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dimanche 27 janvier 2008

La mondialisation des bidonvilles

Voici une information qui bouleverse déjà nos vies et dont nous ne tenons pas assez compte : les villes, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, regroupent plus d'êtres humains que le monde rural. Mais plus encore : selon le PNUD (Programme des nations Unies pour le développement), deux milliards de personnes vivront dans les bidonvilles, en 2020, c'est-à-dire un homme sur quatre, à cette date! Cela constitue une cause généralisée de violences. "Même si les utopies révolutionnaires sont mortes, il faut changer le monde" écrit Mike Davis. L'utopie la plus irréaliste serait donc de croire que l'humanité peut continuer son parcours sans un renversement de nos perspectives. J-P D.

Au secours, les villes envahissent la Terre ! Mike Davis, sociologue américain, prévient : l'urbanisation galopante conduit au "bidonville total" (1).

En Chine, 18 millions de ruraux migrent chaque année vers les villes. Selon les estimations de l’ONU, les citadins sont devenus en 2007 plus nombreux que les campagnards : 3,3 milliards de citadins, quatre fois plus qu’en 1950 (29 % de la population à l’époque). Les villes devraient regrouper près de 5 milliards d’habitants en 2030, une augmentation qui se fera à 93 % dans le tiers-monde.

Les pauvres se retrouveront le plus souvent dans des établissements informels, euphémisme pour désigner les bidonvilles dans lesquels on observe déjà des situations encore plus misérables que pendant l’urbanisation qui a accompagné la révolution industrielle. L’environnement est insalubre, les structures sociales disloquées, les enfants des rues prolifèrent, le modèle urbain qui était gage d’amélioration du niveau de vie ne fonctionne plus.

Pourtant la directrice du Fonds des Nations unies pour la population, Thoraya Ahmed Obaid, trouve encore normal cette situation : «Aucun pays ne s’est développé sans cette vaste transformation économique et sociale, accélérateur de la division du travail et catalyseur de l’ouverture au monde. Si les villes génèrent des problèmes environnementaux, elles peuvent également contribuer à en résoudre et, gérées de manière durable, avoir des effets largement positifs sur l’environnement.» écrit-elle. Il faudrait reconnaître « l’inéluctabilité du phénomène d’urbanisation, ainsi que le droit des pauvres à bénéficier des possibilités que la vie urbaine incarne. » Thoraya Ahmed Obaid conclut : « Notre avenir, qu’on le veuille ou non, sera urbain. » (Le Monde du 28 juin 2007)

Alors que les pauvres s’installent dans la fatalité... Les analystes au service du monde riche démontrent qu’il n’y a rien à faire, si ce n’est vivre d’espoir et d’aide au développement. Eh bien cela ne peut se passer comme ça!
(1) Mike Davis, Le pire des mondes possibles, de l'explosion urbaine au bidonville global, La Découverte, collection Poche, 2007.
Source : Télérama, 23 janvier 2008, pp. 12,13 et 14.

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