qui s’est tenue, du jeudi 15 au samedi 17 novembre, à Montpellier (Voir Le monde du 20 novembre 2007)

Claude Saunier, sénateur des Côtes d’Armor, conseiller de VivAgora
Source : http://www.vivagora.org:80/spip.php?article215

Fin du monde ou fin d'un monde?

L'horloge de l'Apocalypse n'est pas nouvelle. Elle date de 1947. Il ne s'agit pas de se faire peur. Il s'agit d'analyser les risques qui menacent l'humanité. Le risque nucléaire et le risque climatique prédominent. Rien d'étonnant à ça. Ce qui est plus étonnant, c'est que notre lutte contre ces risques majeurs demeurent si faible. Rien d'inéluctable sur Terre : c'est l'homme qui est le principal acteur de son malheur. Pour ne pas connaître la fin du monde (avant l'heure lointaine qu'en a fixé le cosmos) peut-être faut-il comprendre pourquoi la fin d'un monde est programmée, mais que nous pouvons, dès à présent, agir pour entrer dans un autre monde. Il est possible! J-P D.

Il ne reste que 2 minutes avant la fin du monde! Le très sérieux « Bulletin of Atomic Scientists » a avancé de deux minutes sa symbolique « horloge de l’Apocalypse», pour attirer l’attention sur l’escalade nucléaire et la détérioration de l’environnement.

Mauvaise nouvelle : il ne reste que 5 minutes avant la fin du monde. Le Bulletin of Atomic Scientists (BAS), un institut qui évalue le risque nucléaire et compte notamment 18 prix Nobel, a avancé sa symbolique « Horloge de l’Apocalypse » de « minuit -7 » à « minuit – 5 ». L’heure fatidique de minuit représente la fin de la civilisation humaine.

Ces deux minutes symboliques doivent attirer l’attention sur l’« échec global sur le contrôle des armes atomiques ». Le BAS souligne qu’il existe 27.000 têtes nucléaires sur Terre. Parmi elles, 2.000 sont armées et prêtes à rayer une ville de la carte dans la minute. « Nous sommes à l’aube d’une seconde ère nucléaire », martèle le BAS, en rappelant le récent essai nord-coréen, les ambitions de l’Iran, mais aussi « le renouveau du statut de la bombe atomique en tant qu’instrument militaire ».

Mais si l’Apocalypse s’approche à grand pas, c’est aussi par la faute du dérèglement climatique. « Ses effets seront moins dramatiques à court terme, mais dans les 3 ou 4 prochaines décennies, le changement climatique pourrait causer des blessures irrémédiables aux milieux indispensables pour la survie de l’Homme », prévient le BAS.

En clair, la fin du monde n’a jamais été aussi proche depuis 1984. En pleine course à l’armement, l’aiguille fatidique marquait alors « Minuit – 3 ». Créé en 1947, l’horloge de l’Apocalypse est allé jusqu’à marquer « minuit-2 » lorsque la course au nucléaire entre les Etats-Unis et l’URSS était à son maximum.

Source : http://www.bladi.net/forum/89362-reste-2-minute-fin-monde/

jeudi 24 janvier 2008

La galette et la croissance

Les croyants croient. Le croyant économiste croit en ce qui croît.
Libérer la croissance consiste à interdire ce qui empêche d'augmenter la taille de la galette. "Travailler plus pour gagner plus" n'est qu'une redite d'un discours au coin de feu de VGE voulant nous faire croire que riches et pauvres s'enrichissent également quand grandissent les parts de gâteau. Attali se lance dans des préconisations qui devraient nous garantir, en plein marasme, au moins 1% de croissance en plus. De qui se moque-t-on? Qui voit sa part augmenter?
Dans les familles, on veille, même en exceptant les gros appétits et en faisant des cadeaux aux gourmands, à partager les tartes et autres galettes en n'oubliant personne et en évitant les inégalités trop flagrantes. L'économe ne se met pas à table. Il ne cherche pas à donner satisfaction à tous. Il lui importe qu'on fasse de plus en plus de tartes et de plus en plus grosses et peu lui importe qui les mange, s'il les vend.
La démocratie économique conditionne la démocratie politique. Là où le partage est exclu, il y a dictature de fait. Et même si un pays entier en profitait, ce serait au détriment d'un autre et c'est bien pourquoi le colonialisme ne peut disparaître totalement : l'exploitation des peuples dominés est une forme de totalitarisme y compris quand sont "respectées" les formes démocratiques.

mardi 22 janvier 2008

Changement de paysage forestier au cours du XXIe siècle

Vers un nouveau visage de la nature en France?

Les Européens sont habitués à vivre dans un cadre forestier qui n'a pas changé depuis des siècles. Cela ne va sans doute pas durer et le renouvellement des arbres, sur deux à trois décennies, devrait s'effectuer sous nos yeux.

La carte des forêts risque de considérablement changer d'ici la fin du siècle. «Un réchauffement d'un degré celsius revient à faire descendre la France de 100 kilomètres sur le globe», a expliqué Gilles Pennequin, chargé de mission développement durable à la DIACT (ex-Datar), lors de son audition par la Mission d'information parlementaire sur l'effet de serre, présidée par Jean-Yves Le Déaut. Et d'expliquer qu'à l'horizon 2100, les sapins et, dans une moindre mesure, les chênes, présents aujourd'hui essentiellement dans le quart nord-est de l'Hexagone, auront disparu.

Les châtaigniers, qui couvrent aujourd'hui la moitié du territoire, risquent de se replier à l'extrême Nord-Est. Le pin maritime, caractéristique des milieux tempérés atlantiques, devrait monter au nord de la Loire, tandis que le chêne vert, spécifique du climat méditerranéen, pourrait s'étendre sur toute la moitié sud du pays. N'en déplaise aux vignerons français, qui récupéreront le boulaouane et le sidi brahim au détriment du bordeaux et du champagne, les vignobles n'échapperont pas à ce déplacement vers le Nord.

Source : Caroline de Malet, le Figaro, 15/10/2007.


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dimanche 20 janvier 2008

L'Agence M&C et le développement durable : des idées claires et discutables

Tout ça pour dire qu'il faut développer la croissance?
Dommage, c'était un très bon point de départ pédagogique!
Il faut dire que le site http://www.mc-durable.com/ s'adresse aux entreprises.
J-P D


Trois "piliers" fondent les décisions et les pratiques du développement durable : l'environnement, le social et l'économie.
Ce concept est défini comme "un développement qui s'efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs".


En 1992, le Sommet de la Terre à Rio réunit les chefs d'Etat, les collectivités et les associations du monde entier.

Les 173 nations ainsi représentées reconnaissent la nécessité d'un nouveau mode de développement. En effet, il n'est plus possible de poursuivre une politique qui accroît, au sein de chaque nation et entre elles, les inégalités économiques et sociales. Cette politique mène à une détérioration accrue de l'environnement dont dépend toute vie sur terre.

Les chefs d'Etat et de gouvernement ont reconnu que désormais le développement doit conjuguer les préoccupations économique, sociale et écologique.


L'idée de développement durable est inséparable des idées de milieu et d'environnement. Elle se concrétise par la mise en relation de ses trois composantes :

- Pour un monde vivable, il faut concilier l'écologique et le social
- Pour une planète viable, il faut concilier l'économique et l'écologique
- Pour une société équitable, il faut concilier le social et l'économique

De plus le développement durable n'est pas simplement l'addition des composantes économique, sociale et écologique. C'est une organisation qui apporte, dans ces trois domaines, des réponses se complétant les unes les autres. La réussite de sa mise en oeuvre dépend d'une participation la plus large possible des acteurs et des habitants d'un territoire.

Source : http://www.mc-durable.com/

Le pacte écologique local de la Fondation Nicolas Hulot

La Fondation Nicolas Hulot propose un pacte écologique local à débattre au cours de la campagne des municipales. Ceux -et j'en suis- qui pensent cette action insuffisante ne peuvent que la juger nécessaire! En effet, placer des objectifs écologiques nettement définis en tête des programmes des programmes électoraux, d'une part, et mobiliser localement les citoyens, d'autre part, n'a jamais été aussi urgent. J-P D

Vous souhaitez que l'écologie soit au coeur de l'action politique ?

Comment engager le dialogue avec votre maire ou les candidat(e)s à la mairie ?

Il y aura des réunions de quartiers et des conseils de quartiers.
Les élus y rendent compte de leurs actions et les citoyens peuvent engager le dialogue sur des points précis. Lors de leur campagne électorale, les candidat(e)s organisent des réunions publiques, des visites de quartier ou assurent des temps de présence dans leur permanence. Autant d’occasions pour leur soumettre les questions qui vous tiennent à coeur. Ils disposent souvent de courrier électronique et animent parfois leur propre blog sur Internet. Pour les trouver, utilisez un moteur de recherche et profitez des espaces de dialogue que vous aurez découverts. Dans tous les cas de figure, il s’agit d'inscrire cette démarche dans un esprit de co-construction et de coopération avec les futurs élus des communes, le respect de l'autre étant aussi une vertu écologique. Et n'oublions pas que s'impliquer directement dans la vie locale est encore le meilleur moyen de faire partager et avancer ses idées !

http://www.pacte-ecologique.org/municipales/commentagir.php

vendredi 18 janvier 2008

Climat : le prix Nobel Rajendra Pachauri prône un changement de mode de vie

Moins de viande, moins de shopping et moins de voitures : en visite à Paris, le président du Groupe d'experts sur le changement climatique et prix Nobel de la Paix Rajendra Pachauri a délivré son ordonnance pour sauver le climat : "changer de mode de vie".

Economiste de formation, spécialiste des questions d'énergie, M. Pachauri qui préside le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) depuis 2002 se préoccupe d'environnement depuis des décennies, à la tête de l'Institut pour l'énergie et les ressources de New Delhi (Teri).

"Il s'agit vraiment de changer d'état d'esprit, de développer un comportement par lequel on évalue les options en présence et les actions à mener pour minimiser son empreinte écologique", a-t-il souligné au cours d'une escale de deux jours à Paris, avant Londres puis l'Antarctique.

Le "Vélib" (qui consiste à mettre à disposition en libre-service des bicyclettes) parisien, qu'il a découvert le matin même, l'a ravi : "un merveilleux progrès", estime-t-il. "En marchant ou roulant à vélo, on peut faire une énorme différence".

A l'inverse, il ne voit pas d'un bon œil la course effrénée aux quatre roues qui s'empare des pays émergents dont le sien, l'Inde, où le constructeur Tata vient de lancer sa "Nano" à 2.500 dollars, dont il espère écouler un million d'exemplaires par an.

"Ce n'est certainement pas la solution dans un pays comme l'Inde, avec tellement de pauvres. Il vaudrait mieux développer les transports publics", martèle-t-il, reconnaissant qu'il ne va "pas être très populaire en disant ça".

"Autrefois, dans mon institut, les jeunes rêvaient d'un deux roues, maintenant ils veulent une voiture et malheureusement ils en ont les moyens." Lui-même a une voiture, confie-t-il : mais il est passé du "4x4 à la Toyota Corolla".

A l'heure des soldes dans les grandes capitales occidentales, le Dr Pachauri dénonce d'une manière générale la dérive consumériste : "Je hais le shopping, acheter des choses juste parce qu'elles sont disponibles".

Il ajoute qu'on pourrait aussi "éteindre les lumières" qui inondent le salon de la Caisse des dépôts, établissement considéré comme étant le "bras financier" de l'Etat français, où il reçoit la presse et plaide, en végétarien convaincu : "S'il vous plaît, mangez moins de viande !"

"Ce n'est pas très bon pour la santé et c'est un produit fortement émetteur" de gaz à effet de serre. Selon une étude japonaise parue en juillet, produire un kilo de boeuf équivaut à trois heures de conduite en laissant les lumières allumées chez soi, soit 36,2 kilos de CO2...

Par son mode de vie, Rajendra Pachauri aurait une empreinte écologique assez légère si elle n'était "plombée" par ses très nombreux déplacements en avion, "énergivores" et fortement émetteurs en dioxyde de carbone (CO2, le principal gaz à effet de serre).

"Mais je n'ai pas le choix : c'est mon travail et ma responsabilité de propager le message du Giec dans le monde". Le 4e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, publié en 2007, précise l'ampleur et la gravité du réchauffement.

"En temps de guerre, les gens sont capables de changer rapidement de mentalité : je dois projeter le message sur la réalité du changement climatique de façon à provoquer un sursaut, à les secouer".

A 67 ans, il n'a "pas encore décidé" s'il serait candidat en septembre à sa propre succession à la tête du Giec : continuer de voyager à ce rythme alourdirait encore son "empreinte carbone".

jeudi 17 janvier 2008

« Grenelle de l’environnement » et autoroutes en l’Ile-de-France : la stratégie du pourrissement ?

1er janvier 2008 :

Un long et important Communiqué de Presse du CO.P.R.A184

Résumé - L’Ile de France est au coeur de projets d’aménagement de grande ampleur avec trois grandes Opérations d’Intérêt National (OIN) qui couvrent la région. Initiés par le précédent gouvernement, ces projets sont aujourd’hui en contradiction avec les engagements et la philosophie du grenelle de l’environnement. Ils sont notamment fondés sur une vision du développement basé sur la multiplication de nouveaux grands axes routiers (130 km uniquement dans les Yvelines). Tous les riverains des multiples projets autoroutiers et voies rapides en périphérie parisienne se heurtent aujourd’hui au silence du Ministre Jean-Louis Borloo. Des pressions sont même exercées sur la région pour qu’elle réintègre les projets autoroutiers dans le nouveau projet de SDRIF.
A cet égard, le projet A104 de prolongement de la francilienne dans l’Ouest parisien est symbolique de ce que vivent les populations. Imposé par le précédent ministre des transports en octobre 2006, il est combattu depuis 16 ans par le collectif du COPRA184. Il a déjà été annulé trois fois par trois premiers ministres. En drainant un flux de plus 110.000 véhicules/jour à travers 23 km de zones urbaines, il met en particulier en péril la santé des riverains et l’environnement des bords de Seine... Ce projet concrétise toutes les contradictions entre la politique annoncée et la réalité de ce que vivent des millions de franciliens, confrontés aussi à tous les exercices du pouvoir et les ambitions au niveau local.
Le dossier A104 est l’exemple parfait de tout ce qu’a dénoncé le Président de la République lors de son discours de clôture du Grenelle de l’environnement et n’entre en outre dans aucun des 4 cas d’exception fixés sur la « construction de nouvelles autoroutes ». Pourtant ce projet est toujours soutenu par la Direction régionale de l’équipement, qui le présente comme un « cas à part » et qui se hâte de boucler les études pour la fin du premier trimestre 2008. Au-delà des nouveaux groupes de travail (les 33 chantiers) qui vont être mis en place par le ministre du MEDAD, l’île de France, première région de France, sera donc à la fois le terrain concret et le révélateur pour les citoyens des intentions réelles de l’Etat en matière de « rupture » avec les politiques du passé et des moyens dont il entend se doter pour les faire appliquer...

Le Grenelle de l’environnement devait être une « révolution écologique », annonçant une « politique de rupture » et de « transparence ». Mais ce que vivent dans leur environnement immédiat des millions de franciliens ressemble de plus en plus à « la Grande Illusion ». En particulier pour le dossier du prolongement de la Francilienne (A104), le ministre Jean-Louis BORLOO continue d’opposer son silence aux demandes d’entretien répétées du COPRA184 alors que ce dossier n’entre , de toute évidence, dans aucune des 4 catégories d’exceptions du "grenelle" sur les autoroutes.

L’Etat considère que l’Ile-de-France est une région économiquement en retard et veut en faire "un pôle d’exemplarité" (discours de JL Borloo du 29 juin dernier pour présenter le MEDAD). En tout, trois grandes Opérations d’Intérêt National de plusieurs dizaines de milliards d’euros couvrent toute la région parisienne avec de multiples projets d’aménagements.

Ces projets ont été initiés par le précédent gouvernement et n’intègrent donc pas la nouvelle politique issue du grenelle de l’environnement. Ils sont notamment fondés sur une vision du développement économique basée sur la multiplication des axes routiers (depuis le Grenelle la "mobilité" et l"accessibilité" doivent dorénavant passer par le développement des transports en commun de rocade et un urbanisme polycentrique densifié), la création d’immenses zones commerciales, l’extension de projets d’aménagements sur de nombreuses trames vertes vues seulement comme des opportunités foncières. Ils ont été élaborés sans véritable démocratie participative, car les parodies ou absence de « Débat Publics » n’ont servi le plus souvent qu’à les imposer en l’état. Ainsi, rien que dans les Yvelines, la construction 130 Km d’autoroutes et voies rapides reste programmée.

Que ce soit pour les projets A104, A12, A16, RD30, ou encore, de 4ième rocade autour de Paris, les riverains franciliens de tous ces projets se heurtent aujourd’hui au silence du Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement Durables.

Les pressions exercées par l’Etat sur la région Ile de France à l’occasion de l’Enquête Publique du nouveau SDRIF, pour qu’elle réintègre contre son gré les projets autoroutiers au schéma directeur sont le signe inquiétant d’une volonté politique de continuité et non de rupture en la matière.

Parmi ces projets, le projet de prolongement de l’autoroute A104 dans l’ouest parisien (Francilienne), que combat depuis 16 ans le collectif du CO.P.R.A184, est le symbole de tout ce que dénonce le grenelle de l’environnement. Il est la parfaite antithèse des multiples engagements du président de la république lors de son discours de clôture du grenelle de l’environnement.

Le tracé retenu par le précèdent ministre des transports en 2006 était le pire :

- Celui qui ne traverse que des zones urbaines amenant un flux de plus de 110.000 véhicules/jour à quelques mètres de zones résidentielles les plus denses ou encore d’écoles.

- Celui qui était le plus destructeur pour les derniers espaces verts urbains en traversant des zones vertes protégées et en saccageant des bords de Seine à trois reprises.

- Celui qui était l’un des plus émetteurs de gaz à effet de serre en raison des pentes rencontrées (+28%),

- Celui qui faisait courir un risque sur l’eau en traversant des périmètres de protection rapprochée de captage d’eau potable,

- Celui qui avait déjà été annulé 3 fois par 3 premiers ministres en exercice,

- etc.

Ce tracé a été imposé en 2006, avant la prise de conscience environnementale du gouvernement, contre l’expression massive des 12.000 participants du plus grand débat public jamais organisé et d’une majorité des élus concernés, alors qu’aucune étude sérieuse d’impact environnemental et sanitaire n’avait été fournie, alors que le « coût pour l’environnement » n’a pas été inclus dans ce projet, alors que certains experts nommés étaient « partie prenante » dans les programmes autoroutiers, ou encore, alors que les véritables objectifs du projet autoroutier (les projets OIN) ont étés cachés aux populations pendant les 4 mois du débat.

Ce dossier A104 est le symbole parfait d’une politique d’aménagement d’un autre âge, qui aurait été à reconsidérer en premier lieu comme signe fort de volonté de rupture. Pourtant, à cette demande de réévaluation du projet le ministre du MEDAD Jean-Louis Borloo oppose son silence. Il refuse même de recevoir les représentants du COPRA184 qui l’ont pourtant sollicité par courrier à plusieurs reprises. Et, dans le même temps, l’Etat poursuit les études préliminaires en vue de l’Enquête Publique. Ces études sont menées grand train pour être bouclées à la fin du premier trimestre 2008, selon le représentant de la Direction régionale de l’équipement qui qualifie le prolongement de la Francilienne de « cas à part ».

Mais de quel « cas à part » parle-t-on ?

Selon les engagements du grenelle « La capacité routière globale du pays ne doit plus augmenter, sauf pour éliminer des points de congestion et des problèmes de sécurité, ou d’intérêt local ». On a également entendu l’exception évoquée pour les « contournements de villes ».

Ces 4 exceptions paraissent bien pratiques car il semble aisé d’y trouver un justificatif à tous les projets en cours ou à venir et donc un moyen de poursuivre, sans se renier, les politiques du passé (40 % du budget de l’agence de financement des infrastructures de transport de France, qui vient d’être voté, sera encore consacré en 2008 au financement des routes et des autoroutes). En réalité l’analyse poussée montre que le prolongement de la Francilienne n’entre dans aucune des catégories précitées. Pourquoi ?

S’agit-il d’un contournement de ville ?

Si l’on n’y regarde de près, on peut penser qu’il s’agit du contournement de Paris, mais la réalité est tout autre...

Dans l’esprit, la nécessité d’un contournement de ville ne peut se justifier qu’au regard d’une absence de contournement existant et de la nécessité de résoudre un problème (bruit, pollution de l’air, engorgement du trafic,�) que génère le passage du trafic dans une ville. Mais le trafic de transit ne passe plus dans Paris depuis longtemps. Il existe déjà cinq grands axes pour écouler le trafic Nord/Sud autour de la Capitale : A104 Est, A86 Est, Périphérique Est, Périphérique Ouest, A86 Ouest dont l’ouverture est proche.

Et pour ce qui est de la lettre, le prolongement de l’A104 ne constituerait en rien un contournement de Paris puisque les 23 kilomètres en projet ne représentent qu’une infime partie des 70 kilomètres nécessaires pour obtenir un vrai bouclage de l’A104 qui s’arrête aujourd’hui aux Ulis dans l’Essonne. N’est-ce alors qu’une étape vers ce bouclage ? Certainement pas pour plusieurs raisons. La première, symbolique, tient à la parole de l’Etat qui, dans le respect de la transparence promise, aurait dû en informer les populations lors du Débat Public (dossier présenté comme un prolongement et non un bouclage). Mais surtout, parce que ce bouclage est en réalité impossible en raison notamment du « classement préventif » de la Plaine de Versailles.

Enfin, on ne peut de toute façon justifier le contournement d’une ville par le passage à travers d’autres villes.

S’agit-il de résoudre un problème de congestion ?

Au contraire. En choisissant un tracé qui ne peut être prolongé en bouclage, l’Etat crée les conditions d’une immense congestion future sur l’A13 et l’A14 dont les conséquences se propageront à l’A12, l’A86 et jusqu’à la N118 dans les Hauts-de-Seine et l’Essonne. Pourquoi ? Parce que le tracé retenu en 2006 prévoit de jeter les 110.000 véhicules de la future A104 dans le « cul de sac » de l’échangeur Poissy/Orgeval, c’est-à-dire dans le couple A13/A14 vers Paris qui ne peut absorber additionnellement que 63.000 véhicules sur les 110.000. Ces 63.000 véhicules chercheront à rejoindre l’A10 et l’A104 au Sud en empruntant les autoroutes existantes déjà proches de la saturation aujourd’hui : les axes A12, N286, A86, N118. Quant aux 47.000 véhicules restants sur l’A104 qui ne pourront être écoulés par ces autoroutes, ils se jetteront sur toutes les routes locales possibles. C’est pourquoi l’Etat cherche déjà à élargir des bouts de routes régionales en créant localement de petits tronçons de « pseudo autoroutes » à travers de grandes villes comme à Plaisir avec l’élargissement à 4 voies de la RD30 en pleine ville� Mais cela n’y changera rien car à ce trafic « mécanique » de l’A104 viendra s’ajouter celui engendré par les aménagements des deux O.I.N. du département des Yvelines, soit plusieurs dizaines de milliers de véhicules supplémentaires.

Cette perspective préoccupante est à rapprocher de la situation actuelle pour finir de mettre à mal l’argument de la congestion. Car aujourd’hui, sans l’A104, le département des Yvelines est l’un des moins congestionnés d’IdF. En outre, comme dans le reste de la Région et comme le confirment les études récentes, le trafic général y décroit même légèrement. Quant au trafic Nord/Sud du département, facilement comptabilisable puisqu’il nécessite le franchissement des ponts de la Seine, les comptages de la DDE en notre possession montrent qu’entre 1994 et 2004 le nombre de véhicules a décru de lus de 7000 véhicules/jours.

S’agit-il alors de résoudre un problème de sécurité ?

Le seul axe présentant un problème de sécurité est la Nationale 184. Tout le monde s’accorde à dire que la résolution du problème de cet axe parallèle au tracé d’A104 en projet est impérieuse. Justifie-t-elle pour autant la création de 23 kilomètres l’autoroute ? Nous touchons là au machiavélisme politique. Car les budgets d’aménagement de cette voie en vue de fluidifier la circulation et de la rendre plus sure, alors qu’ils avaient été votés, n’ont pas été utilisés. La voie a été (volontairement ?) laissée à l’abandon. Or ces crédits, bien que conséquents, n’avaient rien à voir avec les 2 milliards d’euros prévus pour prolonger l’A104. Mais avec l’argument de la sécurité en moins, la justification du projet « Francilienne » s’en serait trouvée amoindrie�

S’agit-il enfin de servir un intérêt local ?

Bien sûr, il se trouve toujours un élu pour réclamer l’autoroute dans sa ville, comme le député maire de Poissy, Jacques Masdeu-Arus, (en procédure appel pour "recel d’abus de biens sociaux" et "corruption"). Mais de quel intérêt local parle-t-on ?

Car derrière les deux arguments « passe partout » régulièrement avancés par les partisans du béton et du bitume_« l’intérêt général » et le « développement économique »_ se cachent en réalité d’une part des intérêts très particuliers qui pourraient le plus souvent être servis par d’autres solutions moins onéreuses, et d’autre part une vision du développement économique souvent archaïque et pour le moins contradictoire avec les lignes directrices fixées par le grenelle de l’environnement.

S’agissant des intérêts particuliers, on trouve notamment :

- la ville de Cergy-Pontoise dont la mauvaise conception initiale (absence de rocade et desserte seulement par deux boulevards en croix pour 178.000 habitants) lui fait espérer la création de cette rocade aux frais de l’Etat. Mais plutôt que de la réclamer chez elle, la ville préfère réclamer cette autoroute chez les autres pour ne pas importuner les Cergypontains.

- les villes de Saint-Germain-en-Laye et Chambourcy qui se verraient bien utiliser l’autoroute et pour cela, la réclame à Poissy.

- la municipalité de Poissy qui a placé son « Technoparc » à l’endroit le plus inaccessible de la ville et n’imagine rien moins comme moyen de son désenclavement que la création d’une autoroute à travers la ville. Mais aussi parce qu’elle est empêtrée depuis bientôt 10 ans dans son méga projet de centre commercial des « Terrasses de Poncy » qui ne parvient pas à voir le jour, faute de cohérence. Alors elle voit dans l’arrivée dans sa ville du plus grand échangeur d’Europe autour des terrains concernés un moyen messianique de relancer le projet.

- etc.

Et s’agissant du développement économique, il paraît insensé de construire une autoroute contraire aux lignes du grenelle, pour servir un développement lui-même contraire au grenelle. Et pourtant...

Certains projets qui se dessinent pourraient le laisser croire. Notamment sur la zone de Chambourcy - Poissy - Orgeval où les trois municipalités comptent étendre et créer une immense zone commerciale (environ 100 ha d’ajout aux zones commerciales déjà existantes) dont les conséquences seront d’une part de tuer les commerces locaux de ces villes et d’autres part de faire affluer des dizaines de milliers de véhicules chaque jour qui encombreront les routes et en appelleront donc la construction de nouvelles. Sans compter qu’en créant peu d’emplois au m2 aménagé (ce qui est le cas des zones commerciales) et en densifiant parallèlement l’habitat dans ces villes, celles-ci se voient soumises au risque de devenir des villes « dortoir » dans lesquelles les habitants n’auront d’autre choix que de prendre leur voiture (encore) pour aller travailler loin de chez eux.

Il faut donc espérer que dorénavant les intérêts locaux rejoindront l’intérêt général des engagements du grenelle dans une vision commune et coordonnée par l’Etat d’un développement économique durable.

Conclusion

Si ce projet A104 est une exception alors tous les engagements du grenelle seront le prétexte à des exceptions. Ce formidable espoir d’une politique de rupture sera décrédibilisé pour longtemps et ce sont nos enfants qui le payeront.
Si ce tracé A104 n’est pas annulé par le gouvernement pour rechercher une véritable concertation et des solutions alternatives dans un esprit d’adhésion prôné par le grenelle, alors bien d’autres projets en cours dans toute la région suivront le même chemin, car l’A104 est un maillon de projets OIN bien plus vastes, et c’est tout l’avenir de la région parisienne qui est en jeu dans ces prochains mois décisifs. Les projets d’aménagements en cours de la région Ile de France seront le symbole fort et concret, de la réelle volonté politique du gouvernement de tenir ses engagements.

Est-il utile de monter de nouveaux groupes de travail (les 33 chantiers) alors que les mois de travail du grenelle ont déjà fait l’exercice ? Les citoyens attendent maintenant la traduction concrète sur le terrain des engagements du grenelle, plutôt que de nouvelles stratégies de communication qui, une fois de plus, pourraient retarder l’action, ou même, s’en affranchir. Aujourd’hui nous souhaitons que le ministre prenne clairement position sur le dossier de prolongement de la Francilienne entre Méry-sur-Oise et Poissy/Orgeval.

En guise de cadeau de Noël, la pollution de l’air a atteint un niveau record les 23 et 24 décembre dernier. Une pollution maximale de 10 sur 10 sur l’échelle définie par Airparif pour l’ensemble de l’Ile-de-France. Un pic de pollution de 276 ug/m3 de particules fines « PM10 » a même été atteint sur la station installée près de l’Autoroute A1 à saint Denis, dont la configuration rappelle celles de certaines villes touchées par le projet de prolongement de l’A104 et qui vivent déjà aux abords des autoroutes A15, A115, A13 et A14. C’est 7 fois plus que la valeur moyenne réglementaire, 14 fois plus que la norme définie dans la nouvelle directive européenne, 28 fois plus que les seuils moyens recommandés par l’OMS. Alors, fort des nouveaux engagements du grenelle, le rôle de l’Etat ne serait-il pas d’investir pour protéger ces populations riveraines sinistrées, plutôt que reproduire les mêmes erreurs en construisant une nouvelle autoroute en peine zone urbaine, à fortiori en toute connaissance de cause sur les répercussions sanitaires et environnementales de tels projets ?

Qui sommes-nous ?
Le CO.P.R.A. 184, COllectif pour la Protection des Riverains de l’Autoroute A 184 (devenue A 104), lutte depuis 1991 contre cet avant-projet d’autoroute internationale en zones urbanisées. Il regroupe 17 associations luttant contre l’avant-projet autoroutier et compte à travers ces 12 comites de ville plus de 27.000 adhérents et sympathisants. Apolitique et collégial, le CO.P.R.A.184 réunit des citoyens de tous horizons et de toutes convictions qui se rejoignent pour défendre une vision durable et responsable de notre développement économique. Il est défendu par Maître Corinne Lepage, ancien Ministre de l’environnement.

http://www.a104.org


Téléphone portable : l'indispensable attitude de précaution

Les sources d’ondes électromagnétiques produisent des effets biologiques, qui sont connus, et des effets sanitaires qui n’ont jamais été démontrés. Exemple : si on place sa main devant une bougie, ça chauffe : c’est l’effet biologique, ça brûle : c’est l’effet sanitaire. Pour les effets sanitaires des ondes électromagnétiques de haute-fréquence –celles des téléphones portables–, les études sont contradictoires. Sur le long terme, les doutes concernent les conséquences au niveau du cerveau. Il y a une possibilité que le faible risque de tumeur augmente. Mais, nous manquons encore de recul.

Les enfants sont davantage exposés car leur système nerveux est en plein développement et à cause de l’accumulation à l’exposition. Si cette exposition démarre dès l’âge de trois ans et dure toute la vie cela va faire un temps très long! Des études tentent actuellement de savoir si les enfants absorbent davantage les ondes que les adultes.

Plutôt que de principe de précaution, qui sous-entend des doutes très forts, parlons plutôt d’attitude de précaution. Depuis 2003, l’Afsset recommande l’utilisation de kit main libre ainsi que la prise en compte de la qualité de réception. Lorsque la réception est mauvaise, les ondes sont plus fortes et nous sommes plus exposés. Il faut inciter les parents à informer les adolescents sur les façons de limiter l’exposition aux ondes.

Les autres sources d’ondes électromagnétiques –WiFi, télévision, antenne-relai–, contribuent assez peu à l’exposition. La plus grande quantité de rayonnement absorbé par le corps vient vraiment du téléphone portable.

Source :
http://www.metrofrance.com:80/fr/article/2008/01/16/17/3357-37/index.xml

Les Européens vont-ils "bouffer du cloné"?

En pleine controverse sur les risques liés aux OGM, la Commission a promis lundi de consulter les consommateurs européens avant d'autoriser la vente de viande et de lait issus d'animaux clonés, tout en voulant faciliter l'autorisation des "nouveaux aliments".

L'avis favorable rendu vendredi par l'Agence européenne chargée de la sécurité des aliments (EFSA) a fait surgir, chez certains, le spectre d'avoir bientôt dans les assiettes un steak coupé dans un clone de boeuf et nourri au maïs OGM, dont la croissance pourrait avoir été accélérée avec des hormones.

"Nous sommes prêts à une forte mobilisation pour empêcher que n'arrive dans les assiettes une réalité aussi hallucinante", a annoncé Sergio Marini, président de la Coldiretti, principal syndicat d'agriculteurs italiens.

"Il ne faudrait pas jouer à l'apprenti sorcier", a pour sa part mis en garde l'association des consommateurs Test Achat en Belgique, à propos de cette nourriture "Frankenstein".

Venue présenter lundi à la presse une nouvelle réglementation pour "faciliter la mise sur le marché de nouveaux aliments sûrs", la Commission européenne s'est retrouvée sur la défensive et a pris ses distances avec le très controversé avis de l'EFSA.

Ensuite, avec le résultat de la consultations des Européens (Eurobaromètre) "et avec toutes les preuves scientifiques, nous réfléchirons sur les éventuelles mesures à prendre", a promis Nina Papadoulaki, porte-parole de Markos Kyprianou, commissaire en charge de la Santé.

Chargée d'un rapport sur les dangers éventuels du clonage, l'EFSA, basée à Parme, en Italie, a estimé vendredi "très improbable qu'il y ait une différence en terme de sécurité alimentaire entre les produits alimentaires provenant d'animaux clonés et de leur progéniture et ceux provenant d'animaux élevés de manière traditionnelle".

Le projet de réglementation sur les "nouveaux aliments" présenté lundi accorde à l'EFSA un rôle central dans l'évaluation scientifique du produit, jusqu'à présent effectuée par les Etats membres, et l'avis de l'agence sera déterminant pour l'autorisation de sa mise en vente dans l'Union européenne.

"Si le produit est jugé sûr, la Commission soumettra une proposition d'autorisation aux Etats membres par la voie du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale", précise la disposition.

L'EFSA avait déjà donné son feu vert à la commercialisation des organismes génétiquement modifiés, comme le maïs, dont la culture vient d'être suspendue unilatéralement samedi en France .


Bruxelles, le 2008-01-14
Source vérifiée par Terre sacrée)

mardi 15 janvier 2008

Pour assurer la traçabilité de la viande humaine

La justice anglaise tient la solution pour désengorger les prisons : suivre à la trace les délinquants en leur implantant sous la peau une puce RFID. Le bracelet électronique, trop encombrant et vulnérable, pourrait être bientôt remplacé par une puce d’à peine un centimètre de long, implantée directement dans le bras des délinquants en liberté conditionnelle.

L’idée n’est pas nouvelle. La puce RFID encapsulée dans leur corps contiendrait une large variété de données personnelles, comme l'identité, l'adresse et bien sûr le casier judiciaire. Ce scénario de science-fiction se heurte toutefois à quelques contraintes. La puce RFID a besoin d’un complément externe. Le système ne fonctionne pas différemment des cartes de transport qui doivent frôler un lecteur. Les volontaires ne devront pas s’éloigner d'un autre appareil, chargé de communiquer leurs coordonnées par satellite GPS.

La technologie n’est donc pas tout à fait sûre. A la fois pour le délinquant – les effets sur la santé font l’objet d’études contradictoires – et pour les autorités, puisque la puce peut théoriquement être ôtée du corps, et ses données piratées.

dimanche 13 janvier 2008

Écologie et égologie

Le culte du moi est à peu près aussi compatible avec l'idée de la biodiversité qu'un arbre unique, fut-il géant, qui se prendrait pour la forêt. Voulons nous vivre, immobiles et protégés, sous les ombrages d'un cèdre, ou courir les bois pour y voir vivre et y vivre nous-mêmes la complexité du monde?

Comparaison n'est pas raison, mais il n'empêche que nous voyons, chaque jour davantage, s'opposer deux conceptions de la vie en société. Celle qui, au prétexte de la responsabilisation, laisse à chacun le soin de faire s'épanouir son ego, dans un triomphe, sans complexe, de l'individualisme et celle qui tient compte de la complexité des rapports humains et considère la solidarité comme seule à même d'éviter le sacrifice des malchanceux, des faibles et des opprimés dans un monde limité et fragile.

Chaque approche a sa logique. Ce sont deux philosophies incompatibles.

L'une est réaliste mais cynique : puisqu'il n'est pas possible de rendre tous les hommes heureux, qu'au moins ceux qui peuvent jouir des plaisirs de la vie ne s'en privent pas. Cette tentation, constante et dominante, au cours de l'histoire, n'a été que faiblement bousculée par les idéologies des Lumières. Elle a été confortée par les horreurs des systèmes totalitaires qui ont cru pouvoir contester la primauté de l'égo en... le supprimant (ce qui a conduit à la contradiction suprême : le culte du Chef ou de la personnalité!). Aujourd'hui, cette égolatrie, ce culte du moi, s'est étendu de l'appareil d'État à l'appareil économique : la surconsommation n'en est que la manifestation occidentale, non généralisable, de ce vouloir vivre seulement pour soi, sur une planète qui ne peut plus tout fournir.

L'autre est chargée d'espérance mais bien fragile : puisque le sort de l'humanité tout entière est mis en cause par les activités humaines "égoïstes", qu'au moins nous cessions de ne penser qu'à notre réussite individuelle au risque de nous mettre tous en danger! Cette bonne intention se heurte à des siècles d'habitudes et à la surpuissance des détenteurs du droit à la décision économique. Nous vivons pourtant une période de l'histoire humaine où il y a plus de danger à ne pas changer qu'à changer, mais ce n'est pas encore admis par la majorité des citoyens.

Oui, mais que changer? Et comment passer à une vie collective qui ne soit ni centralisée ni désordonnée? L'écologie nous apprend, certes, que la vie naturelle n'est ni l'une ni l'autre : elle est tout à la fois complexe, multiple et, le plus souvent, harmonieuse. Non sans douleurs et cruautés, mais pas davantage que dans les cultures et pseudos civilisations où les sociétés ne se construisent principalement sur l'écrasement d'une partie des vivants. Dans nos cités sans projet principal autre que celui de perdurer, ce n'est plus le gendarme qui constitue le commencement de la sagesse, mais c'est la peur, la peur que... le ciel ne nous tombe sur la tête. L'angoisse, due aux évolutions climatiques de plus en plus spectaculaires, peut nous mener à réévaluer ce que notre seule raison n'a pas suffi à nous faire admettre.

Deux grandes hérésies, en tout cas, triomphent encore : le culte du moi (ou l'égolatrie du chef) et le culte de la marchandise (ou l'égocentrisme du client). Elles sont liées. La première, l'égolatrie, (une néomonarchie) a pour caricature et symbole l'actuel et mêmes les anciens présidents de la République française. Partout, les autres chefs, petits et grands, s'inspirent de ce modèle : dans les mairies et autres collectivités locales, administrations, associations, entreprises, etc... L'autre, l'égocentrisme (qui est beaucoup plus périlleux encore qu'immoral), prend le nom de croissance quand il s'agit de parler non du développement des humains mais de celui des marchandises, quelles qu'elles soient, dès lors qu'elles fournissent des profits. Telles sont les deux faces de l'égologie.

L'écologie n'est pas la réponse à l'égologie. C'est une pensée autre, qui ne se constitue pas par rapport à l'idéologie individualiste et capitaliste. C'est la pensée d'une autre planète qui n'est plus ailleurs (sur Utopia) mais bel et bien là où nous vivons. L'égologie organise la vie sur une planète qui n'existe déjà plus : celle où l'humanité, fractionnée, pouvait avoir de sorts dissociés. C'est fini. La Terre est définitivement ronde et ceux qui pensent à l'exploiter pour eux-mêmes devront déchanter tot ou tard. À moins qu'ils ne nous emmènent vers la fin de ce monde, notre monde! L'égologie pourrait aller jusque là : "Après moi le déluge" ou, plus exactement : "Tout cela durera bien autant que moi! " ne fut-il pas le propos d'un monarque : Louis XV?

Selon le Petit Robert, "après moi le déluge" est devenu l'expression définissant "la catastrophe postérieure à sa propre mort et dont on se moque". Là se situe, désormais, le principal danger de l'égologie. L'instinct de survie écologique s'opposera-t-il au fatalisme égologique de ceux qui jouissent, seuls, de leur pouvoir, de leur savoir et de leur avoir?

Écologie contre égologie : nous y voici.

samedi 12 janvier 2008

Les OGM mal acceptés en Europe

La France ne sera pas seule en Europe dans l'application de la clause de sauvegarde sur le MON 810. Cette procédure est prévue par l'article 23 de la directive 2001-18 sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle prévoit qu'un Etat membre peut ne pas accepter, sur son territoire, la diffusion d'un OGM autorisé au niveau européen, s'il estime que de nouveaux éléments scientifiques permettent de "considérer" qu'il "constitue un risque pour la santé humaine ou pour l'environnement".

L'Autriche a invoqué cette clause en 1999 pour le maïs MON 810 de Monsanto, qui avait été autorisé en Europe en 1998. Les nouvelles recherches apparues dans la littérature scientifique depuis cette date ont conduit la Hongrie et la Grèce à recourir, elles aussi, en 2005, à la clause de sauvegarde pour ce même maïs. L'Allemagne l'a également invoquée mais, après avoir obtenu de Monsanto un système de surveillance des cultures, elle l'a retirée en décembre 2007.

La clause de sauvegarde avait été utilisée pour d'autres OGM et par d'autres Etats (dont la France pour deux colzas), mais la durée d'autorisation de dix ans de ces produits transgéniques s'est écoulée et la clause de sauvegarde n'a plus lieu d'être à leur propos.

LONG PROCESSUS

Quand ce recours est signifié par un Etat à Bruxelles, un long processus bureaucratique s'engage au sein de la Commission européenne. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) donne son avis sur le dossier présenté par l'Etat à la Commission. Celle-ci adopte alors une position transmise à un comité de réglementation constitué des Etats membres. Si celui-ci ne trouve pas une majorité qualifiée en son sein pour trancher, le dossier est passé au conseil des ministres.

Ce processus a été suivi dans le cas autrichien : en octobre 2007, le conseil des ministres n'a pu trouver une majorité pour contraindre l'Autriche à lever son moratoire. De fait, les Etats européens sont de plus en plus réticents à accepter les OGM et remettent en question le processus d'autorisation.

Le ministre de l'environnement allemand, Sigmar Gabriel, avait jugé en octobre qu'"il serait souhaitable de le revoir", tandis que l'Italie a demandé un moratoire des autorisations tant que les procédures d'évaluation par l'EFSA, jugées discutables, ne seraient pas revues.

La position de la France va donc renforcer le courant critique en Europe sur les OGM, alors que le commissaire à l'environnement, Stavros Dimas, demande que deux autres maïs, les Bt 11 et 1507, ne soient pas autorisés, du fait des éléments scientifiques nouveaux intervenus. Fin janvier ou début février, le collège des commissaires devrait tenir un "débat d'orientation" sur le dossier toujours brûlant que restent les OGM.

Source : Gaëlle Dupont et Hervé Kempf, Le Monde, 10-01-2008

Voiture à air comprimé : ce n'est pas que du vent, mais...!


Moteur_a_air_comprime minicats

L’augmentation du prix du pétrole, et la prochaine disparition de cette source d’énergie, amène les industriels à rechercher de nouvelles solutions à moyen terme. Suite à l'article du 7 janvier sur la voiture à air comprimé que nous avions repris sans commentaire, un ami nous adresse la critique suivante (extrait) :

"Je suis étonné que tu reprennes certaines assertions concernant l'auto sans vérifier plus avant. ainsi l'article que tu as reproduit avance qu'il faudrait 20 Kwh pour recharger une voiture électrique. Que vient faire cette donnée (qu'il faudrait de toute façon vérifier) à propos d'une auto qui n'est pas une auto électrique. Il y a amalgame tendant à faire accroire que l'auto à l'air réclame 20 Kwh ! C'est énorme, cela fait 20000 watt, c'est à dire l'équivalent de 20 fers à repasser ou 4 gros spots de 5 kw ! J'ai du mal à croire qu'un compresseur, même puissant consomme un tel courant pour recharger des bouteilles même à 300 bars de pression. Il faudrait se renseigner auprès d'utilisateurs de compresseurs ou de bouteilles comme les plongeurs. Imagine un peu le coût pour ces gens là.
Je crois que le problème est ailleurs, dans l'autonomie et les performances qui ont toujours été annoncées par Guy Nègre comme nettement inférieures aux autos standards. Le problème est donc commercial car proposer une telle auto n'intéressait pas le marché jusque là et devient intéressant pour l'utilisateur attaché à un minimum de performance que maintenant avec la prise de conscience des problèmes énergétiques et climatiques. En gros, les gens vont peu à peu se dire qu'il vaut mieux rouler lentement et moins loin que pas du tout."

Oui, il faut vérifier, vérifier et vérifier encore ses informations.
Ceci dit, il ne s'agit pas seulement de savoir si la voiture à air comprimé est fiable. Si elle ne l'est pas, elle le deviendra. Si elle n'a pas bénéficié plus tôt des avancées technologiques souhaitables, c'est vraisemblablement parce que l'on ne voulait pas sa commercialisation.
Si la nouvelle voiture Tata, la moins chère au monde (1), la Nano, coûtant
2500 dollars ou 1730 euros, n'est pas produite ou vendue en Europe parce qu'elle ne recevrait pas les agréments nécessaires, c'est aussi parce qu'il y a lutte de marchés. (Le libéralisme, ça n'a du bon pensent les producteurs d'automobiles, qu'à condition de ne profiter à ceux qui profitent, c'est-à-dire aux grandes marques occidentales).
Non, ce qui doit être aussi examiné c'est la révolution des transports : faut-il se contenter de remplacer les voitures polluantes par des voitures "propres"? C'est sûrement mieux que de ne rien faire mais cela ne contribue pas à l'essor de transports publics rapides, sûrs, fréquents, bon marché ou gratuits, permettant des déplacements pratiquement sans risques. Là est l'avenir.

(1)
Pour Anumita Roychoudhury, du Centre pour les sciences et l'environnement, à New Delhi, cette tendance est une "bombe à retardement". "Lorsque vous baissez aussi fortement les prix, comment pouvez-vous parvenir à respecter les normes de sécurité et de pollution?", a-t-elle déclaré dans un entretien à The Observer, précisant à Reuters: "Ce n'est absolument pas viable, d'un point de vue environnemental comme en terme de congestion du trafic."

Source : La Tribune de Genève, ÉLISABETH ECKERT | 11 Janvier 2008. http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de_geneve/l_actu/economie/detail_economie/(contenu)/180686.



vendredi 11 janvier 2008

Optimiste, mais... trop tard pour éviter certaines catastrophes?

Avertissement : la reprise de textes publiés dans la presse ou sur internet ne se veut pas une compilation! C'est un choix d'informations dont l'urgence, la gravité, l'actualité nous donnent à penser qu'elles peuvent être décisives dans les années à venir. Des citoyens actifs ne peuvent pas, selon nous, les laisser passer sans s'y attarder, et doivent les conserver. J-P D

Le toit du Stade de Suisse à Berne est la plus grande surface de panneaux solaires installée sur un stade dans le monde.

Légende photo: Le toit du Stade de Suisse à Berne est la plus grande surface de panneaux solaires installée sur un stade dans le monde. (Philipp Zinniker)


Selon Christopher Flavin, président de l'Institut Worldwatch de Washington et les auteurs du rapport 2008 sur l'état de la planète, il y a de bonnes raisons d'être optimiste. Le défi du réchauffement climatique peut être surmonté.

En 253 pages, le rapport affirme que le monde des affaires, les gouvernements et les ONG sont en train «d'inventer la première économie durable que le monde ait connu». Et dans ce domaine, certains modes de gestion communautaires existant en Suisse peuvent servir d'exemples.

Le ton adopté par l'Institut Worldwatch tranche nettement avec celui – nettement plus pessimiste – des rapports du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental des Nations Unies sur l'évolution du climat.


Swissinfo: Selon votre rapport, certaines compagnies multinationales s'éloignent du pur capitalisme marchand et adoptent de nouvelles valeurs, qui incluent de nombreux objectifs de développement durable. On pourrait ainsi éviter la catastrophe économique et environnementale?

Christopher Flavin: Il n'est pas inconcevable qu'en termes de changement climatique, nous ayons déjà franchi un seuil critique. Personnellement, je pense que nous devons faire l'hypothèse que ce n'est pas le cas, mais que nous en sommes très près. Il est donc de toute première urgence d'orienter l'économie dans une nouvelle direction.


Swissinfo: Le rapport préconise une gestion commune des ressources, par exemple sur le modèle des pâturages communautaires dans les Alpes suisses. Comment ce type de gestion peut-il promouvoir la durabilité ?

C.F.: Nos ressources les plus importantes sont évidemment les océans et l'atmosphère, et sans une certaine mesure les forêts tropicales, qui n'appartiennent ni à un pays ni à une compagnie.

Imaginer des moyens de gérer effectivement et efficacement ce qui n'appartient à personne en particulier est une des clefs du problème. Et je pense que ce qui a été réussi à une toute petite échelle en Suisse et dans d'autres régions doit être étendu à l'échelle globale.

Swissinfo: Worldwatch semble considérer le nucléaire comme une option pour remplacer les centrales électriques qui émettent du CO2. Pensez-vous vraiment que cette solution est acceptable pour les défenseurs de l'environnement?

C.F.: Non. Nous ne soutenons pas l'énergie nucléaire et nous avons attiré l'attention sur les nombreux problèmes qu'elle pose. Personnellement, je pense qu'elle ne peut au mieux constituer qu'une toute petite partie de la solution au problème climatique.

Pour nous, le meilleur moyen de remplacer à large échelle les combustibles fossiles sera de développer les énergies renouvelables. A elle seule, l'énergie éolienne a bien plus de potentiel que le nucléaire.


Swissinfo: Dans la préface de ce rapport 2008 sur l'état de la planète, vous écrivez que l'interaction entre technologie, investissement privé et réforme politique pourrait signifier le début d'une mutation majeure des marchés de l'énergie. Cela sera-t-il suffisant ?

C.F.: Nous sommes à la fois pessimistes et optimistes. Je pense vraiment que nous sommes à la veille d'une révolution énergétique et que dans cinq ou dix ans, les marchés devraient être très différents de ce que nous connaissons aujourd'hui, avec une domination réelle de certaines de ces nouvelles technologies.

Mais il y a tellement à faire pour remplacer ces énergies fossiles qui aujourd'hui sont encore totalement dominantes que quelle que soit la vitesse à laquelle les choses changent, il y a toujours le risque que ce ne soit pas assez rapide.

Ce que disent les scientifiques du GIEC et la plupart des gouvernements, c'est que nous devons adapter ce qui existe au lieu de tout laisser aller, comme cela a été le cas jusqu'ici.

Le problème avec ces adaptations, c'est qu'il y a tellement à faire et que les incertitudes sont si énormes... J'ai peur qu'il ne soit très difficile de construire une volonté politique. Il est peut-être trop tard pour éviter certaines catastrophes, mais si nous laissons les choses aller, cela ne pourra être que pire.

Source :Interview Swissinfo: Dale Bechtel
http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=601&sid=8609058&cKey=1199959027000&ty=st
(Traduction et adaptation de l'anglais: Marc-André Miserez)

10 janvier 2008

jeudi 10 janvier 2008

Fin des OGM ? José Bové n'aura pas jeuné pour rien...

Dans l'application de la clause de sauvegarde sur le MON 810, la France n'est pas seule en Europe . Cette procédure est prévue par l'article 23 de la directive 2001-18 sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle prévoit qu'un Etat membre peut ne pas accepter, sur son territoire, la diffusion d'un OGM autorisé au niveau européen, s'il estime que de nouveaux éléments scientifiques permettent de "considérer" qu'il "constitue un risque pour la santé humaine ou pour l'environnement".

L'Autriche a invoqué cette clause, en 1999, pour le maïs MON 810 de Monsanto, qui avait été autorisé en Europe en 1998. Les nouvelles recherches apparues dans la littérature scientifique depuis cette date ont conduit la Hongrie et la Grèce à recourir, elles aussi, en 2005, à la clause de sauvegarde pour ce même maïs. L'Allemagne l'a également invoquée mais, après avoir obtenu de Monsanto un système de surveillance des cultures, elle l'a retirée en décembre 2007.

La clause de sauvegarde avait été utilisée pour d'autres OGM et par d'autres Etats (dont la France pour deux colzas), mais la durée d'autorisation de dix ans de ces produits transgéniques s'est écoulée et la clause de sauvegarde n'a plus lieu d'être à leur propos.

Long processus

Quand ce recours est signifié par un État à Bruxelles, un long processus bureaucratique s'engage au sein de la Commission européenne. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) donne son avis sur le dossier présenté par l'Etat à la Commission. Celle-ci adopte alors une position transmise à un comité de règlementation constitué des États membres. Si celui-ci ne trouve pas une majorité qualifiée en son sein pour trancher, le dossier est passé au conseil des ministres.

Ce processus a été suivi dans le cas autrichien : en octobre 2007, le conseil des ministres n'a pu trouver une majorité pour contraindre l'Autriche à lever son moratoire. De fait, les Etats européens sont de plus en plus réticents à accepter les OGM et remettent en question le processus d'autorisation.

Le ministre de l'environnement allemand, Sigmar Gabriel, avait jugé en octobre qu'"il serait souhaitable de le revoir", tandis que l'Italie a demandé un moratoire des autorisations tant que les procédures d'évaluation par l'EFSA, jugées discutables, ne seraient pas revues.

La position de la France va donc renforcer le courant critique en Europe sur les OGM, alors que le commissaire à l'environnement, Stavros Dimas, demande que deux autres maïs, les Bt 11 et 1507, ne soient pas autorisés, du fait des éléments scientifiques nouveaux intervenus. Fin janvier ou début février, le collège des commissaires devrait tenir un "débat d'orientation" sur le dossier toujours brûlant que restent les OGM.

Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-997620@51-995487,0.html

Relance de l'énergie nucléaire en Europe?

Allemagne: le pétrole relance la question nucléaire

Le ministre allemand de l'économie remet en cause l'abandon du nucléaire. Michael Glos, ministre allemand de l'économie et partisan du nucléaire, a remis la question du nucléaire sur la table dans un entretien au journal Frankfurter Rundshau.

La flambée récente du pétrole justifie la recherche d' "un mixe énergétique le plus large possible", a préconisé le ministre CSU (conservateur). Autrement dit, "les énergies renouvelables, mais également l'énergie nucléaire, toutes deux réduisant la dépendance aux coûteuses importations d'énergie".

Cette prise de position en faveur du nucléaire, au sein même du gouvernement, constitue une atteinte à la cohésion de la coalition au pouvoir. L'abandon du nucléaire par l'Allemagne constituait en effet l'un des points clé lors de la formation du gouvernement d'Angela Merkel.

Source : http://www.enerzine.com/2/3835+Allemagne-le-petrole-relance-la-question-nucleaire+.html


Le Royaume-Uni relance sa politique du nucléaire

Le Royaume-Uni relance sa politique du nucléaire. Le gouvernement britannique vient tout juste de donner son son feu vert à la construction de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni. C'est son secrétaire d'Etat aux entreprises John Hutton qui l'a déclaré devant le Parlement anglais.

A l'heure actuelle, la Grande-Bretagne (GB) possède quatorze centrales en service. Elles fournissent environ 20% de l'électricité produite dans le bouquet énergétique, contre 40% pour les centrales au gaz et 33% pour celles au charbon.

La publication du rapport sur l'énergie en juillet 2007 donne des indications sur la politique à mener pour garantir la sécurité énergétique du pays.

Le parc nucléaire existant doit être obligatoirement modernisé et les réacteurs en fin de cycle remplacés par de nouveaux. Dans tous les cas, 9 réacteurs seront fermés d'ici 7 ans. Ce renouvellement a un coût : 75 milliards de livres (100 milliards d'euros)

Le rapport préconise également que la GB se doit de construire 10 000 MW de capacités (18 % de l'électricité consommée) dans les vingt prochaines années. En effet, si rien n'est fait pour remplacer les vieilles centrales, 1 seul et unique site restera en activité en 2020. (Sizewell B - comté de Suffolk, sud-est du pays).

Source : http://www.enerzine.com/2/3858+Le-Royaume-Uni-relance-sa-politique-du-nucleaire+.html

Areva sur les rangs!

Le gouvernement britannique offre, ce jeudi 10 janvier, de belles opportunités de développement à Areva, Alstom ou EDF. En effet, il a accordé, comme attendu, son feu vert à la construction de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni, "Le gouvernement estime qu'il est dans l'intérêt général que de nouvelles centrales nucléaires jouent un rôle dans l'offre énergétique future du pays, au côté d'autres énergies à faibles émissions de CO2, et qu'il est dans l'intérêt général de permettre aux compagnies d'énergie d'investir dans de nouvelles centrales nucléaires", déclare John Hutton. Le nucléaire aidera le Royaume-Uni à répondre "au double défi d'assurer son approvisionnement futur en énergie et de lutter contre le réchauffement climatique", ajoute-t-il.

Cette décision fait suite à une vaste consultation publique qui s'est déroulée l'an dernier. Le Premier ministre, Gordon Brown, avait déjà préparé le terrain, en déclarant à plusieurs reprises ces derniers mois que "de nouvelles centrales nucléaires ont un rôle potentiel à jouer pour combattre le changement climatique et améliorer la sécurité de l'approvisionnement en énergie". ,

C'est donc un marché d'une valeur potentielle de plusieurs dizaines de milliards d'euros qui s'ouvre. Les producteurs d'électricité vont devoir demander des licences pour construire et exploiter de nouvelles centrales. EDF et sa filiale britannique EDF Energy ont déjà proposé de construire quatre centrales atomiques d'ici 2025, seuls ou en partenariat. Le groupe allemand E.ON s'est également mis sur les rangs.

Les industriels devront cependant prendre à leur charge, à terme, la totalité du coût du démantèlement des nouvelles centrales, et une "part raisonnable" du prix de la gestion des déchets radioactifs qu'elles généreront, a prévenu Downing Street.

Le gouvernement britannique devrait devoir affronter la bronca des puissantes organisations écologistes. Greenpeace a menacé vendredi de réclamer en justice l'annulation de la nouvelle consultation, estimant en substance qu'elle n'était qu'une mascarade, dans la mesure où le gouvernement avait de toute façon l'intention dès le départ d'imposer son choix.

Dès cette annonce, le champion français du nucléaire, le groupe public Areva, dirigé par Anne Lauvergeon, a fait connaître son intérêt et indiqué qu'il souhaitait construire six centrales nucléaires au Royaume-Uni. Il pourrait proposer son EPR, son réacteur nucléaire de nouvelle génération, déjà acheté par la Finlande, la France et la Chine.

Source: La Tribune.fr - Le 10 janvier 2008
http://www.latribune.fr/info/Le-gouvernement-britannique-autorise-la-relance-du-nucleaire-~-IDB6B05C19A1FE674AC12573CB004BDA25


SNC-Lavalin pourrait profiter d'une décision sur le nucléaire au Royaume-Uni

MONTREAL - La firme d'ingénierie SNC-Lavalin (TSX:SNC) et Energie atomique du Canada (EACL) pourraient profiter de la décision du gouvernement britannique de relancer la construction de centrales nucléaires.

Plus du quart de la capacité de production électrique du Royaume-Uni devra être remplacé d'ici 2015. En juillet, les autorités britanniques avaient déjà retenu le nouveau réacteur nucléaire ACR-1000 d'EACL parmi les quatre qui seront considérés pour les nouvelles centrales. Les technologies des fabricants américains General Electric et Westinghouse, de même que du français Areva, sont aussi finalistes.

Or, SNC-Lavalin Nucléaire fait partie de l' "équipe Candu" qui construit les centrales munies de réacteurs d'EACL. En font aussi partie GE-Hitachi Nuclear Energy Canada et Babcock & Wilcox Canada. Des fournisseurs locaux seront aussi intégrés au consortium, de façon à ce qu'une bonne partie de la fabrication puisse se faire au Royaume-Uni.

Ces dernières années, l'"équipe Candu" a travaillé à des centrales nucléaires en Chine et en Roumanie. Le consortium espère construire de nouvelles centrales en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Alberta au cours des prochaines années.

On s'attend à ce que Londres choisisse la technologie pour les projets d'ici deux ans. La mise en service des nouveaux réacteurs ne se ferait pas avant 2017 ou 2018.

Source : http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5giSAhqhQF5TGPpl0Ep7S8DI5RfJQ

Le risque limité du portable se confirme

Après la publication de plusieurs études inquiétantes, les pouvoirs publics recommandent un usage modéré des téléphones mobiles.

A cause du manque de compréhension des phénomènes physiques et biologiques en jeu, les chercheurs sont incapables de dicter des recommandations précises.

Ne rendez pas votre téléphone portable, mais sachez qu'il n'est pas sans risque. Pour la première fois, les scientifiques sont en mesure d'afficher un message clair. « Selon les dernières études épidémiologiques, il semble y avoir une augmentation du risque de cancer du cerveau chez les utilisateurs intensifs », assure Martine Hours, présidente du conseil scientifique de la fondation de recherche « santé et radiofréquences ».

La réaction des experts date du mois dernier. Attendus depuis quelques années, les premiers résultats de la grande enquête internationale Interphone ont été publiés début décembre. Quelques jours après, la fondation française sortait un communiqué pour déconseiller aux parents l'achat de portables aux enfants pour Noël. La semaine dernière, ce sont les pouvoirs publics qui réagissaient : « L'hypothèse d'un risque ne pouvant pas être complètement exclue, une approche de précaution est justifiée. Aussi, le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports invite-t-il les familles et les parents à la prudence. Il rappelle qu'il est conseillé un usage modéré du téléphone mobile, notamment aux enfants ».

Les experts s'appuient sur l'enquête Interphone car c'est la plus significative par sa « puissance statistique ». Jamais une cohorte aussi importante n'avait été étudiée pour cette problématique. Chacun des 13 pays participants a étudié pendant trois ans des groupes de patients atteints de tumeurs cérébrales. Les épidémiologistes ont ciblé quatre types de cancers avec 2.600 cas de gliomes, 1.100 neurinomes, 2.300 méningiomes et 400 tumeurs de la parotide. Leurs pathologies ont été corrélées avec leurs pratiques téléphoniques : intensité de l'usage, durée des appels, ancienneté de l'usage, utilisation de kits mains libres, et d'autres paramètres comme le fait de vivre en ville ou à la campagne, ou d'utiliser le téléphone en se déplaçant. Un questionnaire similaire a été proposé à des témoins « sains » du même âge. On mesure ainsi la concordance entre l'apparition de tumeurs et le niveau d'exposition aux radiofréquences de la bande téléphonique. L'épidémiologie utilise la notion de risque relatif : s'il est supérieur à 1, le risque existe.

Utilisateurs normaux

L'étude complète Interphone n'a pas encore été publiée, elle le sera en 2008, mais presque tous les pays ont publié leurs résultats nationaux (voir tableau). Le risque relatif est presque toujours inférieur à 1 pour les utilisateurs normaux, quelle que soit la zone du cerveau considérée. En revanche, plusieurs études révèlent un risque supérieur pour les utilisateurs intensifs. L'enquête israélienne de Siegal Sadetzki a particulièrement marqué les toxicologues car elle comporte la plus grande cohorte d'utilisateurs intensifs. Plus de 402 cas bénins et 58 tumeurs malignes ont été comparés à 1.266 personnes saines. Or la corrélation entre la zone du cerveau touchée et le côté de la tête utilisé pour téléphoner s'avère plutôt inquiétante : « Les chiffres montrent un excès de tumeur du côté du téléphone. On note aussi un excès dans les zones rurales, là où les téléphones doivent émettre avec le plus de puissance pour trouver les antennes relais » précise Martine Hours. L'étude israélienne montre aussi que la pathologie la plus courante est la tumeur de la parotide, la glande la plus proche de la peau et du téléphone. La méningite qui entoure le cerveau est moins touchée.

Contrairement aux associations qui militent pour des normes strictes, les scientifiques sont pourtant encore loin de réclamer des législations. Ils veulent d'abord vérifier la pertinence d'Interphone avec l'étude en cours des deux biais possibles. La sélection des cohortes a pu biaiser les résultats car les gens qui ont accepté l'enquête ont peut-être un comportement différent des gens ayant refusé. Les jeunes par exemple qui participent toujours moins à ces travaux sont certainement de plus gros consommateurs. Leur absence sous-estimerait alors les résultats. L'autre biais d'information viendrait de la pertinence des réponses des patients. Les malades ont par exemple tendance à grossir leur exposition, ce qui surestime le risque.

Les enfants plus sensibles

Les chercheurs ne comprennent pas non plus comment les radiofréquences peuvent avoir un effet tumoral sur les cellules. Les expérimentations sur le rat sont difficiles à mettre en oeuvre arguent-ils. Cet animal est également un mauvais modèle pour l'homme sur ce sujet puisque son cerveau est mûr à la naissance. Or la principale inquiétude des chercheurs concerne l'exposition des enfants, plus sensibles aux ondes. Petits, leur crâne est plus mince et offre donc moins de protection. Le volume relatif de leur cerveau est aussi plus important que chez l'adulte. Or le nombre d'enfants de moins de 10 ans équipés de téléphone portable est en hausse.

A cause du manque de compréhension des phénomènes physiques et biologiques en jeu, les chercheurs sont incapables de dicter des recommandations précises : « nous ne savons toujours pas si c'est la durée d'exposition ou la dose qui compte », regrette Martine Hours. Les travaux de génotoxicité ont pour l'instant montré que les ondes n'influenceraient pas le génome des cellules. D'où l'hypothèse des chercheurs d'Interphone que les ondes seules ne sont pas actives mais qu'elles agissent de concert avec d'autres pollutions, chimiques surtout. C'est pourquoi la prochaine phase d'Interphone se concentrera sur les populations doublement exposées comme les employés de l'industrie.

En l'absence de preuves plus précises de la nocivité du téléphone, les experts continuent de recommander la prudence. D'autant plus que le risque jusqu'ici mesuré reste faible. « Le risque relatif n'est jamais très supérieur à 1, c'est léger par rapport aux dangers du tabac ou de l'amiante qui dépassent 4. Mais le grand public doit être conscient de ce risque comme des autres dont la vie est remplie. C'est à chacun ensuite de faire ses choix de comportements ».

Matthieu Quire

Source : Les Echos - Le 7 janvier 2008 :