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lundi 31 décembre 2007

Signerons-nous la convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT)

Les Indiens de la tribu Yanomami d'Amazonie en ont appelé à la chancelière allemande Angela Merkel, qui s'est posée en défenseuse de l'environnement et des droits de l'Homme, pour qu'elle fasse ratifier la convention de l'OIT sur la protection des peuples indigènes.

Le porte-parole des Yanomami, le chaman Davi Kopenawa, a déploré le manque de soutien international accordé à sa tribu, dans le quotidien allemand Neue Osnabrücke Zeitung à paraître ce lundi.

"J'appelle Mme Merkel, les hommes politiques d'Allemagne et les autres chefs de gouvernement d'Europe à signer la convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui protège les peuples indigènes au niveau mondial", a-t-il dit.

La convention 169, entrée en vigueur en 1991, reconnaît la notion de "peuples autochtones" et est le seul instrument juridique existant à caractère obligatoire pour la protection des peuples indigènes et tribaux. Mais à peine une quinzaine d'Etats l'ont ratifiée, essentiellement sud-américains. En Europe, le Danemark, la Norvège et l'Espagne l'ont signée.

"Le ciel est sombre et plein de fumée parce que les Blancs brûlent la forêt. L'été dernier a été chaud comme jamais auparavant. Nous sommes très inquiets que le feu tue tous les animaux et les oiseaux de la forêt, et nous les hommes", a déclaré M. Kopenawa.

Jusqu'à 30.000 chercheurs d'or ont foulé dans les années 1980 le territoire des Yanomami, apportant des maladies, a ajouté le chaman. "Il y a aujourd'hui le paludisme, la tuberculose, la rougeole, la grippe et des maladies sexuellement transmissibles comme la gonorrhée et la syphilis, et même le cancer", a-t-il déploré.

Des chercheurs d'or reviennent aujourd'hui dans la région et "salissent nos fleuves avec du mercure", a fustigé Davi Kopenawa. En outre, des élevages de bovins et des plantations de riz "se rapprochent de notre territoire", "soutenus par des politiciens (...) qui préfèreraient voir les Yanomami morts plutôt que vivants".

Les Yanomami forment l'un des principaux peuples de la forêt amazonienne du Brésil et du Venezuela. Ils seraient plus de 25.000, répartis de part et d'autre de l'Orénoque, vivant de la chasse, de la pêche et de la cueillette.

BERLIN (Source vérifiée)

Je tiens cette info. pour décisive car s'il n'y a plus de place pour ces hommes sur Terre, il n'y en aura bientôt plus pour nous tous, en occident, comme ailleurs.

dimanche 30 décembre 2007

Bonne année 2008 sans OGM

Parce que...
les biotechnologies engendrées par un champ scientifique immature ne devraient pas être autorisées à modifier la structure génétique de la nourriture,

Parce que...
les semences ne devraient pas être modifiées artificiellement dans le but de devenir la propriété de firmes privées,

des citoyens de la terre ont décidé de déclarer l'année 2008 celle du bannissement des OGM, par une série de manifestations d'information menées à travers le monde, incluant une journée populaire sans OGM, le 8 avril.

L’année 2008 est le moment adéquat pour réagir au niveau international à la coalition d’un petit sous-ensemble de businessmen, de scientifiques et de politiciens qui travaille seulement pour elle, en tentant de privatiser l’alimentation de base, en développant à tort les agro-carburants aux dépends des paysans et des forêts primaires, alors que la seule réponse effective aux prévisibles accidents de contamination génétique est de préserver les semences dans un « caveau du jugement dernier » (inauguré en mars 2008).

Malgré la récente disparition inexpliquée de colonies d’abeilles, malgré la diminution de bactéries du sol liée à l’agriculture intensive, il existe toujours des facteurs de polinisation croisée entre plantes transgéniques et plantes naturelles. Tant qu’on ne pourra empêcher le vent de souffler, les OGM doivent être bannis de nos champs.

Les plantes OGM sont la goutte de trop dans le vase de l’agriculture industrielle, dont les principes doivent être remplacés par d’autres plus durables, pour le bénéfice de la planète.

Faisons en sorte que ce changement se produise en 2008.

http://altercampagne.free.fr

samedi 29 décembre 2007

Des experts dénoncent la pollution due aux chaufferies à bois

Le chauffage au bois est-il aussi écologique qu'il en a l'air ? A priori, cette source d'énergie semble parée de toutes les vertus ; elle est notamment considérée comme neutre en matière d'émission de gaz à effet de serre - à condition que l'on replante l'équivalent de ce qui est brûlé. Aussi l'Etat a-t-il encouragé l'expansion des chaudières à bois par l'entremise de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Selon celle-ci, 1 880 chaudières sont aujourd'hui installées sur le territoire national, notamment dans la région Rhône-Alpes, la deuxième du pays en puissance installée.

CHIFFRES

1 400 CHAUFFERIES URBAINES ET 480 CHAUFFERIES INDUSTRIELLES
sont installées en France grâce au programme bois-énergie de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

PLUS DE 60 SOCIÉTÉS
organisent et livrent du bois combustible, et plus de 300 organisations institutionnelles et professionnelles interviennent sur ce marché.

LA CONSOMMATION DE BOIS REPRÉSENTE 9 MTEP
(millions de tonnes d'équivalent-pétrole) sur les 275 Mtep consommés en France chaque année. Cela a permis de réduire les taux de CO2 du pays de 700 000 tonnes.

LA FILIÈRE UTILISE 35 MILLIONS DE
m3 de bois par an, dont 20 millions de m3 d'origine forestière.

Or des spécialistes de l'environnement de la région s'inquiètent des émissions nocives dues à la combustion. L'arbre capte en effet tous les éléments contenus dans l'atmosphère et dans le sol et, lorsqu'il est brûlé, on retrouve dans l'air un certain nombre de produits dangereux.

Gabriel Ullmann, expert auprès de la cour d'appel de Grenoble pour les questions d'environnement, n'hésite pas à parler d'une "véritable chape de plomb et de malhonnêteté intellectuelle". "C'est une véritable bombe à retardement sanitaire qui nous attend, similaire à ce qui s'est passé pour les incinérateurs" de déchets, affirme-t-il. Un risque d'autant plus grave que, contrairement aux incinérateurs installés hors des cités, les grandes chaufferies sont construites en centre-ville, près des écoles, des maisons de retraite, des hôpitaux et des habitations.

"FLOU ARTISTIQUE"

M. Ullmann s'alarme du fait que 85 % des chaudières à bois, dont la puissance est inférieure à 2 MW, échappent à toute réglementation. Quant aux autres, même si elles doivent respecter des normes en matière d'émission de polluants, elles sont autorisées à rejeter des effluents en quantités plus importantes que les incinérateurs. Cela concerne les poussières - et notamment celles dont le diamètre est inférieur à 10 microns et qui se logent dans les poumons -, le monoxyde de carbone et les oxydes d'azote et de soufre.

Contrairement aux incinérateurs, aucune valeur limite n'est précisée concernant les émissions de métaux, de dioxine et d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont une grande partie est cancérigène. Au total, "on reste dans un flou artistique", ajoute M. Ullmann. A tel point que la direction régionale des affaires sanitaires et sociales de Rhône-Alpes s'en est émue et a demandé à la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, sa position face à ce risque sanitaire. Sans réponse pour l'instant. D'autres régions (PACA, Centre, Lorraine, Ile-de-France, Picardie) posent la même question.

Marie-Blanche Personnaz, directrice de l'Association pour le contrôle et la prévention de l'air de la région grenobloise (Ascoparg) estime que "l'on risque de tuer le bébé avec l'eau du bain si on ne prend pas des mesures sanitaires dès maintenant". Selon elle, il serait dommage d'arrêter le développement de la filière énergie-bois pour ne pas avoir su faire face au problème des émissions dangereuses. Déjà, Grenoble et Lyon sont saisies par l'Union européenne en raison d'un taux de poussières trop élevé. "Et, pour les HAP, ajoute-t-elle, Grenoble est proche de la valeur cible imposée par une directive européenne de décembre 2004."

Les pouvoirs publics sont avertis de la difficulté qui a été abordée lors des discussions du Grenelle de l'environnement. En février, Philippe Richert, vice-président du Sénat (UMP, Bas-Rhin), expliquait déjà, dans un rapport sur la qualité et le changement climatique, que la pollution due à la combustion du bois était une "réalité aujourd'hui méconnue, voire occultée en France". Et il mettait en avant "la nécessité pour les pouvoirs publics de se saisir à bras le corps de ce problème, pour éviter qu'à l'horizon de dix ans, le bois ne devienne dans notre pays l'un des principaux contributeurs aux émissions les plus toxiques".

Le blocage est peut-être dû au coût des filtres. Un système minimal renchérit en effet le prix de la chaudière de 20 %. Ce surcoût peut atteindre 100 % si l'on veut arriver au niveau de filtration des incinérateurs à ordures.

Christiane Galus
LE MONDE | 28.12.07 | 16h33 • Mis à jour le 28.12.07 | 16h33
Article paru dans l'édition du 29.12.07.

jeudi 27 décembre 2007

Pénurie et fin progressive de l'uranium

Une pénurie mondiale d'uranium se produira dès 2015, la production d'uranium atteindra son maximum en 2025 avant de diminuer, entraînant la diminution de la production d'électricité nucléaire. Aucune autre technologie nucléaire ne sera disponible avant 2040. Le prix de l'uranium a été multiplié par dix en quatre ans et le coût du combustible nucléaire prend une importance croissante dans le coût de l'électricité nucléaire.

L’uranium est une ressource limitée dont le maximum de production mondiale se situe vers 2025 (hypothèse la plus probable).

Des réserves d'uranium limitées et aléatoires
L'Agence pour l'énergie nucléaire publie un état des réserves et ressources d'uranium selon différents niveaux de coût et de certitude. La confusion est cependant fréquente entre réserves (des ressources certaines) et ressources (qui sont supposées ou très éventuelles). Les réserves "prouvées" annoncées par la l'AEN peuvent cependant augmenter ou diminuer de façon considérable selon les années. L'AEN (Agence pour l'Energie Nucléaire) s'appelle aussi NEA ( Nuclear Energy Agency).


Mais les réserves "prouvées" (les ressources raisonnablement assurées), pour l'ensemble des catégories de coût (3.297 kilo tonnes d'uranium en 2006) sont très aléatoires si l'on en juge par une étude de l'OCDE sur quarante ans du "livre rouge" de l'AEN-NEA.
Ces réserves "prouvée" varient de façon considérable au fil des années, avec des valeurs très significatives par leur aspect aléatoire (réserves totales au coût le plus élevé). En milliers de tonnes d'uranium (kt U), nous avons :
- 1976 : 1 810 kt U
- 1979 : 2 580 kt U – augmentation de 42 % en trois ans
- 1980 : 2 000 kt U – diminution de 22 % en une année
- 1993 : 2 038 kt U
- 1995 : 2 951 kt U – augmentation de 45 % en deux ans
- 2001 : 2 853 kt U
- 2006 : 3 297 kt U – ( + 16 % ) sans nouvelles découvertes
Tout cela n'est pas sérieux et ces experts internationaux sont peu crédibles.

Des personnes abusées par des journalistes incompétents peuvent penser que nous avons des réserves d'uranium pour 50 ans et peut-être pour 70 ans puisque la consommation mondiale est de 67 000 tonnes par an. C'est croire avec beaucoup de naïveté à une stabilité de la consommation, à une production d'uranium toujours adaptée à la demande et à la disparition brusque de l'uranium après cette cinquantième année.

La notion de maximum de production d'une énergie fossile commence à être connue du grand public dans le cas du pétrole (peak oil). Cela est valable pour le pétrole, le gaz naturel, le charbon et aussi l'uranium et d'autres minerais. Au niveau d'un gisement, d'une mine ou au niveau mondial, la production d'une ressource atteint un maximum puis se met à diminuer. L'exploitation est alors arrêtée, soit lorsque la faible rentabilité économique se conjugue aux difficultés techniques, soit lorsque l'énergie consommée pour extraire la ressource devient égale à l'énergie produite.

La France possède des réserves de charbon et d'uranium (11.700 tonnes) mais les mines ont été fermées et ces réserves ne seront jamais utilisées.
Entre 1956 et 2002, 75.000 tonnes d'uranium ont été produites en France, avec un maximum de 3.400 tonnes en 1989. En 1985 les réserves annoncées (au coût maximum) étaient de 112.000 tonnes. Seize ans plus tard, 25.000 tonnes ont été produites et les réserves étaient de 11.700 tonnes, avec une disparition de 75.000 tonnes dans la nature. Curieux et instructif sur la fiabilité des réserves annoncées par les différents pays.

Une pénurie d'uranium en 2015
La consommation mondiale d’uranium est de 67.000 tonnes par an, la production est de 42.000 tonnes. La différence de 25.000 tonne provient des stocks civils et militaires qui seront épuisés en 2015.
Dans les années 1980, la production d'uranium a été très supérieure aux besoins civils des centrales électrique. Une grande partie a été utilisée pour des besoins militaires et pour des réserves stratégiques. A la suite de traités internationaux, une grande partie de l'uranium militaire (enrichi à 92%) est diluée dans l'uranium naturel pour obtenir un uranium enrichi à 3,5% mis sur le marché de l'uranium civil.
Depuis 1989, la consommation d'uranium est supérieure à la production. Tandis que la consommation continuait d'augmenter, la production a diminué avant de commencer à augmenter vers l'an 2000. Des stocks d'uranium civil et militaire (estimés à 200.000 tonnes en 2006) permettent de compléter la production pour satisfaire aux besoins des réacteurs nucléaires. Cependant , ces stocks seront épuisés en 2015.
D'un autre côté la production (42.000 tonnes) n'augmente pas assez pour atteindre le niveau de la consommation (67.000 tonnes). L'utilisation de combustible MOX (mélange d'uranium et de plutonium) dans certains réacteurs a une faible influence.
De nombreux gisements importants sont connus, parfois depuis vingt ans, mais la mise en exploitation de nouvelles mines prend beaucoup de retard. Par exemple, la mine de Cigar Lake au Canada, qui devait produire sept millions de tonnes d'uranium chaque année (10% de la production mondiale) n'a pu être mise en exploitation en 2007 à la suite d'inondations et de difficiles problèmes techniques. Dans le meilleur des cas, elle produira seulement en 2010 si les problèmes liés à un terrain gorgé d'eau ne remettent pas en cause les possibilités d'exploitation et après avoir doublé les investissements.
Autre difficulté, la mine de Ranger en Australie (10,2% de la production mondiale) a été inondée en mars 2007 et la production sera réduite de moitié pendant deux ans.
La prospection, chaque année plus intense depuis 2003, ne donne guère de résultats. La mise en exploitation d'une mine d'uranium prend de nombreuses années en études et préparatifs, souvent plus de dix ans. La capacité de production des nouvelles mines sera insuffisante pour augmenter la production de 25.000 tonnes d'ici 2015, sans compter la perte due aux mines en fin de vie et devant fermer au cours des prochaines années.
L'augmentation rapide du prix de l'uranium, dont le prix a été multiplié par dix en quatre ans et continue d'augmenter montre bien l'existence d'un sérieux problème d'adaptation des ressources minières aux besoins des centrales électriques nucléaires. Entre janvier 2003 et avril 2007, le prix du kilogramme d'oxyde d'uranium (U3O8 yellow cake) est passé de 22 dollars à 249 dollars.

Ce niveau de prix aura une incidence importante sur le coût de l'électricité nucléaire avec le renouvellement des contrats en cours. Si le prix de l'uranium comptait pour environ 5% du coût de l'électricité nucléaire avec de l'oxyde d'uranium à 20 ou 22 $/kg, il comptera pour plus de 35% avec les prochains contrats.
La pénurie et les coûts de l'uranium seront encore plus importants si de nouveaux réacteurs viennent s'ajouter aux 440 réacteurs actuels. Malgré l'arrêt de nombreux réacteurs au cours des dix prochaines années, ceux en construction ou en projet devraient augmenter la capacité totale installée et donc les besoins de combustible nucléaire.
Mais la pénurie d'uranium peut conduire à un arrêt plus rapide des anciens réacteurs et à une suspension des projets en cours.
D'autant plus que les coûts de production de l'électricité par les énergies renouvelables deviennent de plus en plus compétitifs et seront inférieurs aux coûts du nucléaire dès 2040 en plusieurs endroits d'Europe.

Une production maximale d'uranium vers 2025

Une étude fondée sur les documents de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE ou IEA International Energy Agency) montre les limites de la production d'uranium pour le siècle en cours. La production d'uranium va passer par un maximum :
- en 2015 avec 55.000 tonnes/an pour les réserves prouvées, dont la possibilité d'extraction est à peu près sûre,
- en 2025 avec 68.000 tonnes/an pour les réserves probables, qu'il sera peut-être possible d'extraire,
- en 2035 avec 82.000 tonnes/an pour les réserves possibles, très hypothétiques (5 à 10% de probabilité).
Dans chaque cas, la production serait diminuée de moitié environ 20 ans après la date du maximum.

Production possible d'uranium (milliers de tonnes par an)
Source : "Uranium Resources and Nuclear Energy" du Energy Watch Group (2006-12)
RAR : Ressources raisonnablement assurées (Reasonably Assured Resources)
IR : Ressources supposées (Inferred Resources)
Un gisement n'est jamais exploité en totalité, par manque de rentabilité économique, même à un prix élevé de l'uranium, ou du fait d'un risque financier trop élevé compte tenu des difficultés rencontrées. Cependant, la principale limitation provient de la nature du gisement et des obstacles techniques à son exploitation, quel qu'en soit le coût.
Le manque d'uranium limitera ainsi l'utilisation d'une partie des centrales nucléaires entre 2015 et 2025. Puis la production d'uranium diminuera et avec elle la production d'électricité nucléaire.

Les nouvelles technologies nucléaires arriveront trop tard et ne sont pas souhaitables. Avec une baisse constante de leur coût, les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque …) progressent rapidement, de 30 à 60% chaque année selon les pays (moyenne sur dix ans) et sont la seule solution réaliste avec les économies d'énergie. Les moyens de stockage en grande quantité de l'électricité se développent aussi.

Pas de nucléaire pour l'hydrogène
Une nouvelle mode venue avec la perspective d'un épuisement prochain du pétrole est de vanter les mérites supposés de l'hydrogène pour remplacer les carburants. Mais l'utilisation de l'hydrogène comme énergie pour les transports pose de nombreux problèmes dont celui du stockage, du faible rendement d'ensemble (production, stockage, utilisation) et de sa production.
L'hydrogène est pour l'essentiel produit par reformage (transformation chimique) du gaz naturel, mais celui-ci existe en quantité limitée et cette méthode n'a donc guère d'avenir. En effet, comme pour le pétrole vers 2007 ou 2008 (lire La fin progressive du pétrole), le gaz naturel aura son maximum de production vers 2020 et le charbon vers 2030, au niveau mondial, puis la production diminuera pour des raisons techniques.

Selon le rapport 2005 sur l'uranium de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), l'utilisation de l'hydrogène pour remplacer le carburant des véhicules à moteur aux Etats-Unis nécessiterait 136 millions de tonnes d'hydrogène chaque année. La production de cet hydrogène par électrolyse, à raison de 52.000 kWh par tonne d'hydrogène, demanderait 7.100 TWh (téra Watt heure, milliards de kWh) chaque année pour les transports. Cela entraînerait une consommation supplémentaire de 145.000 tonnes d'uranium par an, alors que la consommation mondiale actuelle est de 67.000 tonnes et celle des Etats-Unis de 17.600 tonnes.
Cela représente neuf fois la production d'électricité nucléaire aux Etats-Unis (787 TWh en 2006 avec une capacité installée de 99 GWe net). La construction de 900 réacteurs de 1.000 MWe serait nécessaire pour satisfaire cette demande d'hydrogène. Avec une autre technologie, non disponible avant 2030, l'AIEA (IAEA) indique 560 réacteurs spécialisés (procédé thermo-chimique à haute température) pour produire l'hydrogène.
Comme on le voit, sans même parler de l'énergie considérable nécessaire au stockage (compression ou liquéfaction) et à la distribution, cette idée de carburant hydrogène est illusoire, au niveau d'un pays comme au niveau mondial.

Sources : Adresse du site : http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm

2007 : l'année du changement climatique

La sécheresse a été à l'origine des incendies en Grèce de cet été [Keystone]
L'attribution du Nobel de la Paix à l'ancien vice-président américain Al Gore et aux experts du Giec a propulsé le climat au rang des urgences planétaires, poussant les diplomates à se mettre d'accord à Bali pour relancer leurs efforts.
Le Nobel aura sans doute joué à égalité avec le dernier rapport alarmant du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat, publié en novembre, juste avant la 13e conférence des Nations unies sur le climat qui s'est achevée avant Noël à Bali (Indonésie).

Changement "irréversible"

Le Giec estime désormais "irréversible" le réchauffement en cours. Les experts prévoient une hausse moyenne de 1,8 à 4 degrés, pouvant aller jusqu'à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990.

Cet état des lieux inquiétant a pesé sur la conférence, qui a donné le coup d'envoi des négociations pour prendre le relais des premiers engagements du protocole de Kyoto, après 2012. Le futur accord devra, pour être opérationnel en 2012, être bouclé en 2009.

Surtout, il devra être beaucoup plus ambitieux. Il devra enrôler les Etats-Unis, qui ont dénoncé l'accord de Kyoto sous l'administration Bush, mais qui auront un nouveau président début 2009, ainsi que les pays émergents comme l'Inde et surtout la Chine, en passe de devenir le premier pollueur mondial devant les Etats-Unis.

Enjeu majeur

Le climat est désormais sorti du débat d'experts pour devenir un enjeu majeur. D'autant que le prix Nobel "de la Paix" établit clairement un lien entre le réchauffement climatique et le risque de guerre. Pour beaucoup, le conflit du Darfour est déjà en partie une "guerre du climat", la sécheresse ayant incité des populations entières à migrer, attisant les tensions.

Parmi les "points chauds" identifiés par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) figurent le delta du Nil, le Sahel, la Chine, l'Inde, les nations autour du Golfe du Bengale, l'Asie centrale, les Caraïbes, le golfe du Mexique et l'Amazonie.

Les experts du Giec ont publié en 2007 leur rapport le plus catégorique depuis la création de cette "vigie" du climat en 1988. Ils attribuent le réchauffement en cours avec une quasi certitude aux activités humaines polluantes (charbon, gaz, pétrole), et jugent le phénomène "irréversible".

Décennie la plus chaude

Les preuves s'accumulent: la dernière décennie (1998-2007) a déjà été la plus chaude depuis que les températures sont enregistrées sur la planète, selon l'Organisation météorologique mondiale.

Les glaces arctiques ont connu une fonte spectaculaire et sans pareil pendant l'été 2007 par comparaison aux années précédentes: la superficie de banquise dans l'Arctique a atteint un niveau historiquement bas, permettant même la navigation autour du globe par le passage du Nord-Ouest, traditionnellement bloqué par la banquise.

Riche en catastrophes

Ponctuellement, 2007 a été riche en catastrophes climatiques: des vagues de chaleur extrême ont touché le sud-est de l'Europe en juin et juillet et de fortes sécheresses ont sévi dans l'ouest des Etats-Unis et en Australie, déclenchant de gigantesques incendies.

La Grande-Bretagne a battu des records de pluviosité datant de 1766 en mai et juin. Les cyclones ont frappé au Bangladesh (Sidr) en novembre et à Oman (Gonu) en juin. Selon les experts, il faudrait parvenir à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050 pour contenir la hausse de températures à 2 degrés.

afp/tac
26.12.2007
Voir : http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=8570232

Planter des arbres ou… protéger la forêt?

Planter des arbres pour sauver le climat est la grande mode du
moment. Il n’y a qu’à voir les opérations qui pullulent ces derniers
temps : «Un milliard d’arbres pour la planète» du Programme des
Nations unies pour l’environnement, «Un arbre, un Parisien» de la
Ville de Paris, et encore «Plantons pour la planète» d’Yves Rocher.
L’idée est qu’en grandissant, un arbre capte du C02, l’un des
principaux gaz à effet de serre, permettant donc d’en atténuer
l’impact sur le réchauffement climatique. Ainsi les émissions de C02
émises par nos activités (industrie, transport, chauffage…)
pourraient être compensées par des plantations d’arbres. Une simple
règle de trois permet d’abord de se rendre compte que si l’on voulait
compenser les émissions mondiales de CO2, à l’horizon 2020, il
faudrait convertir presque un quart des terres émergées, aujourd’hui
utilisées pour d’autres usages comme l’agriculture, en plantation
d’arbres. Autant dire qu’il ne resterait pas grand-chose pour
cultiver et nourrir la planète ! De plus, le bénéfice en terme de
stockage de C02 d’une plantation d’arbres peut-être discutable. Par
exemple, en zone tempérée, une prairie stocke environ 10 GtC/ha (giga
tonne de carbone par hectare) dans la biomasse aérienne mais surtout
290 GtC/ha dans le sol soit un total d’environ 300 GtC/ha alors
qu’une forêt ne stocke qu’environ 150 GtC/ha (50 GtC/ha dans la
biomasse aérienne et 100 GtC/ha dans le sol).

En plantant des pins du Mexique (Pinus patula) dans les Andes, un
écosystème différent de celui dont ils sont originaires, ces arbres
ont appauvri et desséché le sol. Les pertes en matière organique
n’ont pas pu être compensées par les aiguilles de pins car les micro-
organismes capables de les dégrader n’existent pas dans ce nouvel
écosystème. Au final, la quantité de carbone relâchée par le sol est
supérieure à celle stockée par les arbres ! De plus, ces plantations
ont créé de nombreux conflits avec les communautés locales qui se
sont vues interdire l’accès à ces terres pour faire pâturer leur
bétail, car là est l’autre problème que posent ces plantations : de
quel droit réquisitionne-t-on la terre dans les pays du sud pour
planter des arbres et absorber les émissions excessives des pays du
Nord ? Plutôt que de se féliciter de cette nouvelle mode et
l’encourager, ne doit-on pas plutôt considérer qu’il s’agit d’un
signal d’alarme, d’une preuve que nos modes de vies nécessitent une
surconsommation d’espace environnemental que nous comblons en
empiétant sur celui d’autres populations ?

Toujours, en Amérique latine, chaque année une journée internationale
d’arrachage d’arbres est désormais organisée pour protester contre
les plantations massives d’eucalyptus. Non seulement, ces plantations
privent les paysans de terres cultivables pour se nourrir, mais en
plus, l’eucalyptus, qui est un arbre à croissance rapide, absorbe
tellement d’eau qu’il assèche les rivières et les privent d’eau
potable, d’où son surnom d’«arbre de la soif».

La décision de planter des arbres n’est que rarement prise par les
populations locales, au mieux, elles sont consultées pour
approbation. Rares sont les pays du sud qui ont planifié des
politiques de boisement et reboisement et, pourtant, nombreux sont
ceux qui voient arriver les planteurs d’arbres qui veulent sauver la
planète. Par exemple, le projet «Un arbre, un Parisien», piloté par
l’ONF International, prévoit la plantation d’arbres dans des communes
du centre du Cameroun alors que c’est dans le nord du pays, dans la
zone la plus sèche, que les besoins en plantations sont criants. Ce
choix n’a pas été retenu car le stockage de carbone aurait été
moindre, mais cela n’empêche pas pour autant de prétendre qu’il
s’agit d’un développement qui correspond aux besoins des populations.

Si les planteurs d’arbres se sont multipliés ces derniers temps, le
mouvement pourrait encore s’accélérer avec les négociations lancées à
Bali sur la «déforestation évitée». Ce nouveau mécanisme a pour
objectif de compenser financièrement les Etats qui s’engagent à
ralentir la déforestation. L’idée est séduisante car les forêts
primaires, et plus généralement les forêts naturelles, ont tendance à
disparaître comme peau de chagrin alors qu’elles stockent, certes de
grandes quantités de carbone, mais surtout abritent une biodiversité
exceptionnelle et fournissent de nombreux services aux populations
qui en dépendent (eau potable, nourriture, plantes médicinales…)

Pour la Food and Agriculture Organisation (FAO) les monocultures
d’arbres à croissance rapide sont comptabilisées au même titre que
des forêts primaires. Ce qui explique, par exemple, que la Chine a
une surface forestière en pleine extension avec des plantations
massives de peupliers transgéniques ! Comment peut-on applaudir
lorsque l’Indonésie annonce, juste avant la conférence de Bali, la
plantation de soixante-dix-neuf millions d’arbres de seulement deux
espèces (l’eucalyptus et le teck) alors que, pendant la même journée,
dans le même pays, ce sont près de 7 000 hectares de forêts
naturelles, riches de plusieurs centaines de millions d’arbres, de
plantes et d’animaux d’espèces différentes qui disparaissent ? Va-t-
on verser un financement pour avoir ralenti la déforestation à un
pays qui rase ses forêts naturelles pour y planter du palmier à
huile, considéré par la FAO comme un arbre ?

Les discussions ne font que commencer mais devront aboutir rapidement
pour que le mécanisme de «déforestation évitée» soit opérationnel en
2012. La fédération internationale des Amis de la Terre, qui regroupe
des ONG présente dans soixante-dix pays différents, mène campagne
pour que ce nouveau mécanisme ne déçoive pas les espoirs qu’il
suscite et assure vraiment la protection des dernières forêts
naturelles et la reconnaissance des droits des populations qui en
dépendent.

SYLVAIN ANGERAND, Chargé de la campagne Forêts aux Amis de la Terre.
25-12-2007
Voir : http://www.liberation.fr/rebonds/300156.FR.php

Biodiversité: l’autre choc

Tel est le titre du rapport que les sénateurs Claude Saunier et Pierre Lafitte viennent de publier pour l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Ils préconisent une dizaines de solutions pour "aller plus loin que le Grenelle", d'urgence, car le rythme de disparition des espèces est 10 à 100 fois plus rapide qu’avant la révolution industrielle.

Le jour où l’abeille disparaîtra, l’homme n’aura plus que quatre années à vivre", prophétisait Albert Einstein au mitan du XXe siècle. Le savant était pourtant loin de s’imaginer le déclin qui frapperait les ouvrières de la nature à l’aube du siècle suivant. Pourtant, les faits sont là, implacables: depuis quelques années, le nombre des insectes pollinisateurs est en chute libre dans pratiquement tous les pays du monde, emblématique de la crise qui frappe la biodiversité. Moins médiatisée que le problème du réchauffement climatique, cette crise qui frappe nos écosystèmes n’en est pas moins alarmante. Et c’est justement pour tirer la sonnette d’alarme que deux sénateurs, Claude Saunier (PS) et Pierre Lafitte (RDS), viennent de publier un volumineux rapport pour l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Son titre : "Biodiversité, l’autre choc". Tout un programme.

Ces deux parlementaires avaient fait parler deux en 2006, à l’occasion de la publication d’un précédent opus -remarquable- consacré au réchauffement climatique. C’est au cours de cette première enquête qu’ils avaient fait le constat de cette autre menace, plus insidieuse et diffuse, mais non moins sérieuse. Partant du constat qu’aujourd’hui, le rythme de disparition des espèces est 10 à 100 fois plus rapide qu’avant la révolution industrielle, ils s’inquiètent des prévisions des scientifiques, tablant désormais sur une accélération multipliant ce tempo par dix au cours de ce siècle. Des pans entiers de nature sont en train de mourir discrètement, menaçant nos modes de vie.

Car qui dit biodiversité dit services rendus gratuitement par notre environnement: l’océan nous approvisionne en poisson, la forêt purifie notre air, les abeilles pollinisent nos cultures, les sols nettoient notre eau, etc. On pressent aussi que la biodiversité recèle des milliers, voire des millions, de molécules encore inconnues, dont on ignore les vertus. Certaines d’entre elles seront vraisemblablement à même de guérir des maladies graves. Par ailleurs, l’observation de l'ingéniosité sans limite de la nature constitue une réserve quasi inépuisable de solutions chimiques et technologiques, largement éprouvées par une sélection naturelle impitoyable. Ainsi, on met actuellement au point un matériau d’une résistance hors du commun en observant simplement la manière dont sont structurées les coquilles d’ormeau ; on a inventé un ruban adhésif très collant et repositionnable quasiment à l’infini en imitant la surface des pattes d’une sorte de lézard, le gecko ; on est en train d’élaborer des agro-carburants de deuxième génération en étudiant la manière dont les termites, grâce à une bactérie, digèrent la cellulose du bois pour la transformer en sucre.

Or, expliquent Lafitte et Saunier, nous détruisons à petit feu cette matrice et cette usine du vivant. Le réchauffement climatique, mais aussi la déforestation, l’urbanisation, la pollution, l’emprise agricole la font disparaître chaque jour un peu plus. Pour enrayer cet engrenage fatal, aux conséquences humaines et financières incalculables, Saunier et Lafitte préconisent une dizaines de solutions pour "aller plus loin que le Grenelle". Parmi celles-ci, ils préconisent d’intégrer les services rendus par les écosystèmes dans le calcul économique, d’adapter la fiscalité à la valorisation de la nature en incitant les contribuables à préserver leur environnement et en pénalisant les pollueurs, de lancer un programme de redensification urbaine pour stopper l’emprise galopante de l’homme sur la nature (160 hectares "sauvages" perdus chaque jour en France) ou de réformer le contrat social avec le monde agricole. A consulter d’urgence sur le site du Sénat, leur rapport en PDF

Marion Festraets

Voir aussi : http://terresacree.org/abeilles2.htm