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dimanche 6 juillet 2008

AIRPARIF nous cache l’ampleur de la pollution en Ile de France


"Ce qu'on vous cache sur la pollution en Ile-de-France", titrait Le Parisien le 7 juin. En exclusivité, le quotidien dévoilait les résultats d'une étude qui met en cause l'association chargée de la mesure et de l'information sur la pollution atmosphérique en Ile-de-France, le réseau Airparif. L'ONG
Écologie sans frontière (ESF), qui a commandé ce travail à un bureau d'étude indépendant, Horizons, y divulgue d'édifiantes conclusions. Présente au Grenelle de l'environnement, ESF cherche à "sensibiliser et à interpeller" l'opinion sur la nécessité d'un "plan Marshall" de la pollution de l'air, comme l'indique Frank Laval, son président, notamment dans un livre récent : Pollution de l'air, 63 millions de contaminés.

Si le taux de dioxyde de carbone a baissé de 9% ces dernières années, le niveau d’ozone s'est accru de 64% depuis dix ans, notamment à cause de l'augmentation du trafic aérien et routier: en 2020, ce gaz polluant pourrait être responsable de 21 000 décès prématurés chaque année. "L'ampleur et les impacts de la pollution atmosphérique sont sous-évalués sur l'agglomération parisienne, les politiques de réduction mises en œuvre sont nettement insuffisantes, au regard des connaissances scientifiques actuelles", souligne l'étude d'Horizons. Le dispositif déployé par Airparif est au cœur de la critique: les mesures de la pollution des sites à très forte concentration seraient insuffisantes, et certaines zones d'ombres subsisteraient, comme les aéroports et le métro. De plus, pour Horizons, l'inventaire des polluants est obsolète et incomplet. Au final, leur conclusion est sans appel: "Les risques encourus sont complètement sous-évalués, et la population est loin d'être suffisamment informée." Onze millions d'habitants sont concernés.

L'attaque la plus virulente est lancée contre les seuils d’information et d’alerte. Ils seraient "beaucoup trop élevés pour êtres crédibles". Pire, certains polluants analysés ne sont pas pris en compte pour le déclenchement des alertes. C'est le cas pour les particules fines (ou PM10), recrachées notamment par les véhicules diesel (55% du parc automobile français) dont la nocivité est établie.

A ce sujet, Horizons pointe le retard de la région Ile-de-France, non seulement par rapport aux seuils fixés par d'autres pays européens, mais également au vu des dispositifs mis en place par d'autres régions françaises. Selon les données d'Airparif, le seuil fixé par l'OMS (50 µg/m3) aurait pourtant été dépassé près d'un jour sur deux, rien que dans la station de mesure du XIVe arrondissement de Paris. "Tout se passe comme si le nuage de pollution s'arrêtait aux frontières de l'Ile-de-France", s'indigne Frank Laval.

Écologie sans frontière, http://ecologienofrontiere.free.fr/

Horizons, Bureau d'études et de conseil en écologie. http://www.bureau-horizons.org



On lira aussi avec intérêt : de Frank Laval et Marc Jolivet (Préfacier)
, Pollution de l'air, 63 millions de contaminés. Faut-il s'arrêter de respirer pour éviter de mourir ?,
éditions du Rocher, mai 2008.

Jean-Pierre Dacheux et Pierrette Borgne

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