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samedi 22 mars 2008

Haute tension : une enquête qui inquiète

Le CRIIREM (1), estime que 200 000 personnes vivent à moins de 100 mètres d'une ligne à haute tension. 13 000 kilomètres de lignes à 400 000 volts parcourent le territoire national.




L'enquête que mène, depuis janvier, ce centre de recherche indépendant a été commandée par le collectif Stop THT (2). Ce dernier regroupe une centaine d'associations opposées au projet de ligne THT Cotentin-Maine, lié au futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche). 300 bénévoles, formés par le Criirem, ont interrogé 8000 personnes: la moitié vit à proximité de la ligne Flamanville-Domloup, l'autre moitié est sur le tracé de la ligne en projet.

L'enquête du Criirem (1), dont les résultats complets ne seront connus qu'en juin, sera certainement critiquée, contestée. Elle a déjà un mérite: amener les pouvoirs publics à se préoccuper des effets que les lignes à très haute tension (THT) pourraient avoir sur la santé humaine.

Interrogée hier, par Le Parisien, Nathalie Kosciusko-Morizet reconnaît « qu'on est loin de tout savoir sur la question ». La secrétaire d'État à l'Écologie regrette « qu'il n'y ait pas encore d'interdiction générale »« proposer une circulaire invitant les préfets à mettre plus systématiquement en oeuvre » la possibilité qu'ils ont d'instaurer des servitudes, pour réglementer les permis de construire à proximité de ces lignes.

Fin février, le Criirem a dévoilé les premiers résultats, portant sur 350 dossiers. Parmi ces « conclusions partielles », le directeur scientifique du centre de recherche, Pierre Le Ruz, docteur en physiologie animale, relève « des problèmes de santé focalisés sur des troubles du sommeil, de la mémoire, de l'audition, mais aussi des maux de tête, de l'irritabilité et des états dépressifs significativement plus fréquents chez les riverains exposés ».

Il observe que ces symptômes « disparaissent significativement lorsque les riverains quittent la zone affectée par la ligne THT ». Plus inquiétant, il affirme que « des maladies graves ayant fait l'objet de traitements lourds, d'actes chirurgicaux et des cancers sont détectés en plus grand nombre chez les riverains exposés ».

Cette enquête n'est pas la première à accuser les champs électromagnétiques des lignes à haute tension de nuire à la santé. Une étude, publiée en 2005 par le chercheur anglais Gerald Draper, concluait à une augmentation du risque de leucémie chez les enfants résidant à proximité d'une ligne.

Chez RTE, la filiale d'EDF qui gère le réseau électrique, on estime que rien n'est démontré. Pour Michel Dubreuil, directeur de l'ingénierie, « plus de 80 expertistes montrent que les champs électromagnétiques générés par les courants de basse fréquence n'ont pas d'effet sur la santé humaine. Nous vivons tous dans un environnement électromagnétique. À 100 m d'une ligne, l'exposition est d'environ 1,2 microtesla. Mais un micro-ordinateur dégage un champ de 1,4 microtesla, et un téléviseur, c'est deux microteslas ».

(1) Le CRIREM (Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) est une association loi 1901 présidée par Michèle Rivasi, ex-présidente et fondatrice du Criirad, qui faisait le même travail sur la radioactivité. Le siège du CRIIREM est au Mans (site : www.criirem.org).
(2)
http://www.stop-tht.org/

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