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jeudi 20 novembre 2008

AG du COPRA184 : un net virage écologiste




L'Assemblée générale du COPRA, la première qui se soit tenue à Conflans Sainte Honorine, salle de la Fonderie, mais en l'absence du maire de la commune, Philippe Esnol, n'a pas rassemblé, hier, 19 novembre, des foules denses, mais n'en a pas moins constitué un temps fort de la vie de cette association, âgée maintenant de 18 ans, composée de 11 Comités de Ville. (1)


Une fois visionné un court film de sensibilisation rappelant les luttes du COPRA et une fois le formalisme de l'Assemblée générale (2) expédié par le nouveau Président du COPRA, résidant à Poissy, Grégoire Lanza, et tous les votes effectués, à main levée et à l'unanimité, on peut considérer que l'essentiel s'est passé ailleurs.

Est-ce la présence de Corinne Lepage, et son influence, qui ont incité les porte-parole à adopter un langage résolument écologiste? Peut-être. On peut aussi penser, et je le crois plus volontiers, que trois influences majeures ont pesé sur le propos des orateurs : Le Grenelle de l'environnement, la crise économique, financière et écologique qui ne s'apaise pas, le marasme de l'industrie automobile et notamment chez Peugeot, à Poissy.

Un professeur de Versailles, Yorgos Remvikos, docteur en sciences, invité (et nullement contredit ni même tempéré), a pu affirmer :
- que le lien scientifique entre santé et pollutions dues à l'automobile était désormais établi.
- que les rejets de particules fines, en dépit des améliorations apportées à l'échappement, restaient dramatiquement nuisibles.
- que le plan régional "Qualité de l'air en Ile de France" était incantatoire mais marqué par l'impuissance à faire face à une situation qui affecte 4 millions de Franciliens.
- que sans action sur le trafic, nous ne savons aller plus loin pour améliorer encore l'état de santé publique en Ile de France.
- qu'il faut aller au-delà de l'opposition à un tracé, au-delà de l'A 104 et concentrer tous les crédits sur d'autres modèles de déplacement.

Invités à s'exprimer, les maires de Poissy et de Carrières sous Poissy, relayés par le maire de Maurecourt (3), et soutenus par l'ex-maire d'Andrésy (J-F Thill), ont insisté sur l'urgence d'un nouvel aménagement concerté du territoire et sur l'importance du débat relatif au schéma national d'infrastructures qui devrait avoir lieu au cour de l'été 2009. Ils se sont prononcés pour un élargissement du Comité des maires contre l'A104 qui regroupe les maires de Poissy, Carrières, Conflans et Achères et pourrait s'ouvrir aux maires d'Orgeval et Maurecourt. Le maire de Pierrelaye, représenté, reste amer, estimant que sa commune a été abandonnée. Le représentant d'Achères a affirmé que les projets de l'A104 et du doublement de la RD30, cumulés, constituaient une catastrophe locale. Plusieurs élus ont fait valoir que le tracé rouge "sous le tracé vert" restait dans les cartons en cas d'impossibilité à réaliser le triple franchissement de la Seine ou de surcoût excessif. Rien pour le Val d'Oise! On a même rapporté que le maire de Saint Ouen l'Aumône, Alain Richard, recevant le COPRA, aurait estimé que les Yvelines pouvaient bien faire ce que voulaient ses élus mais que, dans la Val d'Oise, et jusqu'à la limite départementale, la Francilienne devrait être prolongée.

Corine Lepage a laissé entendre que la saisine du Conseil d'État (qui statuera fin novembre) pourrait ne pas connaître un succès, mais, déjà, elle estime que le débat s'est porté ailleurs que sur le plan de la défense juridique. Le temps joue dit-elle pour les opposants à un projet anti-Grenelle, le plus coûteux qui soit en pleine crise économique, sans justification économique autre que le développement impensable de l'usine Peugeot de Poissy! Elle a estimé que la crise de l'automobile rejoignait la crise du charbon ou de l'acier dans le passé. Il s'agit non plus de changer de tracé, donc, mais d'abandonner ce projet qui appartient au XXe siècle et pas au XXIe.

NB - S'agissant de la seule commune d'Éragny-sur-Oise, s'est levé dans la salle, par la voix d'un habitant puis d'un petit entrepreneur, une vive protestation contre les autorisations de construire en marge du tracé éventuel et surtout le long des Bois de la commune nullement protégés contre l'urbanisation. Qu'en sera-t-il alors si le prolongement de l'autoroute est abandonné!

Quant aux nuisances existantes, liées à la RN184, elles entrent, à présent, dans le même raisonnement anti développement de l'automobile, mais, plus que jamais, il apparaît que supposer une amélioration du trafic grâce à la réalisation de l'A104 est une supercherie.


(1) Le COPRA 184 ou Collectif pour la Protection des Riverains de l'Autoroute A184 (devenue A104) compte 133 administrateurs répartis dans cinq comités en Val d'Oise : Pierrelaye -10-, Herblay -12-, Éragny -14- Neuville -4-, Jouy -4-, et six comités dans les Yvelines : Poissy -16-, Orgeval -18-, Maurecourt -7-, Andrésy -12-, Chanteloup -5-, Carrières -11- et Conflans -20.
http://www.a104.org/
(2) Finances équilibrées, cotisations inchangées, contrôleurs des comptes réélus, motion d'action tonique, autorisation d'ester en justice reconduite, administrateurs réélus ou élus...
(3) Le maire de Maurecourt a estimé que Maurecourt n'était pas concerné par le seul débat contre l'A104, d'où sa solidarité.

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