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vendredi 11 janvier 2008

Optimiste, mais... trop tard pour éviter certaines catastrophes?

Avertissement : la reprise de textes publiés dans la presse ou sur internet ne se veut pas une compilation! C'est un choix d'informations dont l'urgence, la gravité, l'actualité nous donnent à penser qu'elles peuvent être décisives dans les années à venir. Des citoyens actifs ne peuvent pas, selon nous, les laisser passer sans s'y attarder, et doivent les conserver. J-P D

Le toit du Stade de Suisse à Berne est la plus grande surface de panneaux solaires installée sur un stade dans le monde.

Légende photo: Le toit du Stade de Suisse à Berne est la plus grande surface de panneaux solaires installée sur un stade dans le monde. (Philipp Zinniker)


Selon Christopher Flavin, président de l'Institut Worldwatch de Washington et les auteurs du rapport 2008 sur l'état de la planète, il y a de bonnes raisons d'être optimiste. Le défi du réchauffement climatique peut être surmonté.

En 253 pages, le rapport affirme que le monde des affaires, les gouvernements et les ONG sont en train «d'inventer la première économie durable que le monde ait connu». Et dans ce domaine, certains modes de gestion communautaires existant en Suisse peuvent servir d'exemples.

Le ton adopté par l'Institut Worldwatch tranche nettement avec celui – nettement plus pessimiste – des rapports du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental des Nations Unies sur l'évolution du climat.


Swissinfo: Selon votre rapport, certaines compagnies multinationales s'éloignent du pur capitalisme marchand et adoptent de nouvelles valeurs, qui incluent de nombreux objectifs de développement durable. On pourrait ainsi éviter la catastrophe économique et environnementale?

Christopher Flavin: Il n'est pas inconcevable qu'en termes de changement climatique, nous ayons déjà franchi un seuil critique. Personnellement, je pense que nous devons faire l'hypothèse que ce n'est pas le cas, mais que nous en sommes très près. Il est donc de toute première urgence d'orienter l'économie dans une nouvelle direction.


Swissinfo: Le rapport préconise une gestion commune des ressources, par exemple sur le modèle des pâturages communautaires dans les Alpes suisses. Comment ce type de gestion peut-il promouvoir la durabilité ?

C.F.: Nos ressources les plus importantes sont évidemment les océans et l'atmosphère, et sans une certaine mesure les forêts tropicales, qui n'appartiennent ni à un pays ni à une compagnie.

Imaginer des moyens de gérer effectivement et efficacement ce qui n'appartient à personne en particulier est une des clefs du problème. Et je pense que ce qui a été réussi à une toute petite échelle en Suisse et dans d'autres régions doit être étendu à l'échelle globale.

Swissinfo: Worldwatch semble considérer le nucléaire comme une option pour remplacer les centrales électriques qui émettent du CO2. Pensez-vous vraiment que cette solution est acceptable pour les défenseurs de l'environnement?

C.F.: Non. Nous ne soutenons pas l'énergie nucléaire et nous avons attiré l'attention sur les nombreux problèmes qu'elle pose. Personnellement, je pense qu'elle ne peut au mieux constituer qu'une toute petite partie de la solution au problème climatique.

Pour nous, le meilleur moyen de remplacer à large échelle les combustibles fossiles sera de développer les énergies renouvelables. A elle seule, l'énergie éolienne a bien plus de potentiel que le nucléaire.


Swissinfo: Dans la préface de ce rapport 2008 sur l'état de la planète, vous écrivez que l'interaction entre technologie, investissement privé et réforme politique pourrait signifier le début d'une mutation majeure des marchés de l'énergie. Cela sera-t-il suffisant ?

C.F.: Nous sommes à la fois pessimistes et optimistes. Je pense vraiment que nous sommes à la veille d'une révolution énergétique et que dans cinq ou dix ans, les marchés devraient être très différents de ce que nous connaissons aujourd'hui, avec une domination réelle de certaines de ces nouvelles technologies.

Mais il y a tellement à faire pour remplacer ces énergies fossiles qui aujourd'hui sont encore totalement dominantes que quelle que soit la vitesse à laquelle les choses changent, il y a toujours le risque que ce ne soit pas assez rapide.

Ce que disent les scientifiques du GIEC et la plupart des gouvernements, c'est que nous devons adapter ce qui existe au lieu de tout laisser aller, comme cela a été le cas jusqu'ici.

Le problème avec ces adaptations, c'est qu'il y a tellement à faire et que les incertitudes sont si énormes... J'ai peur qu'il ne soit très difficile de construire une volonté politique. Il est peut-être trop tard pour éviter certaines catastrophes, mais si nous laissons les choses aller, cela ne pourra être que pire.

Source :Interview Swissinfo: Dale Bechtel
http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=601&sid=8609058&cKey=1199959027000&ty=st
(Traduction et adaptation de l'anglais: Marc-André Miserez)

10 janvier 2008

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