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mercredi 2 avril 2008

Le "pôle écologique du PS" existe. Je l'ai rencontré!

Tout est possible : même qu'un socialiste devienne écologiste...Ce n'est pas la première fois que des socialistes s'essaient à l'écologie. Cette fois, c'est sérieux parce que c'est inévitable en politique, désormais. Ne croyons pas que le PS tout entier s'est converti! Il y a seulement une sensibilité socialiste-et-écologique au sein du PS. Certains des signataires du "texte fondateur du pôle écologiste" sont sincères, d'autres opportunistes, comme souvent. Mais, il ne faut pas l'ignorer. J-P D.

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"Des changements climatiques à l’érosion massive de la biodiversité, nous traversons une crise majeure, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. C’est l’espèce humaine elle-même, qui, à terme, est menacée par sa propre action. Ce sont d’abord les populations les plus fragiles qui sont et seront les premières et les plus lourdement touchées : celles qui ont un accès insuffisant à l’eau ou à une alimentation de qualité, celles qui pourraient rapidement devenir des réfugiés climatiques, celles qui, partout, sont victimes des pollutions locales de l’air et du réchauffement global. Plus le prix du carbone augmente, plus elles paient, plus nous payons tous un prix global toujours plus élevé pour les inconséquences d’un monde qui n’a pas préparé l’avenir.

Parce que :

- nous croyons que la finalité de la gauche est de promouvoir une société de libération et de solidarité, nous voulons que le PS porte le droit pour tous à la satisfaction de ses besoins, dans la justice sociale et environnementale ;

- nous pensons que le capitalisme est destructeur et le marché aveugle lorsque il s’agit de prendre des décisions qui engagent le long terme, nous demandons au PS de porter clairement, haut et fort, l’ambition de nouvelles régulations publiques nationales et globales ;

- nous considérons que le temps est venu d’intégrer totalement le social et l’écologie dans un nouveau modèle de développement, nous estimons indispensable que le PS place cette double exigence sur le même plan, afin l’une ne soit plus sacrifiée à l’autre.

Le Parti socialiste, s’il en manifeste la volonté et s’il y travaille, est le mieux à même de relever le défi du développement solidaire et écologique. Mais les écarts qui subsistent en son sein entre le constat et l’action, le discours et la décision, légitiment les doutes. Le temps de la reconstruction est aussi celui de l’action, pas seulement de l’introspection. Nous n’attendrons pas une rénovation qui tarde à venir, nous la construisons. Ceci suppose la prise en compte sans ambiguïté, ni réserve, de quatre premiers sujets fondamentaux.

Préparer le pays, son économie, sa société à sortir du carbone

La lutte contre le changement climatique va de pair avec la préparation de notre société aux conséquences du renchérissement et de la disparition progressive des énergies carbonées. Une modification rapide de nos comportements, fondée à la fois sur la sobriété énergétique, la maîtrise énergétique et l’encouragement des technologies propres, est nécessaire. Plus précoce sera le changement, moins il sera douloureux.

De ce point de vue, la question de la taxe carbone est essentielle : elle corrige l’aveuglement du marché en internalisant les coûts externes ; elle donne une vraie lisibilité sur le long terme ; elle s’applique, de façon simple, à l’ensemble des opérateurs et, au contraire d’autres instruments économiques ou réglementaires, a des coûts de gestion ou de bureaucratie modestes ; elle adresse un signal sans ambiguïté aux opérateurs ; raisonnablement fixée, elle est d’une grande efficacité.

C’est pourquoi nous souhaitons que le Parti socialiste se prononce en faveur d’une taxe carbone et mette en cohérence ses propositions économiques avec cette exigence. Sur ces bases, il lui revient de définir les mesures économiques et sociales garantissant la compatibilité de cette disposition avec la réduction des inégalités et la poursuite du progrès social.

Faire le choix de la sobriété, de l’efficacité et de la diversification énergétique

La priorité doit être de construire un nouveau modèle énergétique fondé sur les économies d’énergies, la décentralisation des choix et le développement des énergies renouvelables, seuls à même de conjuguer l’écologie, le social et la démocratie. Ceci suppose un investissement massif dans l’isolation de tous les logements, de nouvelles infrastructures de transports propres, le développement des énergies alternatives, un urbanisme et un aménagement du territoire renouvelés.

C’est dans ce contexte que doit s’apprécier la question de l’implantation dans notre pays de réacteurs nucléaires EPR. Quelle que soit l’appréciation qui peut être faite de l’avenir du nucléaire dans le monde, avec des problèmes qui restent entier (prolifération, sécurité des installations, gestion des déchets, utilisation des matières premières,…), ce choix est contradictoire avec la nouvelle politique énergétique que nous proposons. Notre pays constitue déjà une exception avec 85% de la production d’électricité assurée par 58 tranches nucléaires et l’équivalent de 10 centrales nucléaires travaillant pour l’exportation. Il est décisif de consacrer les 3 Mds d’euros que coûterait chaque centrale nucléaire EPR aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables.

Aussi, nous souhaitons que le Parti socialiste confirme et revendique haut et fort la priorité aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables, et donc le choix de ne pas poursuivre aujourd’hui l’implantation en France de la filière de réacteur EPR de troisième génération.

Faire du principe de précaution un levier de créativité et d’innovation

Le principe de précaution vaut bien mieux que les déformations de ses détracteurs qui le considèrent comme un principe de « réaction » ou d’interdiction, un frein au progrès, à la recherche ou à la connaissance. Au contraire, il met en débat l’acceptabilité du risque, fondée sur l’évaluation, son champ d’application, sur la durée et l’étendue des mesures restrictives envisagées et la nécessité d’engager les travaux nécessaires pour améliorer le champ de la connaissance. Il permet de fonder des réponses appropriées au plus grand nombre de questions possibles posées par les transformations technologiques. C’est avant tout un levier pour la recherche, une puissante incitation à l’innovation et au développement des éco technologies.

Aussi, nous proposons que le principe de précaution soit pour les socialistes le levier d’une conception renouvelée du progrès. Une fois ce choix assumé, les socialistes pourront à nouveau, avec audace, regarder l’avenir et participer pleinement aux débats de société sur les voies à emprunter pour assurer la satisfaction des besoins humains dans le souci de la justice et du respect des éco systèmes.

Changer, enfin, de conception de la croissance

Il est vain de porter le double combat de la justice sociale et environnementale si nous n’acceptons pas de sortir de nos œillères traditionnelles en matière d’économie et de croissance. Il s’agit d’adopter l’objectif d’un nouveau mode de développement qui satisfasse les besoins de tous en permettant la régénération des éco systèmes, qui privilégie la valeur d’usage, les circuits courts, le caractère recyclable des produits, le pouvoir d’intervention des travailleurs et des citoyens sur leur mode de vie et de travail. Ceci passe par une réinvention des régulations publiques, de nouveaux développements démocratiques et la lutte contre les nouvelles formes d’inégalités et de violence civiles et sociales. Il faut abandonner le fétichisme actuel d’une croissance mesurée par un PIB qui n’incorpore aucune donnée relative à la destruction des ressources naturelles, à la santé humaine et à la pauvreté. « La vraie question n’est pas ce qu’on met dans nos comptes mais ce qui compte vraiment dans nos vies ». Changer de vision facilitera la découverte d’autres chemins.

Nous voulons que le Parti socialiste renonce au fétichisme des chiffres de la croissance et mette en cohérence son projet, sur le plan des idées, des politiques, des pratiques et des comportements, en intégrant vraiment la portée de ce nouveau mode de développement.

Nous demandons que, dans le cadre de ses prochaines échéances, le Parti Socialiste mette au cœur de ses débats les quatre points ci-dessus, et les tranche clairement. Pour accompagner la mutation que nous souhaitons, nous décidons, aujourd’hui, la création du « pôle écologique » du Parti socialiste.

Dans les semaines et les mois à venir, le pôle écologique agira et prendra des initiatives pour que la convergence du socialisme et de l’écologie devienne l’axe stratégique du PS lors de son prochain Congrès.

Voir : http://poleecologiquedups.typepad.fr/

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